« Nous sommes les oiseaux de la tempête qui est là »  le 8 avril 2023

« Pour nous, les luttes ne sont pas un environnement douillet, une toile de fond destinée à mettre nos idées en valeur, elles sont le problème. Et si nous n’y sommes jamais complètement chez nous, même quand nous y participons, c’est que dans cette société il n’y a pas de place pour le communisme. Les questions que nous posons aux luttes telles qu’elles sont, nous les posons du point de vue du dépassement et de la rupture, du point de vue de ce qui craque, du point de vue des tensions et des déchirements, et ça n’est jamais confortable.» Carbureblog
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La hausse de l’inflation entraîne une chute brutale des salaires réels, selon un rapport de l’OIT

extraits en traduction DeepL

« Le rapport montre que, pour la première fois au XXIe siècle, la croissance des salaires réels est devenue négative alors que, dans le même temps, l’écart entre la croissance de la productivité réelle et la croissance des salaires réels continue de se creuser. »


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« Le Rapport mondial sur les salaires 2022-2023 : The Impact of inflation and COVID-19 on wages and purchasing power , estime que les salaires mensuels mondiaux ont chuté en termes réels à moins 0,9 pour cent au cours du premier semestre 2022 – c’est la première fois au cours de ce siècle que la croissance des salaires réels mondiaux est négative.

Dans les pays avancés du G20, on estime que les salaires réels ont baissé de moins 2,2 pour cent au premier semestre 2022, tandis que les salaires réels dans les pays émergents du G20 ont augmenté de 0,8 pour cent, soit 2,6 pour cent de moins qu’en 2019, l’année précédant la pandémie de COVID-19.

« Les multiples crises mondiales auxquelles nous sommes confrontés ont entraîné une baisse des salaires réels. Cela a placé des dizaines de millions de travailleurs dans une situation désastreuse alors qu’ils sont confrontés à des incertitudes croissantes », a déclaré le Directeur général de l’OIT, Gilbert F. Houngbo. « L’inégalité des revenus et la pauvreté augmenteront si le pouvoir d’achat des plus bas salaires n’est pas maintenu. En outre, la reprise post-pandémique, si nécessaire, pourrait être compromise. Cela pourrait alimenter de nouveaux troubles sociaux à travers le monde et compromettre l’objectif de prospérité et de paix pour tous ».

https://www.ilo.org/global/about-the-ilo/newsroom/news/WCMS_862321/lang–en/index.htm

« — Perspectives sociales et de l’emploi dans le monde de l’OIT : Tendances 2023 –

« La détérioration du marché du travail est principalement due à l’émergence de tensions géopolitiques et au conflit en Ukraine, à une reprise inégale de la pandémie et à la persistance de goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, indique le WESO Trends. Ensemble, ces facteurs ont créé les conditions d’une stagflation – inflation élevée et croissance faible simultanées – pour la première fois depuis les années 1970.

Les femmes et les jeunes s’en sortent nettement moins bien sur les marchés du travail. À l’échelle mondiale, le taux d’activité des femmes s’élevait à 47,4 % en 2022, contre 72,3 % pour les hommes. Cet écart de 24,9 points de pourcentage signifie que pour chaque homme économiquement inactif, il y a deux femmes inactives.

Les jeunes (âgés de 15 à 24 ans) éprouvent de grandes difficultés à trouver et à conserver un emploi décent. Leur taux de chômage est trois fois supérieur à celui des adultes. Plus d’un jeune sur cinq – 23,5 % – n’a pas d’emploi, d’éducation ou de formation (NEET). »

https://www.ilo.org/global/about-the-ilo/newsroom/news/WCMS_865256/lang–en/index.htm?fbclid=IwAR0_vB6qKpXk01EeR-vxRb819WaArafp29E8rxj8p6zsRZKRPXOXEdNIWJg

Les perspectives de croissance mondiale sur cinq ans sont les plus faibles depuis 1990 (FMI)

« L’économie mondiale devrait croître d’environ 3% au cours des cinq prochaines années alors que la hausse des taux d’intérêt continue de peser, a déclaré la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, dans un discours jeudi à Washington, en prélude aux réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale. Il s’agit de la prévision de croissance à moyen terme la plus faible depuis 1990 et inférieure à la moyenne quinquennale de 3,8% des deux dernières décennies »

https://lematin.ma/express/2023/perspectives-croissance-plus-faibles-1990-fmi/388565.html

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FRANCE

« Enquête vidéo : comment le manifestant antibassine Serge Duteuil-Graziani a été gravement blessé à Sainte-Soline

VIDÉO Les vidéos analysées par « Le Monde » révèlent plusieurs tirs non réglementaires au lance-grenade Cougar, par des gendarmes, le 25 mars à Sainte-Soline. L’un de ces tirs a très probablement touché le manifestant Serge Duteuil-Graziani, toujours dans le coma. »

https://www.lemonde.fr/planete/video/2023/04/07/enquete-video-comment-le-manifestant-antibassine-serge-duteuil-graziani-a-ete-gravement-blesse-a-sainte-soline_6168602_3244.html

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Malheureusement, toujours d’actualité !!!

« Tirer sur les ambulances n’est pas très enthousiasmant. Même s’il faut évidemment distinguer le destin de la gauche de celui du prolétariat, il n’y a pas à se réjouir d’une défaite ouvrière, et l’adoption de la réforme des retraites en sera indéniablement une, touchant de plein fouet les segments les plus précarisés de la classe. Ce n’est pas un hasard si selon toutes les estimations, les ouvrières avec enfants devraient en être les plus affectées. Et manifestement, une victoire sur ce point serait un encouragement pour la bourgeoisie à persister dans la voie d’une précarisation croissante, de la suppression de toute protections ou garanties, et à le faire plus brutalement encore quant à la méthode. Mais défaite pour défaite, il convient au moins de prendre la mesure des conflictualités qui s’annoncent, qui auront vraisemblablement de moins en moins à voir avec ce qu’on a appelé « mouvements sociaux ». »

Fin des blocages

Article écrit le 6 avril

«Le quart du matin sur la plateforme de La Mède a voté non gréviste donc les manoeuvres de préparation au redémarrage de la raffinerie peuvent reprendre ainsi que les expéditions de carburants», a indiqué une source syndicale. La direction souligne de son côté que le mouvement social a été levé à 4H00, permettant ainsi la «reprise des expéditions et le lancement du démarrage des installations de la bioraffinerie».

La grève « a été levée ce matin », a confirmé à l’AFP Fabien Cros, délégué et porte-parole CGT du site.

Chez Fluxel, qui gère des terminaux pétroliers du grand Port maritime de Marseille, «le mouvement a été levé hier (jeudi) soir», selon la source syndicale. «Il risque d’y avoir encore des appels à des manifestations mais on va vers une levée du mouvement reconductible de grève, il y a une part de fatalisme et de découragement face à l’inflexibilité gouvernementale, pas d’acceptation mais beaucoup de rancoeur et d’amertume qui laisseront des traces»

Du côté de la raffinerie de Donges, à l’arrêt depuis plusieurs semaines pour des raisons techniques, la CFDT a également annoncé vendredi la suspension de son mouvement de grève, qui pourrait permettre le redémarrage des expéditions depuis les dépôts. Toujours selon la CFDT, la suspension du mouvement a également été décidée par la CGT, majoritaire sur ce site. »

https://www.ouest-france.fr/economie/retraites/fin-des-blocages-dune-bioraffinerie-de-totalenergies-et-de-terminaux-petroliers-pres-de-marseille-9d869b6e-d53f-11ed-a9f4-2c4af34a751f

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article écrit le 1er avril

« Les grèves reconductibles sur la ligne de crête »

extraits

Le recul le plus visible est surement celui de la grève des éboueurs parisiens, qui sont apparus depuis trois semaines comme l’espoir de la lutte contre la réforme des retraites…

A la SNCF, le mouvement est aussi sur le recul. Un des bastions de la grève en région parisienne, la gare de Lyon, a décidé d’arrêter la grève reconductible pour continuer le mouvement sur les « temps forts » de l’intersyndicale, après 23 jours de grève. Selon nos sources syndicales, la tendance générale, qui était déjà à la baisse des taux de grève, est majoritairement à la reprise du travail, en reprenant le rythme imposé par l’intersyndicale. Il existe toutefois quelques exceptions, à l’instar du technicentre de Châtillon (réparant les TGV de la gare Montparnasse), où la reconductible tient…

la grève reste aussi forte dans le secteur des raffineries. Les réquisitions qui ont eu lieu à la raffinerie de Normandie en fin de semaine dernière n’ont pas entamée la détermination des grévistes mais l’ont renforcé. A l’heure actuelle, quatre des sept raffineries françaises sont totalement à l’arrêt (Total Normandie, La Mède, Donges et PetroIneos Lavéra), deux sont en fonctionnement, et une dernière (ExxonMobil Gravenchon) oscille entre l’arrêt technique et la reprise de ses activités de raffinage…

Si dans un premier temps, ne pas élargir les revendications était un frein pour l’extension du mouvement, ce refus a maintenant pour conséquence de réduire le nombre de reconductibles avec la tentation de sortir de la grève par des revendications corporatistes. Alors que beaucoup voient que la grève ne parvient à s’étendre et que les journées de grèves s’accumulent, il devient de plus en plus tentant pour certains secteurs de sortir de la grève par des accords locaux… notamment sur les salaires…

Au-delà des reflux arithmétiques du nombre de manifestants ou de grévistes, plusieurs éléments déterminants de la situation politique post 49.3 restent d’actualité. D’une part, la crise politique ouverte par le passage en force à l’Assemblée du gouvernement n’est toujours pas refermée, et le gouvernement voit ses soutiens s’affaiblir de jours en jours et ses potentiels alliés politiques s’éloigner. D’autre part, la dynamique croissante de la mobilisation dans la jeunesse est elle aussi porteuse de beaucoup de possibilités, étant donné le caractère potentiellement disruptif des mobilisations étudiantes, comme on l’a vu en 1968, 1986 face à la loi Devaquet ou encore en 2005 face au CPE. La radicalité des manifestations spontanées en est l’un des symptômes, face à laquelle l’Etat n’a que la politique de la matraque à opposer. La persistance de ces éléments, et la continuité de la grève dans plusieurs secteurs stratégiques, dressent un tableau d’un mouvement qui est loin d’être refermé, et où de nouveaux secteurs pourraient prendre le chemin d’une grève reconductible…

L’organisation d’une « grève marchante », c’est-à-dire une grève qui utilise le temps libéré par la grève pour aller convaincre d’autres secteurs de basculer dans le mouvement, n’a jamais été faite. C’est pourtant ce qui avait fait une des forces du mouvement de 1995 : la visite des lieux de travail non-grévistes par les grévistes. Or, jusqu’ici, les diverses actions organisées par les secteurs en grève reconductible ont pratiquement exclusivement été tournées vers les secteurs déjà en reconductible… »

https://www.revolutionpermanente.fr/Les-greves-reconductibles-sur-la-ligne-de-crete-comment-en-est-on-arrive-la-30730

« après le 49.3, après une phase explosive après le 23 mars, on est passée avec une période plus de reflux. Beaucoup de secteurs ont tenu la grève reconductible pendant plus de vingt jours, et il y a aujourd’hui beaucoup de question sur où va le mouvement, et est-ce qu’un rebond et une victoire sont encore possibles ? »….

L’avenir de la mobilisation n’est pas entre les mains du réseau, tous les participants en sont conscients. 

https://www.revolutionpermanente.fr/Soutenir-les-greves-etendre-les-comites-d-action-le-reseau-pour-la-greve-generale-se-structure

une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle le 13 avril

« Du côté des grèves, l’énergie maintient une forte mobilisation qui s’accompagne d’actions partout dans le pays, tandis que les raffineries restent fortement mobilisées avec 4 raffineries sur 7 à l’arrêt malgré les tentatives de briser la grève. Chez les cheminots, la mobilisation faiblit un peu mais continue de perturber le trafic avec 3 TGV sur 4, 1 TER sur 2 et 1 Intercités sur 4 dans tout le pays. D’autres secteurs marquent le pas de façon plus claire après 11 journées, comme la RATP, avec un transport légèrement perturbé en Ile-de-France. » le 6 avril 2023

https://www.revolutionpermanente.fr/La-mobilisation-tient-rien-a-attendre-des-sages-il-faut-une-strategie-pour-durcir-les-greves


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et comme le déclarait le 28 mars dernier un ouvrier agricole en manif : « Pour les retraites mais pour tout le reste aussi. »

Près de 700 intérimaires virés à Stellantis Sochaux

« la suppression de l’équipe de nuit représente 750 postes, dont 90% d’intérimaires. Si la direction assure que les quelques postes en CDI seront basculés sur les équipes de journées, pour près de 700 intérimaires, cela signifie une fin de contrat…

Plus récemment, la colère des plus précaires de Stellantis s’est aussi exprimée sur la question salariale. En effet, face au non-versement de la prime de participation de 4 300 euros pour les intérimaires, ces derniers ont menés plusieurs débrayages comme cela a été le cas sur le site de Vesoul le 28 février dernier. Un symptôme de l’énorme colère qui existe chez les intérimaires qui habituellement ne font pas grève du fait de leur statut précaire et l’instabilité de leur contrat. »

https://www.revolutionpermanente.fr/Pres-de-700-interimaires-vires-a-Stellantis-Sochaux-c-est-un-veritable-carnage-social


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« Au nom du maintien de l’ordre

Reculez »

« Un nouveau phénomène mondialisé : une police suréquipée face à des foules furieuses et sans défense qui brandissent leurs téléphones portables pour tout enregistrer. La guerre des images sur les médias sociaux polarise encore plus la police et les manifestants.

Pendant les émeutes des Gilets jaunes en France, on a vu pour la première fois des blindés face à des manifestants dans les rues de Paris. Un signe que la police se militarise. Ce phénomène se retrouve un peu partout sur la planète, comme en témoignent les manifestations écologistes en Allemagne, Black Lives Matter aux États-Unis ou le mouvement el estallido social au Chili. Comment a-t-on glissé du contrôle des foules à une guerre de basse intensité ? Tourné sur trois ans, le film tente de répondre à cette question à travers une immersion dans des manifestations violentes en France, en Allemagne et aux États-Unis, complétée par des interviews de responsables policiers. Une enquête qui souligne une métamorphose de la protestation sociale en moment d’affrontement, avec le risque d’un recul des libertés publiques. »

https://www.arte.tv/fr/videos/101352-000-A/au-nom-du-maintien-de-l-ordre/


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« LA PROTESTATION EN COURS SUR LES RETRAITES

Du refus à la révolte ? »

Temps critiques, le 2 avril 2023

« La situation n’est donc plus celle des débuts où on pouvait relever un suivisme des mobilisés et leur volonté de ne pas trop secouer des syndicats pouvant présenter, pour une fois, un front uni et donc une plus grande force de résistance en ces temps où le rapport des forces apparaît peu favorable. Dans les actions, les participants suivaient majoritairement les consignes syndicales et la logique qui en découle comme la préservation de l’outil de travail chez les cheminots et les pétroliers par exemple. Mais les coupures de courant des syndicalistes d’Engie sont, elles, beaucoup moins consensuelles et donnent une autre perspective tactique, en dernier recours, aux syndicalistes, si la défaite en rase campagne se faisait menaçante. C’est ce qui se profile dans une situation bloquée dans laquelle la « force tranquille » des syndicats se confronte à la force tout court, à savoir celle de l’État et ceci sans une perspective claire de porte de sortie. Or, rien ne se passe sur le front. Du côté du pouvoir, l’« ouverture » de Macron à tout, sauf à l’égard de l’âge de la retraite, est en fait un refus de céder ; du côté de la contestation de la réforme, l’unité de l’intersyndicale paradoxalement la dessert puisque cela l’empêche d’envisager un niveau supérieur (grève reconductible ou grève générale) sur lequel, d’ailleurs, elle n’a aucune garantie de réussite puisque, en l’état actuel des forces, elle ne concernerait que certains secteurs « protégés [8]

 ». C’est pourquoi une option stratégique possible pour le pouvoir… et les syndicats serait la consultation citoyenne, via la procédure du référendum d’initiative partagée, à laquelle se rallieraient, au moins, des syndicats comme la CFDT (le « Mettre en pause » de Laurent Berger) et la CFTC. Elle remettrait aussi les partis politiques dans le jeu tout en sauvant la légitimité du choix tactique syndical. Soit, une alternative démocratique et institutionnelle réductrice d’une lutte qui pose en creux la question de la légitimité de ces institutions. »

https://lundi.am/La-protestation-en-cours-sur-les-retraites

« Quel est le problème avec les retraites ? »

« Les pensions sont en fait des salaires différés, des déductions du revenu du travail pour payer un revenu décent lorsque les gens prennent leur retraite.  Après des décennies de travail (et d’exploitation), les travailleurs, hommes et femmes, devraient avoir le droit de s’arrêter et de profiter de la dernière décennie de vie sans labeur, sans être pauvres.  Littéralement, ils l’auront mérité. Mais le capitalisme du 21e siècle ne peut pas « se permettre » de verser des revenus décents sous forme de pensions d’État lorsque les travailleurs prennent leur retraite…


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https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/padr.12477

 L’ironie cruelle est que les réductions de pensions que les gouvernements français et espagnol cherchent à imposer pour des raisons démographiques interviennent alors que l’espérance de vie dans les grandes économies a commencé à diminuer.  Au cours de la première décennie de ce siècle, l’espérance de vie a augmenté de près de trois ans par décennie. Mais aujourd’hui, l’espérance de vie à la retraite est inférieure de deux ans aux prévisions antérieures. »

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En Ukraine, le recrutement militaire à la peine

« Alors que le gouvernement veut créer huit nouvelles brigades, des recrues potentielles cherchent à éviter l’enrôlement dans les forces armées….

la perception de la mobilisation générale semble être plus nuancée pour une partie de la population ukrainienne. Après plus de treize mois de guerre, le temps où les bureaux de recrutement de l’armée croulaient sous les demandes de civils prêts à prendre les armes semble être révolu….

Une partie de réfractaires

Le 9 février, alors que le Parlement ukrainien votait pour prolonger de quatre-vingt-dix jours la loi martiale instaurée depuis le 24 février 2022, le président, Volodymyr Zelensky, alors en visite à Bruxelles, reconnaissait des difficultés au sein de l’armée,tout en ajoutant que l’Ukraine ne peut pas, comme la Russie, « conduire les gens à la guerre avec des matraques ». Plus tôt, en janvier, le chef de l’Etat avait signé une loi controversée qui imposait des sanctions plus sévères à l’égard des déserteurs…

Mais une partie de la population semble réfractaire à l’idée de s’engager. Ce mouvement se manifeste discrètement par la création de chaînes Telegram sur lesquelles les internautes échangent des informations sur la présence de recruteurs et de soldats dans les rues. Le fait de recevoir une convocation ne signifie pas un enrôlement immédiat, il peut aussi s’agir d’une visite pour mettre à jour la base de données des autorités. Si le service de sécurité ukrainien (SBU) a fermé plusieurs de ces chaînes, d’autres continuent malgré tout de fonctionner, rassemblant jusqu’à plus de 100 000 personnes. »

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/04/03/en-ukraine-le-recrutement-militaire-a-la-peine_6168077_3210.html

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CHINE

 « Au-delà du livre blanc : Un entretien sur l’élite sociale dans les manifestations de Shanghai de novembre 2022 »

La traduction de la totalité de l’article est à venir…

par chuang | 8 avril 2023

« Dans ce billet, nous présentons l’interview d’un ami qui était présent lors des manifestations du 27 novembre sur Wulumuqi Road à Shanghai. Il est important de noter qu’il ne s’agit pas d’un entretien avec un participant chinois à la manifestation et qu’il ne s’agit certainement pas du point de vue d’un « activiste » impliqué dans le mouvement. Dans ce cas, la personne interviewée est un étranger, parlant couramment le mandarin, qui vit et travaille en Chine continentale depuis de nombreuses années. Nous lui avons donc donné le pseudonyme de « John ». Comme le montre le contenu ci-dessous, la personne interrogée a participé aux événements exclusivement en tant qu’observateur et offre donc un point de vue extérieur, même s’il est de première main. L’entretien a eu lieu quelques jours après les manifestations et quelques jours avant l’annonce officielle, le 7 décembre, de la fin de la politique chinoise de zéro COVID. Nous la publions aujourd’hui, un an après le début du grand bouclage de Shanghai, qui, comme le montre l’interview, a jeté les bases des manifestations de l’automne. L’une des principales questions que nous abordons est de savoir pourquoi ces manifestations qui ont fait les gros titres ont eu lieu à ce moment-là et de cette manière, alors que toutes sortes de manifestations et d’actions directes – dont certaines plus conflictuelles et peut-être de plus grande envergure – avaient déjà eu lieu dans toute la Chine au cours de l’année précédente, en particulier à Shanghai pendant le lockdown du printemps 2022[1]. Comme l’a déjà indiqué la couverture des événements qui ont conduit à la dissolution de Zero-Covid, la vague de protestations de novembre a clairement été déclenchée par l’incendie d’Ürümchi, le 24 novembre. Mais ce qui s’est passé à Shanghai a rapidement dépassé le cadre de la série de tragédies symbolisées par l’incendie, pour s’attaquer parfois à l’ensemble des politiques pandémiques de la Chine, voire au régime politique lui-même. L’interview ci-dessous offre quelques détails significatifs qui ne figurent pas dans les autres comptes rendus en langue anglaise.

Les manifestations ne constituent qu’un élément d’une série de luttes qui se sont déroulées à l’automne 2022, y compris la lutte des travailleurs de Foxconn à Zhengzhou et les rébellions dans les villages urbains à travers la Chine[2]. Cependant, la simultanéité de ces événements ne doit pas nous amener à les confondre, car ils avaient chacun leurs propres temporalités, causes, conditions, composition de classe, revendications et intérêts. Comme nous le décrivons ci-dessous, les manifestations de la fin novembre faisaient partie d’une douzaine de manifestations menées par un noyau de jeunes de l’élite maîtrisant les médias sur les campus universitaires et collégiaux du pays, dans le cadre de ce que l’on a appelé les manifestations du « livre blanc ». Comme le montre la photo ci-dessus et comme nous le verrons plus loin, la situation concrète était plus compliquée, et les feuilles de papier d’imprimante vierges (qui sont devenues le surnom donné par les médias occidentaux à l’ensemble des manifestations) étaient à peine visibles lors de ces événements à Shanghai. Pour comprendre ce qui s’est réellement passé dans de nombreuses régions de Chine en novembre, il est essentiel de distinguer les conditions et les limites spécifiques de chaque courant de lutte qui s’est manifesté. Cet entretien décrit les nuances de l’itération de Shanghai, sa composition, ses nouveautés et ses limites. »

https://chuangcn.org/2023/04/beyond-the-white-paper-an-interview-on-the-social-elite-in-shanghais-protests-of-november-2022/


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« La Chine a un problème avec le chômage des jeunes ; la province de Guangdong lance un plan visant à envoyer 300 000 jeunes à la campagne d’ici à la fin de 2025 »

« Depuis que le Bureau national des statistiques de Chine (NBS) a commencé à publier le taux de chômage mensuel du pays en janvier 2018, le taux de chômage des jeunes travailleurs urbains âgés de 16 à 24 ans (y compris les travailleurs migrants vivant dans les zones urbaines) au cours des cinq dernières années a augmenté de 11% en janvier 2018 à 19,9% en juillet 2022, puis a légèrement diminué à 18,1% en février 2023.

En combinant la myriade d’histoires de chômage publiées sur les médias sociaux, les anecdotes des campus universitaires et notre méfiance justifiée à l’égard des statistiques du gouvernement chinois, nous pensons que le taux de chômage des jeunes est beaucoup plus élevé…

Si le marché de l’emploi en Chine ne se redresse pas rapidement dans un avenir proche, il y aura au moins quelques millions de jeunes âgés de 16 à 24 ans – y compris les plus instruits – qui ne pourront pas trouver d’emploi. Il est révélateur que l’expression « sans école, pas de travail » (毕业即失业) ait fait la une des médias chinois et des réseaux sociaux au cours des derniers mois…

La portée et la vision du plan d’action de Guangdong semblent différentes des cajoleries constantes du gouvernement, des médias et des écoles observées les années précédentes, mais la question, comme toujours, réside dans sa mise en œuvre. L’économie chinoise ralentit et les emplois se font plus rares, non seulement pour les jeunes, mais aussi pour toutes les cohortes de la population active. Compte tenu des tendances politiques du parti communiste, le Guangdong, bien qu’il ait longtemps été un pôle d’attraction pour les jeunes attirés par sa force dans l’industrie manufacturière et le commerce extérieur, pourrait bien devenir le fer de lance d’une répétition moderne du transfert coercitif de population de Mao. »

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ITALIE

« Pendant ce temps, la CGIL s’accorde avec la CISL et renonce à toute grève générale. En revanche, les travailleurs italiens s’en donnent à cœur joie… »


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« Pas de grève et pas même une manifestation nationale. Seules trois manifestations interrégionales suivront les assemblées conjointes précédemment annoncées : pour l’Italie centrale à Bologne le 6 mai, pour le nord à Milan le 13 et pour le sud à Naples le 20. »

https://ilmanifesto.it/alla-fine-vince-la-cisl-niente-scioperi

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IRAN

« Le régime doit partir » –


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« Ce qui se passe en Iran n’est pas isolé de ce qui se passe dans le reste du monde. Prétendre qu’il s’agit uniquement d’une lutte contre le voile est non seulement simpliste mais carrément insultant – et renforce l’idée que « dans le système de valeurs occidental », les femmes sont libres et l’Iran est une île isolée. « J’ai l’impression que les jeunes Iraniens protestent pour les mêmes raisons que celles qui nous poussent à descendre dans la rue. Peut-être que la solidarité ne signifie pas se couper les cheveux, mais faire quelque chose pour détruire l’ordre mondial existant. Jusqu’à ce que cela se produise, tout changement en Iran, aujourd’hui ou à l’avenir, se fera dans le cadre du même système d’oppression » [16], a écrit une Italienne après sa visite en Iran à l’automne 2022. »

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