« Nous sommes les oiseaux de la tempête qui est là »  le 24 juin 2023

« Pour nous, les luttes ne sont pas un environnement douillet, une toile de fond destinée à mettre nos idées en valeur, elles sont le problème. Et si nous n’y sommes jamais complètement chez nous, même quand nous y participons, c’est que dans cette société il n’y a pas de place pour le communisme. Les questions que nous posons aux luttes telles qu’elles sont, nous les posons du point de vue du dépassement et de la rupture, du point de vue de ce qui craque, du point de vue des tensions et des déchirements, et ça n’est jamais confortable.» Carbureblog
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IRAN

L’oracle a parlé !!

« Ce n’est pas parce que l’Iran ne fait plus la une des médias pour ses exécutions arbitraires que tout est rentré dans l’ordre au pays des mollahs. Non, bien au contraire, les Iraniens souffrent de plus en plus, mais c’est un mal qui les ronge sans bruit, insidieusement. Ils ont si faim, si peu de moyens pour se soigner et si peu de perspectives que certains sont prêts à vendre un organe pour survivre, d’autres à se suicider pour en finir. L’inflation atteint des records dans le pays (près de 170 % avancent des experts, alors que le chiffre officiel avoisine les 50 %). Et les sanctions internationales ne sont pas seules en cause. Ce bilan catastrophique serait largement dû à la mauvaise gestion et à la corruption des dirigeants qui, décidément, cumulent les déshonneurs.

Alors que la rue commençait à se calmer, ou du moins en donnait l’impression pour mieux reprendre des forces, cette situation pourrait bien provoquer une nouvelle explosion de colère. L’absence de libertés, cumulée à la faim, peut donner à la population la sensation qu’elle n’a plus rien à perdre et que risquer sa vie sous les balles vaut toujours mieux que de la voir s’éteindre dans l’indifférence générale. En 2019, c’est bien la hausse des prix de l’essence qui avait déclenché des émeutes que les autorités avaient immédiatement et violemment réprimées. »

https://www.liberation.fr/idees-et-debats/editorial/liran-le-pays-qui-cumule-les-crises-20230618_63DMZHWAXRG3HIIZJQEQMR3O6E/


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« les difficultés économiques auxquelles est confrontée la population en raison d’une inflation galopante et d’une mauvaise gestion du pays pourraient être l’étincelle qui embrase à nouveau la République islamique, selon Kasra Aarabi, responsable du programme sur l’Iran au Tony Blair Institute for Global Change et au Middle East Institute. »

«Je mets en vente mon rein» : en Iran, une crise économique qui risque d’embraser le pays

Inflation galopante

Selon les statistiques des autorités de la République islamique, le taux d’inflation a atteint le mois dernier un record sans précédent depuis huit décennies. Mais alors que le chiffre officiel oscille autour de 50 %, la réalité vécue par la population semble bien plus difficile. »

https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/iran-la-revolution-aboutira-a-lissue-dun-marathon-et-non-dun-sprint-20230619_UCU37OWCIJGZ5E7LJ2F7OL74TE/

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« Ne laissez aucun bâtard à l’estomac plein vous dire d’être patient avec la faim. »

« Don’t let any bastard with a full stomach tell you to be patient on hunger. »

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En traduction DeepL

Les soldats russes et ukrainiens refusent de s’entretuer, mais sur des secteurs différents du front

« Les tentatives de percée de l’armée ukrainienne vers la côte d’Azov ont peu à peu remplacé le hachoir à viande de Bakhmut, digne de Verdun. Selon Anna Malyar, vice-ministre de la défense de l’Ukraine, au cours des deux semaines de contre-offensive dans le sud, les troupes ukrainiennes n’ont repris que huit villages. Les conséquences de telles batailles de position sont également bien connues depuis la Première Guerre mondiale.

Der Spiegel écrit dans un article daté du 16 juin que pendant la contre-offensive des forces armées ukrainiennes, des camions-citernes refusent d’aller au combat, simulant des dommages aux chars. Les journalistes ont parlé à l’équipage du Leopard-2 qui se bat sur le front sud. Aucun d’entre eux ne blâme les réfractaires :

« Misha sait que la chance peut aussi se détourner de lui : « S’ils frappent la tour, vous ne serez plus qu’un tas de cendres, » dit-il. Gudzik dit qu’il vaut mieux refuser complètement que de se retirer au milieu d’un combat ».

« Les combats ont un prix élevé pour les Ukrainiens. Malgré l’interdiction d’informer imposée par Kiev, on s’en rend vite compte. Des soldats haletants et ensanglantés sont emmenés dans un hôpital situé à quelques kilomètres de la ligne de front. Les médecins font état d’une augmentation significative du nombre de blessés au cours des derniers jours. Un agent des services de renseignement ukrainiens qui a examiné l’ensemble du front sud, parle de pertes importantes en hommes et en matériel ».

Entre-temps, nos collègues d’ASTRA ont publié hier un témoignage de l’autre côté de la ligne de front. Ils ont déjà trouvé plus d’une douzaine de sous-sols dans les territoires ukrainiens occupés pour les Russes qui ont refusé de se battre. Voici une capture d’écran de leur vidéo d’une cave à Rassypnoye, tout au nord des territoires ukrainiens occupés – à la frontière de la soi-disant « République populaire de Lougansk » avec les régions de Kharkov et de Belgorod (selon les informations d’aujourd’hui, dans cette direction, les troupes russes ont commencé à tenter d’avancer vers l’est). Il est situé à 15 km d’une installation similaire à Zaytsevo, qui a été signalée à la fin de 2022. L’année dernière, le camp de Zaytsevo a été dispersé après avoir fait l’objet d’une publicité, mais il a ensuite repris ses activités. Les sources d’ASTRA affirment que les détenus sont souvent transportés d’un village à l’autre et vice-versa sans leur indiquer les localités où ils se trouvent :

« Dans les images prises à l’intérieur des locaux, qui étaient exclusivement à la disposition d’ASTRA, il est clair que les militaires s’assoient et dorment sur des planches ou directement sur le béton. Des bouteilles en plastique sont utilisées à la place des toilettes. Des lanternes sont utilisées pour l’éclairage.

Les caves fonctionnent illégalement, car selon la loi, le personnel militaire n’est envoyé au poste de garde qu’après l’établissement d’un protocole de détention ou d’un protocole sur l’application de mesures visant à garantir une procédure basée sur des éléments concernant une infraction disciplinaire. Dans le cas présent, ce n’est pas le cas. Par ailleurs, les postes de garde ne devraient pas être situés dans les sous-sols.

Ainsi, ASTRA a trouvé au moins 15 camps de ce type, dont certains ne sont plus actifs ».

L’un des combattants russes est resté dans le sous-sol de Rassypnoye pendant plusieurs mois. Selon la réponse officielle du bureau du procureur militaire de la garnison, il a failli être placé dans un centre de réhabilitation pour y récupérer. « Le sous-sol est totalement insalubre, il y a beaucoup de malades, personne ne les soigne. Il y a beaucoup de personnes atteintes du VIH et de l’hépatite. Ils essaient par tous les moyens de retourner au front. Les téléphones portables sont confisqués et ne sont pas rendus à la sortie. Il y a parfois une connexion grâce à ceux qui ont réussi à cacher le téléphone », explique un parent d’une autre personne libérée sur la même chaîne Telegram.

Nombreux sont ceux qui se souviennent que la propagande officielle des deux États belligérants, tout au long des 30 années précédentes, a maudit les commissaires de Staline qui ont entraîné le peuple à l’abattoir par la force en 1941-1945. Il s’avère aujourd’hui que cette pratique n’était pas si mauvaise. Ce serait très drôle s’il n’y avait pas les flots de sang…

Mais imaginons que les faits décrits ici ne se produisent pas à des extrémités différentes de la ligne de front, mais au même endroit. Peut-être que la fraternisation des soldats n’est plus une perspective aussi lointaine qu’il n’y paraît ?

Dans le même ordre d’idées, nous avons récemment écrit sur la manière dont les travailleurs ukrainiens astreints au service militaire franchissent les frontières fermées malgré l’interdiction de quitter le pays. »

https://libcom.org/article/russian-and-ukrainian-soldiers-refuse-kill-each-other-different-sectors-front

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FRANCE

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Salut tout le monde,

Je m’appelle Serge et j’ai été gravement blessé, comme beaucoup d’autres, à la manifestation contre la mégabassine de Sainte Soline du 25 mars 2023. J’ai été atteint à la tête par une grenade, probablement tiré en tendu par un gendarme équipé d’un lanceur de grenade cougar. J’ai subi un grave traumatisme crânien qui m’a mis en situation d’urgence absolue, situation aggravée par le blocage de ma prise en charge par les secours durant la manifestation. Après un mois de coma artificiel et six semaines en réanimation, j’ai été transféré dans un service de neurochirurgie, puis en centre de rééducation. A l’heure actuelle, je ressens d’énormes progrès dans ma faculté à bouger, manger et tout simplement échanger et réfléchir. Le chemin va être extrêmement long mais je suis déterminé à tout donner, à me battre pour récupérer ce qui me constituait, tant physiquement que mentalement. Je le fais évidemment pour moi, mais aussi parce que je pense que refuser d’abdiquer, refuser d’être écrasé par la machine répressive est une nécessité politique, à l’heure où les Etats font le pari de la terreur et de notre passivité.

Je tiens d’abord à remercier celles et ceux qui, dans ce champ de mines, m’ont porté, tenu la main, protégé, promulgué les premiers soins (ralentissement de l’hémorragie, massage cardiaque, intubation etc.) et m’ont tout simplement permis de rester en vie. Je tiens également à remercier les soignants qui, à chaque stade, ont pris soin de moi et m’aident encore aujourd’hui à reconquérir mon corps et ma tête. Je ne peux que vous faire part du bien fou que j’ai ressenti à ma sortie du coma devant la solidarité massive qui s’est exprimée : assemblées, textes, tags, dons, musiques, actions et messages divers de camarades de par le monde. L’écho de vos voix et des rugissements de la rue nous a aidé, mes proches et moi, à ne rien lâcher. Pour tout cela, je vous dis à toutes et tous un grand merci. Vous avez été énormes.

Tout ceci nous rappelle qu’il est primordial qu’aucun tabassage, qu’aucune mise en geôle, qu’aucune mutilation, qu’aucun meurtre ne soit passé sous silence par les forces de l’ordre social capitaliste. Ils mutilent et assassinent tellement souvent que cela n’a rien d’accidentel, c’est dans leur fonction. Beaucoup trop d’histoires dans le monde nous rappellent qu’il n’y a pas plus vrai que la formule « ACAB ». Tous les flics sont bien des bâtards. Ils sont et resteront les larbins de la bourgeoisie dont ils protègent les intérêts et assurent, jusqu’à maintenant, la pérennité.

La classe capitaliste a comme seule perspective la dégradation de nos conditions de vie à une large échelle et tous les prolétaires d’ici et d’ailleurs en font actuellement l’amer expérience. Face aux luttes que nous menons pour contrecarrer ce funeste destin, ils ont clairement fait le choix d’augmenter drastiquement la répression, autant par des nouvelles lois répressives que par le fait de donner carte blanche aux forces de l’ordre, comme à Sainte Soline. Nous devons en prendre acte, et porter collectivement l’idée qu’il est hors de question de participer à une lutte sans des protections efficaces et des capacités de résistance. Nous ne sommes pas des martyrs.

Néanmoins, notre force n’a pas grand-chose à voir avec une histoire de champ de bataille. Notre force, c’est notre nombre, notre place dans la société et le monde meilleur auquel nous aspirons. Contre les quelques organisations de dirigeants et de bureaucrates qui souhaiteraient nous ramener à la maison une fois leur place au soleil acquise sur notre dos, il nous faut mille façons de nous organiser à la base par et pour des solidarités concrètes, à destination des camarades du mouvement mais aussi, et peut-être surtout, à toutes celles et ceux qui rejoindront les élans révolutionnaires futurs.

Force aux camarades actuellement dans le viseur des Etats !

Vive la Révolution !

A vite dans les luttes.

Le S

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CHINE

« le pire étant à venir »

« Les économistes affirment que les jeunes à la recherche d’un emploi en Chine sont confrontés « au marché de l’emploi le plus difficile du pays depuis des générations et qu’ils doivent s’attendre à des temps plus difficiles, car les difficultés ne disparaîtront pas à court terme », le pire étant à venir, selon un rapport du South China Morning Post, qui indique que le chômage des jeunes devrait encore augmenter en juillet et en août, lorsqu’un nombre record de 11,58 millions de diplômés quitteront les universités du pays. »

https://www.asiafinancial.com/chinas-graduates-face-worst-job-crisis-in-generations-scmp

Traduc google à partir du mandarin

Les données montrent que la croissance du salaire minimum en Chine a stagné ces dernières années, à la moitié de ce qu’elle était il y a 10 ans

« Depuis 2015, les ajustements du salaire minimum dans différentes provinces ont eu tendance à stagner, la fréquence des ajustements à la hausse a diminué et le taux de croissance a diminué. La fréquence d’ajustement de la norme du salaire minimum est passée d’au moins une fois tous les deux ans à au moins une fois tous les trois ans, et a même stagné pendant l’épidémie. Le taux de croissance annuel moyen du salaire minimum a également chuté de manière significative, passant d’environ 14 % en 2013 à environ 5 % en 2022 »

https://www.laodongqushi.com/minimum_wage/

« La Chine, locomotive de l’économie mondiale, cale »

« Globalement, l’économie chinoise ralentit depuis plusieurs mois et ce n’est pas un hasard si, désormais, elle est menacée par la déflation ou, du moins, l’inflation faible. Les prix à la production ont reculé de 4,6 % sur un an en mai et les prix à la consommation n’ont progressé que de 0,4 %. Le risque serait alors que cette faible inflation ne vienne peser sur la capacité des entreprises à investir et à augmenter les salaires, et donc qu’elle pèse sur la consommation et la demande intérieures. On se dirigerait alors vers un scénario à la japonaise, où la crise immobilière a provoqué trois décennies de croissance quasi nulle…

La Chine est donc dans une situation difficile : elle cherche un nouveau modèle économique pour sortir d’une crise économique structurelle majeure. Mais les voies sont étroites : elle ne peut revenir sur son ancien modèle fondé exclusivement sur les bas salaires, et aucune des possibilités offertes par le développement occidental ne lui permet d’espérer des taux de croissance de 5 % par an comme elle le vise.

Le plan de relance sera donc une solution de court terme qui ne résoudra rien. Progressivement, il semble que l’on doive compter avec une économie chinoise au ralenti. Et le problème chinois risque rapidement de devenir un problème pour l’économie mondiale en lui ôtant un des principaux moteurs de ces trente dernières années. »

https://www.mediapart.fr/journal/international/200623/la-chine-locomotive-de-l-economie-mondiale-cale?fbclid=IwAR2CHakAHeRo0Y_SA-TkH9gCi6Byl_zBH3CXVYzltuFouC2jgYXiGk3urug

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ESPAGNE

« Cette nouvelle bataille des métallos de Pontevedra ne tombe pas du ciel : c’est la pression de la base qui a obligé les dirigeants syndicaux à bouger, et à faire un pas en avant. Ce qui s’est passé il y a tout juste deux ans, en avril 2021, lorsque CCOO et UGT ont signé un préaccord avec les patrons réduisant, par exemple, les salaires des intérimaires de près de 100 euros par mois, dans le dos des travailleurs et en annulant la grève pour l’accord qui avait été fixé, est encore très frais dans les mémoires. Le CIG, le premier syndicat du secteur, bien qu’il l’ait rejeté, ne s’est pas battu pour poursuivre la lutte et a également mis fin à la grève. »

https://www.izquierdarevolucionaria.net/index.php/estado-espanol/movimiento-obrero/13674-los-trabajadores-del-metal-de-pontevedra-en-pie-de-guerra-por-un-convenio-digno

« La grève du métal s’intensifie à Vigo, avec des affrontements entre la police et les manifestants »

« Les manifestants ont lancé des pierres, des bouteilles de verre et des boulons industriels sur les forces de sécurité.

Le troisième jour de grève appelé par les syndicats Comisiones Obreras, UGT et CIG a mobilisé à nouveau des milliers de travailleurs jeudi pour rejeter les propositions du patronat de signer l’accord de la métallurgie de Pontevedra, le document qui implique le plus de monde en Galice. Une marée de salariés a pris l’avenue Peinador dans la matinée, clamant contre les employeurs et exigeant des conditions de travail « décentes ». Les promoteurs de cette manifestation ont estimé à environ 4.000 le nombre de personnes participant à cette nouvelle réunion et, en tout cas, ils ont souligné qu’ils étaient plus nombreux que mardi dernier. »

https://www.lavozdegalicia.es/noticia/vigo/vigo/2023/06/22/huelga-metal-convierte-clamor-contra-patronal/00031687425563377982706.htm

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En traduction DeepL

« permettent réellement d’arrêter le conflit », « retrouver la paix sociale »

« Des milliers de métallurgistes bloquent les accès à l’aéroport, à l’ITV et au parc des expositions de Vigo : « Chaque jour qui passe, nous serons moins flexibles ».

Le deuxième jour de la grève de la métallurgie convoquée par les syndicats CCOO, UGT et CIG a fait monter la tension du conflit. Des milliers d’ouvriers se sont rendus à l’entrée du parc des expositions de Vigo (Ifevi), où débute aujourd’hui l’événement sectoriel Mindtech. Les manifestants ont bloqué les entrées de l’événement et bloquent également le rond-point menant à l’aéroport de Peinador et au service d’inspection technique des véhicules (ITV).

Les ouvriers exigent une amélioration de leurs conditions de travail afin de signer la convention des travailleurs de la métallurgie de la province de Pontevedra, qui rassemble plus de 33 000 personnes. « Nous n’allons pas reculer dans nos revendications légitimes », déclare Ruben Perez, responsable de l’UGT Industrie à Vigo. Ils exigent des propositions qui « permettent réellement d’arrêter le conflit ».

 « Nos conditions doivent s’améliorer si nous voulons vraiment retrouver la paix sociale », insiste Celso Carnero, de Comisiones Obreras. Il explique qu’il s’agit d’une mobilisation très soutenue par une partie des ouvriers des usines métallurgiques et qu’il n’y a pratiquement pas d’altercations. « Chaque jour qui passe, nous serons moins flexibles« , ajoute-t-il.

La concentration empêche la troisième édition de Mindtech de se dérouler normalement. Les participants et les représentants des exposants ont rencontré des difficultés d’accès et l’ouverture de la foire a été retardée. Ce matin, le site était pratiquement vide, car les ouvriers célèbrent le boycott, qui témoigne du soutien massif apporté à la deuxième journée de grève.

Certains ouvriers ont considéré comme un manque de loyauté le fait que le rassemblement soit dispersé à la mi-journée et ont manifesté leur intention de rester à proximité du parc d’exposition pendant toute la journée. L’après-midi, des piquets de grève sont organisés dans les petites entreprises métallurgiques de la province.

LES SYNDICATS DE LA MÉTALLURGIE REJETTENT LES AUGMENTATIONS SALARIALES ANNUELLES DE 3 %.

Les partenaires sociaux ne sont pas parvenus lundi à un accord pour améliorer les conditions de travail des travailleurs de la métallurgie de la province de Pontevedra, qui sont plus de 33 000. Les chefs des CC.OO., de l’UGT et de la CIG ont rejeté les propositions des employeurs Asime, Astra et Instalectra après six heures de négociation de la nouvelle convention à l’hôtel Coia, à Vigo. « Le patronat n’a progressé que sur les questions économiques« , a critiqué Celso Carnero, leader de Comisiones Obreras. Hier, ils ont tenu leur douzième réunion sans succès, ce qui déclenchera trois nouvelles journées de grève. La première a lieu aujourd’hui et coïncide avec l’ouverture du salon Mindtech. La suivante aura lieu le jeudi 22 juin, à la clôture de l’événement, et la dernière est prévue pour le 28 de ce mois.

Le patronat affirme avoir fait un « gros » effort pour proposer une augmentation salariale cumulée de 8 %. Ils ont proposé hier une augmentation de 2 % en 2023, de 3 % en 2024 et de 3 % en 2025. Il s’agit des trois années de l’accord, pour lesquelles l’autre partie demande des augmentations de 4 % chaque année.

Les syndicats regrettent qu’aucun progrès n’ait été réalisé dans trois autres domaines clés de la négociation, tels que l’actualisation des salaires en fonction de l’IPC, qu’ils n’ont pas atteint. Les employeurs n’ont pas non plus changé d’avis sur la réduction du temps de travail. Ils proposent huit heures, mais la partie syndicale demande 24 heures (trois jours).

Le fait que l’accord comprenne la subrogation des ouvriers du secteur privé a également provoqué un conflit entre les partenaires sociaux. Les CC.OO, l’UGT et la CIG se battent pour que la protection des contrats de métallurgie soit garantie en cas de changement d’employeur. Le secrétaire général de l’Asime, Enrique Mallón, affirme qu’aujourd’hui « il existe déjà une protection dans le statut du travailleur pour éviter toute suspicion ou action irrégulière » de la part des entreprises. Mais les syndicats insistent sur la nécessité de formaliser cette possibilité.

Asime souligne les efforts considérables déployés par les entreprises pour éviter d’appeler à la grève à des dates particulières, comme cette semaine, en raison de la célébration de l’événement Mindtech. Elles considèrent que les mobilisations entraîneront des « pertes économiques très importantes » dans un secteur qui rompt la paix sociale après quatorze ans d’entente. De même, l’association des employeurs considère que les appels à la grève pourraient faire échouer les nouveaux contrats de travail qui naissent traditionnellement dans le cadre de cette foire sectorielle. »

https://www.lavozdegalicia.es/noticia/vigo/vigo/2023/06/20/miles-trabajadores-metal-bloquean-accesos-aeropuerto-itv-recinto-ferial-vigo-dia-pase-seremos-flexibles/00031687251851856676319.htm

« un secteur qui rompt la paix sociale après quatorze ans d’entente. »

Pour mémoire, Planet Labor 15 juin 2009

« Les représentants des trois organisations syndicales assises autour de la table de négociation se disent confiants dans l’issue de la mobilisation.  Ils ont assuré qu’ils étaient prêts à reprendre la négociation le plus tôt possible mais estiment que le principal problème est le manque d’accord au sein de la délégation patronale. Les trois syndicats ont annoncé leur intention d’« administrer le conflit » pour qu’il ne porte pas préjudice aux salariés dans le cas où il s’étendrait dans le temps.»

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 ITALIE

« STELLANTIS POMIGLIANO : DE LA VICTOIRE DE LA FIOM À AUJOURD’HUI, QU’EST-CE QUI A CHANGÉ ? »

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« Nous arrivons à l’assemblée convoquée par la Fiom le 14 juin, pratiquement un mois après la dernière grève, et il est évident que la logique veut que l’on s’attende à ce que la lutte reprenne, mais au lieu de cela, il ne s’est rien passé. Une assemblée avec peu de participation, contrairement à ce qu’ils disent dans le communiqué ci-joint du 16 juin, et surtout avec un contenu stérile où ils vantent le résultat extraordinaire de la lutte. Il n’y a vraiment rien d’extraordinaire, surtout pour ceux qui, comme nous les ouvriers, se tuent à la tâche. En fait, depuis les grèves de mai jusqu’à aujourd’hui, absolument rien n’a changé. Timidement, quelqu’un a essayé de dire, même à voix basse pour dire la vérité, que « la lutte devra continuer » sans jamais expliquer comment et quand. Bref, l’habituelle eau sur le feu à la manière des pompiers, ou pour le dire avec nos propres mots, le « même vieux film ».

À cet égard, le dernier saut dans le passé récent que je vous propose est celui d’il y a un an, lors d’un grand combat : STELLANTIS POMIGLIANO, UN FILM QUE VOUS AVEZ DÉJÀ VU ?

Cela s’est terminé par rien du tout : ET COMME VOUS VOULIEZ LE MONTRER, C’ETAIT UN FILM QUE VOUS AVEZ VUE.

Et rappeler à ceux qui se prennent pour une organisation « révolutionnaire » que « la grève est une chose sérieuse » n’est pas vraiment pour ceux qui se la jouent « révolutionnaires » car la combativité d’un syndicat se mesure aux faits : LA GREVE EST UNE CHOSE SERIEUSE ET DOIT ETRE CONDUITE SERIEUSEMENT

Au terme de ce voyage dans le temps, l’invitation pour nous, TRAVAILLEURS, est de continuer à garder la tête haute et de le faire sans compter sur ceux qui, invariablement, lorsqu’il s’agit de soutenir l’affrontement avec l’entreprise, se retirent en bon ordre.

PILONE, Stellantis Travailleur de Pomigliano d’Arco »

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CHINE

En attendant la traduction complète de l’article, la présentation version DeepL

« Le sang d’une ambassade, une marche à Pékin et les intellectuels chinois en 1999 : La naissance d’un nouveau nationalisme »

par chuang | 19 juin 2023 | image.png

« Dans le cadre de nos recherches sur les courants de la gauche internationaliste en Chine au début du XXIe siècle, nous présentons la traduction suivante d’un article publié sur Initium en juin 2019 par le journaliste continental et chercheur indépendant Wu Qin, qui écrivait alors sous le pseudonyme de Ban Ge. L’article est à la fois un excellent exemple d’un courant influent que nous trouvons particulièrement prometteur et une enquête sur un moment clé de la formation du paysage politique chinois après les années 1990 : Le bombardement par l’OTAN de l’ambassade de Chine à Belgrade et les manifestations qui ont suivi, menées par des étudiants dans plusieurs grandes universités chinoises. Avant cela, des courants de gauche avaient commencé à émerger des cendres de 1989, principalement sous la forme de critiques universitaires de la « nouvelle gauche » à l’égard de la modernité et de la résistance des travailleurs à la restructuration capitaliste des entreprises d’État[1]. Leurs divergences internes avaient d’abord semblé atténuées au sein de ce que l’on appelait alors une alliance de « pan-gauche » (泛左) contre l’autoritarisme pro-marché qui dominait la politique officielle et le libéralisme pro-marché qui définissait encore son opposition bourgeoise à l’époque. L' »incident du 8 mai » (五八事件) de 1999 a marqué l’introduction du nationalisme anti-américain dans la critique croissante de la gauche à l’égard de l’intégration de la Chine dans l’économie mondiale, une introduction qui a progressivement conduit à la division de la gauche en camps nationalistes et internationalistes farouchement opposés au moment des Jeux olympiques de 2008 et des émeutes antijaponaises de 2012. Nous explorerons cette division et le terrain anticapitaliste de la Chine après 2012 dans de futurs articles qui seront publiés ici et éventuellement compilés sous forme de livre.

L’article de Wu ci-dessous revient sur la préhistoire de cette scission en interrogeant des participants aux manifestations de 1999, notamment des intellectuels bien connus comme Wang Hui et Huang Jisu, ainsi que plusieurs universitaires moins connus des lecteurs anglophones mais actuellement influents dans les cercles de gauche. Bien que ces derniers aient tous été politisés par la mobilisation du 8 mai alors qu’ils étudiaient dans de grandes universités, tous n’ont pas fini par devenir nationalistes, d’autres ont rejoint les rangs de l’opposition internationaliste. L’auteur elle-même se range clairement dans ce dernier camp et considère la montée du nationalisme pro-étatique comme une tragédie pour la gauche chinoise, mais elle prête ici une oreille attentive pour comprendre les motivations des manifestants et découvrir pourquoi des positions qui semblent ridicules dans les années 2020 auraient pu avoir plus de sens à la fin du vingtième siècle. »

https://chuangcn.org/2023/06/an-embassys-blood/

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EGYPTE

Inflation : 25,8 % en janvier, 33,6 % en mars, le pire en cinq ans et demi…

« Bien qu’elle soit encore largement isolée et confinée, cette augmentation apparente de la mobilisation des travailleurs est déclenchée par la faiblesse des salaires de base, qui perdent de leur valeur à une vitesse vertigineuse face à l’inflation galopante, qui a atteint 25,8 % en janvier. Les grèves représentent l’une des rares expressions collectives de mécontentement et de lassitude face à l’impact de la profonde crise économique du pays. »

https://www.newarab.com/analysis/egyptian-workers-strike-back-inflation-bites


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« Les travailleurs de l’entreprise Kiriazi ont poursuivi lundi le quatrième jour d’une grève en cours, exigeant que les dirigeants de l’entreprise de fabrication d’appareils électroménagers soient clairs sur leurs promesses d’augmenter les salaires, les primes et les avantages sociaux des travailleurs, selon plusieurs sources syndicales de l’entreprise qui ont parlé à Mada Masr. sous condition d’anonymat.

Leur protestation contre la stagnation des taux de rémunération intervient alors que les ménages à l’échelle nationale luttent contre une vague d’inflation qui a atteint un taux record de 33,6 % en mars, le pire en cinq ans et demi…

Kiriazi n’a pas de comité syndical, a déclaré le deuxième ouvrier, expliquant que les travailleurs s’organisent ensemble pour parvenir à un consensus sans syndicat. »

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ESPAGNE

« L’obtention d’une bourse de cantine scolaire à Madrid n’est possible que si le demandeur a faim. S’il n’a que des difficultés, c’est-à-dire si une mère seule ou un père seul avec un enfant perçoit le revenu minimum d’existence, soit 735 euros par mois ou 859,37 euros (dans le cas d’une famille monoparentale), il n’a rien à faire. Cela signifie qu’ils doivent payer 110 euros par mois pour le repas de chaque enfant, un repas qui est probablement le plus important de la journée.

Un couple qui gagne 7 500 euros par mois peut recevoir une aide pour payer une aide-soignante »

https://elpais.com/espana/madrid/2023-06-20/la-realidad-de-las-ayudas-de-ayuso-becas-comedor-solo-para-salarios-muy-bajos-y-barra-libre-en-los-cheques-canguro.html

BELGIQUE

La nouvelle législation et la réforme scolaire poussent les étudiants à travailler plus

« 45% des interrogés disent avoir accepté un travail étudiant pour compenser la hausse du coût de la vie. Et quatre sur dix disent avoir demandé à leur employeur d’augmenter leur nombre d’heures pour la même raison. »

https://www.lalibre.be/etudiant/job/2023/06/20/la-nouvelle-legislation-et-la-reforme-scolaire-pousse-les-etudiants-a-travailler-plus-V32XFXVPC5HXFNERZXNF7W3ORY/

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« Nous sommes les oiseaux de la tempête qui est là »  le 17 juin 2023

« Pour nous, les luttes ne sont pas un environnement douillet, une toile de fond destinée à mettre nos idées en valeur, elles sont le problème. Et si nous n’y sommes jamais complètement chez nous, même quand nous y participons, c’est que dans cette société il n’y a pas de place pour le communisme. Les questions que nous posons aux luttes telles qu’elles sont, nous les posons du point de vue du dépassement et de la rupture, du point de vue de ce qui craque, du point de vue des tensions et des déchirements, et ça n’est jamais confortable.» Carbureblog
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« La chute des exportations alimente l’agitation ouvrière dans les usines chinoises »

en traduction DeepL

BEIJING, 15 juin (Reuters) – Les grèves dans les usines chinoises ont atteint leur plus haut niveau depuis sept ans et devraient devenir plus fréquentes à mesure que la faiblesse de la demande mondiale oblige les exportateurs à réduire les salaires des travailleurs et à fermer des usines, selon un groupe de défense des droits et des économistes.

Les exportations et la production des usines de la deuxième économie mondiale ont chuté en mai, alors que les risques de récession obligent les États-Unis et l’Europe à réduire leurs commandes de produits fabriqués en Chine.

Selon des chercheurs chinois spécialisés dans le domaine du travail, certaines usines ont fermé ou ont du mal à payer les salaires ou les indemnités de licenciement des travailleurs licenciés. Cette situation a entraîné une recrudescence des conflits du travail qui nuit à la confiance des consommateurs et des entreprises, au moment même où ces derniers se remettaient de trois années de restrictions imposées par le COVID-19, ont-ils déclaré.

« Nous pensons que la baisse des commandes manufacturières et les fermetures d’usines vont se poursuivre », a déclaré Aidan Chau, chercheur au China Labour Bulletin (CLB), un groupe de défense des droits basé à Hong Kong.

« Les patrons veulent réduire leurs coûts en se débarrassant tout simplement des travailleurs. »

Le CLB a enregistré plus de 140 grèves dans des usines à travers le pays au cours des cinq premiers mois de cette année, le chiffre le plus élevé depuis les 313 enregistrés au cours de la même période en 2016.

Les données du groupe de défense des droits sont principalement basées sur des manifestations signalées sur les médias sociaux, dont certaines ont pu être vérifiées par le CLB grâce à des contacts avec les syndicats ou les usines, bien que tous les rapports ne soient pas vérifiés.

La plupart des grèves sont concentrées dans le cœur manufacturier de la Chine, la province de Guangdong et le delta du fleuve Yangtze, et concernent des exportateurs, notamment des usines de vêtements, de chaussures et de circuits imprimés, selon le CLB.

Dans une vidéo référencée dans le registre cartographié des grèves nationales du CLB, des dizaines d’ouvrières de Zhong Min Sportswear Goods Shenzhen Ltd. Co. quittent l’enceinte de l’usine.

La vidéo a été publiée le 24 mai sur Douyin, la version chinoise de TikTok, et légendée « ce patron a payé les forces de l’ordre et escroque l’argent des travailleurs ».

Une autre vidéo publiée par le même utilisateur montre un directeur d’usine lisant un document refusant d’indemniser les travailleurs, tandis que ces derniers demandent l’intervention d’une tierce partie indépendante.

Dans une autre vidéo publiée le 26 mai, une poignée de travailleurs se tiennent sur le toit de l’usine de câbles de Shenzhen, Xin Dian Cable Ltd. Co. et tiennent une banderole sur laquelle on peut lire « le patron nous doit des salaires ». Une autre vidéo publiée la semaine dernière montre des travailleurs de l’entreprise en train de débattre de l’indemnisation avec un avocat de l’entreprise.

« Vous devez recueillir les doléances des travailleurs et les transmettre », déclare une ouvrière.

Reuters a vérifié l’emplacement des vidéos et des photos en comparant la signalisation et les caractéristiques des bâtiments avec les données de street view, mais n’a pas pu confirmer la date des manifestations. Les appels à Xin Dian sont restés sans réponse. Une personne qui a décroché le téléphone à Zhong Min a dit qu’elle ne pouvait pas faire de commentaires.

Les utilisateurs de Douyin n’ont pas répondu aux messages de Reuters. Les participants aux manifestations sont souvent surveillés par les forces de sécurité.

Le ministère chinois de la sécurité publique, le ministère des ressources humaines, la police de Shenzhen et la Fédération chinoise des syndicats – une organisation d’État qui chapeaute tous les syndicats du pays – n’ont pas non plus répondu.

RISQUES D’INSTABILITÉ

Les usines chinoises, qui produisent un tiers des biens manufacturés mondiaux, forment des chaînes d’approvisionnement complexes qui dépendent finalement beaucoup plus des exportations que de la demande intérieure, ce qui entraîne des excédents commerciaux gigantesques dans cette économie de 18 000 milliards de dollars.

Les fabricants ont recours à une main-d’œuvre composée de centaines de millions de migrants ruraux, dont beaucoup ont des contrats temporaires ou sont embauchés de manière informelle, selon les militants syndicaux.

Les travailleurs sont donc exposés à des heures supplémentaires non rémunérées, à des réductions de salaire impromptues ou à des licenciements sans procédure régulière ni compensation, car les usines cherchent à réduire leurs coûts.

En cas de conflit, les travailleurs ont du mal à obtenir gain de cause. Les forces de sécurité interviennent rapidement pour disperser les manifestants et les censeurs effacent les preuves des conflits sur les médias sociaux.

Les syndicats ont joué un rôle central dans les débuts du Parti communiste au sein du prolétariat, mais ne jouent qu’un rôle marginal dans la Chine autoritaire d’aujourd’hui.

Toutefois, certains analystes estiment que les grèves d’usine pourraient devenir un casse-tête politique pour le parti.

« Les entreprises s’adaptent à la réalité de la surcapacité en réduisant les salaires et en procédant à des licenciements », a déclaré Xu Tianchen, économiste principal pour la Chine à l’Economist Intelligence Unit.

Les réductions d’emplois et de salaires « ne seront pas seulement préjudiciables à la croissance, mais pourraient également devenir une source d’instabilité », a ajouté M. Xu.

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FRANCE

« 4 ANS APRÈS, QUE TIRER DES GILETS JAUNES POUR GAGNER DEMAIN ? »

En février dernier, dans le cadre d’un mouvement contre la réforme des retraites à ce moment-là stagnant, nous appelions à “un gilet jaune salarial”, c’est-à-dire à tirer un bilan des succès et limites du mouvement des Gilets Jaunes, pour ne pas se contenter d’un énième mouvement classiquement syndical sous encadrement bureaucratique, qui a prouvé son inefficacité.

Par la suite le mouvement a pris brièvement un tournant très proche de celui que nous préconisions (à part sur la question, essentielle, de la grève reconductible…) avant d’être tué de l’intérieur par les directions syndicales et ses journées d’action isolées et donc inutiles.

Tirer un bilan des Gilets Jaunes, c’est justement ce que propose le collectif Ahou Ahou Ahou dans son ouvrage sobrement intitulé “La révolte des Gilets Jaunes : histoire d’une lutte de classes”, une des analyses les plus brillantes qui ait été faite du mouvement, grisante et motivante, bien écrite, touchante et hyper documentée, et donc particulièrement utile en période de mouvement social.

Frustration y consacre donc un “dossier-recension”

https://www.frustrationmagazine.fr/gilets-jaunes-4-ans-apres-quelles-lecons/

 C’est la question que je me suis posé pour @Frustration_web à partir du super livre du collectif Ahou Ahou Ahou « La révolte des Gilets jaunes : histoire d’une lutte des classes » auquel je consacre un dossier. /1

On y casse l’idée reçue que, parce qu’initialement focalisé sur les questions d’impôts et autour de la personne de Macron il n’aurait pas s’agit d’une lutte de classes. L’occasion de revenir sur le rôle de l’Etat en régime capitaliste aujourd’hui /2

On revient sur ce qui a fait une partie de la force du mouvement, son identifiant commun : « l’automobiliste travailleur » qui a permis de regrouper des colères éparses. /3

On détaille les tactiques de luttes mises en place par les Gilets jaunes : l’auto-organisation, la désobéissance civile, les blocages, les actions directes, les émeutes et les occupations /4

On rappelle le niveau de répression inouï auquel à été confronté le mouvement, ce qui permis de dévoiler à un large public la nature réelle du régime dans lequel nous vivons /5

Les Gilets jaunes ont aussi été porteurs d’une aspiration forte à la démocratie directe et à l’horizontalité, loin des hiérarchies bureaucratiques habituelles /6

Surtout : ils et elles ont été extrêmement novateurs et novatrices par rapport aux méthodes des syndicats et partis, en se fichant d’apparaître comme « respectables ».  /7

Comme d’habitude ces organisations ont voulu tout encadrer, tout institutionnaliser, se distinguer au lieu de se fondre, promouvoir des méthodes inefficaces… Laissant chez les Gilets jaunes une forte rancœur, largement justifiée. /8

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STATES

« SUIVI DE L’ACTION SYNDICALE 2022 »

« Bien que nous ayons constaté une augmentation des grèves et du nombre approximatif de travailleurs en grève en 2022 par rapport à 2021, le niveau de l’activité gréviste est inférieur à celui des périodes historiques antérieures. Le nombre d’arrêts de travail et le nombre approximatif de travailleurs impliqués dans un arrêt de travail est considérablement inférieur aux données complètes les plus récentes du BLS des années 1970, et le nombre approximatif de travailleurs impliqués dans des arrêts de travail est inférieur aux récentes augmentations documentées par le BLS en 2018 et 2019. »

« Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour effectuer des comparaisons historiques significatives qui tiennent compte des immenses défis auxquels sont confrontés les travailleurs en grève et le mouvement ouvrier de manière plus générale. »


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https://www.ilr.cornell.edu/faculty-and-research/labor-action-tracker-2022

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ITALIE

Perdre la vie à la gagner !!!

« Pour la seule journée du mardi 6 juin, on dénombrait encore 8 décès, dont 5 sur le lieu de travail et 3 sur les routes, précise l’Observatoire de Bologne : « Dans les 5 premiers mois de 2023, par rapport aux 5 premiers mois de 2022, il y a eu une résurgence effrayante en mai avec plus de 160 décès au total, dont 97 sur le lieu de travail : une augmentation de 16 % ».

DA CONSULENTI AZIENDALI A ISPETTORI DEL LAVORO

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ESPAGNE

« l’un des moments les plus agités de ce siècle. » ça fait 23 ans, cela veut dire qu’un ouvrier qui est entré à 20 ans chez Michelin aurait connu sa première grève à …43 ans !!!

Michelin, aux portes d’une grève générale

« Les syndicats menacent d’étendre les grèves aux cinq usines de l’entreprise si la direction n’améliore pas les conditions des 7 500 travailleurs

Le manufacturier de pneumatiques Michelin traverse l’un des moments les plus agités de ce siècle. »

et la réponse est….

« Les salariés de Michelin en Espagne votent oui à l’accord et excluent la grève »

« Au total, 5 831 votes ont été exprimés dans l’ensemble des usines du groupe, dont 3 297 se sont positionnés en faveur de la signature de l’accord, contre 2 513 qui ont dit non. En d’autres termes, 56,54% approuvant la proposition. Dans toutes les usines, le oui l’a emporté massivement, sauf à Vitoria, où 2 006 travailleurs ont dit non à l’accord proposé par la direction, contre 1 093 travailleurs qui l’ont approuvé. Autrement dit, 65 % ont voté contre…

le personnel de l’usine Michelin de Lasarte-Oria, qui est sorti du comité intercentre de son plein gré, a repris ce vendredi les grèves de quarts, qui se dérouleront tout le week-end et lundi sera le jour de grève à l’échelle de l’usine. »

https://www.eldiario.es/euskadi/plantilla-michelin-espana-vota-si-convenio-descarta-huelga-rechazo-plantas-vascas_1_10301587.html

Le Comité Michelin rejette la proposition d’accord et demande de poursuivre les négociations pour éviter la grève

Mardi 23 mai, l’ entreprise présente sa « dernière » proposition d’accord . La multinationale française y propose, entre autres, une augmentation de salaire de 12 % sur quatre ans et une clause de garantie salariale. Ce dernier est lié à l’atteinte de l’objectif de résultat du groupe calculé tous les deux ans, à partir de l’IPC réel jusqu’à un maximum de 2 %….

Au début du mois de juin, les tensions entre les syndicats se sont encore accrues. La CCOO a convoqué une réunion avec tous les syndicats pour tenter de retarder les grèves jusqu’à ce que tous les affiliés aient été consultés sur l’offre de Michelin. L’objectif est de rétablir l’unité syndicale et de faire en sorte que la décision d’organiser des manifestations soit prise au sein du comité….

C’est à ce moment-là que l’unité syndicale s’est effondrée. La CGT, ELA, ESK et LAB considèrent que l’approche de l’entreprise est « dérisoire, elle aggrave l’énorme perte de salaire du dernier accord ». Ils critiquent le fait que la plupart des revendications incluses dans la plate-forme sociale, telles que l’IPC, le temps de travail, l’emploi et l’égalité salariale, soient ignorées.

Les quatre syndicats affirment avoir tenté de maintenir l’unité autour de la plate-forme, conformément aux demandes du personnel exprimées lors de l’assemblée générale du 17 mai. « Mais la majorité syndicale à la table des négociations, opposée à la tenue d’assemblées générales, a fait la sourde oreille », affirment-ils.

La possibilité que l’offre de l’entreprise soit approuvée reste en suspens. « Ils laissent la porte ouverte à l’offre dérisoire de Michelin et rejettent la voie de la mobilisation »avertissent-ils. C’est pourquoi, selon eux,«ils ont dû organiser  a lutte seuls avec une grève légalement déclarée ».

https://www.eldiario.es/castilla-y-leon/sociedad/comite-intercentros-michelin-rechaza-oferta-convenio-amenaza-huelga_1_10282843.html

Prime de 1 500 euros pour éviter la grève générale chez Michelin

Ce n’est pas la seule offre faite par l’entreprise française, mais c’est la plus importante puisqu’elle double presque le bonus initial. En outre, elle propose également l’élimination de la journée de développement 5×8 pour le personnel, l’une des revendications de l’UGT. Ce système consiste à travailler six jours, à prendre deux jours de congé, à travailler six jours, à prendre deux jours de congé, à travailler encore six jours et à se reposer huit jours. Dans le même temps, le ROS (return on sales) serait également supprimé, c’est-à-dire que Michelin envisagerait la possibilité que les ventes de l’entreprise ne conditionnent pas les salaires de ses employés.

« La direction de l’entreprise a senti la force de la lutte et est passée de l’inaction à l’offre d’une prime non consolidable de 1500 euros par travailleur en quelques heures. Cependant, cette offre est loin d’inverser la baisse des salaires et l’appauvrissement que nous subissons : plus de 20% de pouvoir d’achat depuis 8 ans. En effet, les propositions d’augmentations salariales consolidables sont soumises à un avenir incertain en 2025 et 2027 !!!! La question est concrète, avec cet accord, les travailleurs perdent du pouvoir d’achat alors que l’entreprise continue d’augmenter ses profits : 16,3% en 2021 et près de 9% en 2022.

Mais en plus, après la dernière offre, ils nous ont mis un pistolet sur la tempe en nous donnant 72 heures pour décider. Une stratégie de la direction de l’entreprise que les dirigeants de l’UGT, des CCOO et du CSIF ont soutenue en acceptant l’accord, en proposant d’organiser un référendum à la hâte et en proposant d’arrêter les grèves pour que l’entreprise ne se mette pas en colère. Ils arrêtent les grèves à ce moment critique pour éviter l’unification et la contagion au reste des usines. Ce comportement ne peut être décrit que comme un sabordage honteux…

Les syndicats militants n’ont pas accepté l’accord, maintiennent les grèves et ont convoqué une assemblée ouverte des travailleurs de Gasteiz pour discuter et décider. Pourquoi les dirigeants de l’UGT et des CCOO n’assistent-ils pas à cette assemblée ? Ont-ils peur du débat ? La chose la plus démocratique dans le mouvement ouvrier est de tenir des assemblées ouvertes où l’ensemble des travailleurs peut s’exprimer, où les positions peuvent être confrontées et où les travailleurs peuvent voter au grand jour, à visage découvert. »

https://www.izquierdarevolucionaria.net/index.php/estado-espanol/euskal-herria/13660-la-huelga-de-michelin-marca-el-camino

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GRECE

«  l’«industrie lourde » grecque du tourisme « ouvre ses portes ».

Des milliers de travailleurs saisonniers qui travaillent dans ces « galères » modernes sont appelés à signer leur contrat annuel. Selon certaines informations, ils sont contraints d’accepter une « pénalité » (10 000 euros! – afin d’éviter la « grande démission » qui a commencé l’été dernier…) s’ils décident de quitter leur pénible emploi avant la fin de la saison touristique. Ils sont également contraints d’adhérer à une « clause de confidentialité » (la violation entraîne une amende de 5000 euros), afin que restent secrets les salaires journaliers minables et illégaux qui existent dans les «paradis touristiques».

Au cours des quatre premiers mois de l’année 2023, 71 « accidents » ont eu lieu sur les lieux de travail, entraînant la mort d’au moins un travailleur. Si cette tendance se poursuivait sur l’année, il s’agirait d’un sombre record dans l’histoire du capitalisme grec. La croissance et l’augmentation de la rentabilité des entreprises se font de manière sanglante.»

http://alencontre.org/europe/grece/grece-apres-les-elections-du-21-mai-avant-le-nouveau-scrutin-du-25-juin.html

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« Nous sommes les oiseaux de la tempête qui est là »  le 10 juin 2023

« Pour nous, les luttes ne sont pas un environnement douillet, une toile de fond destinée à mettre nos idées en valeur, elles sont le problème. Et si nous n’y sommes jamais complètement chez nous, même quand nous y participons, c’est que dans cette société il n’y a pas de place pour le communisme. Les questions que nous posons aux luttes telles qu’elles sont, nous les posons du point de vue du dépassement et de la rupture, du point de vue de ce qui craque, du point de vue des tensions et des déchirements, et ça n’est jamais confortable.» Carbureblog
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« le feu couve toujours sous la cendre…. »

En Iran, la jeunesse entre désobéissance et frustration face à la violence du régime

« La répression du pouvoir a étouffé la révolte des femmes, qui ont toutefois gagné sur le voile. Sur fond de marasme économique, le feu couve toujours sous la cendre….

Si la révolte est éteinte, le feu couve sous la cendre. La prochaine vague de manifestations sera-t-elle estudiantine ou économique ? « L’étincelle prochaine ne sera pas les exécutions qui ont repris, mais plutôt le coût de la vie » , tranche le directeur de Sharghdont une journaliste est toujours en prison pour avoir couvert la mort de Mahsa Amini, en septembre dernier.

« La situation économique est désastreuse , avertit l’expert Saeed Leilaz, avec une hyperinflation qui va empirer pour atteindre 80 % d’ici à la fin de l’année . Que font nos dirigeants ? » »

3 juin 2023

https://www.lefigaro.fr/international/en-iran

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RUSSIE

Sur la grève spontanée à l’usine UAZ

« Dans une interview accordée à Tsargrad.tv, l’économiste Yevgeny Nadorshin, commentant la récente manifestation à l’usine UAZ, a déclaré qu’étant donné la crise des revenus des ménages en Russie et les efforts du pays pour augmenter la production industrielle, il y aurait « sans aucun doute » revendications salariales croissantes des travailleurs russes

https://www.wsws.org/en/articles/2023/06/05/hobl-j05.html

Opposition à la guerre

« Pour l’heure, les soldats ont plutôt exprimé leur « maximalisme » d’une autre manière. Des émeutes spontanées, certes sporadiques, ont éclaté. Des mobilisés protestent contre le manque de matériel et d’entraînement, quittant d’eux-mêmes leurs unités, se battant avec leurs officiers et arrêtant les trains de transport. Les autorités ont réussi à étouffer la première vague de mécontentement en réprimant : les soldats ont été enfermés dans des caves, battus et intimidés. Plusieurs de ces insurgés ont été condamnés à de lourdes peines, pour l’exemple. En janvier, les mobilisés ont été massivement transférés des unités de l’arrière vers le front, et les pertes ont fortement augmenté. Alors qu’en 2022 les journalistes parvenaient à établir les noms de 200 à 250 militaires russes tués par semaine (les pertes réelles pourraient être beaucoup plus élevées), en mars 2023 la liste atteignait plus de 800 noms par semaine.

La presse rend compte de cas de désertion, probablement plus nombreux dans la réalité. Les soldats s’enfuient des hôpitaux, sautent des trains qui les transportent au front, parcourent des dizaines de kilomètres et vont se perdre à l’arrière. Les proches de mobilisés créent des groupes de discussion en ligne pour aider les déserteurs à dresser leur itinéraire, à trouver des hébergements et à échapper aux patrouilles militaires. En février et début mars, pas moins de dix-huit vidéos ont été diffusées sur Internet dans lesquelles des unités entières de mobilisés refusaient d’effectuer des missions de combat et demandaient à être ramenées à l’arrière.

L’anthropologue Alexandra Arkhipova a dénombré au moins 85 lieux dans 65 villes où les gens ont apporté des fleurs et des jouets, un geste sans slogan et silencieux pour exprimer solidarité avec les Ukrainiens et opposition à la guerre. En dépit de cette discrétion volontaire, plusieurs personnes ont été arrêtées à proximité de ces « mémoriaux floraux » puis condamnées pour avoir « discrédité l’armée russe ». Mais plusieurs milliers de Russes ont néanmoins pris ce risque en toute connaissance de cause. Parmi eux, beaucoup n’avaient jamais participé à des rassemblements de l’opposition auparavant, ont constaté la chercheuse et son équipe. Des mémoriaux sont apparus dans des villes qui n’avaient jamais été des centres de protestation antigouvernementale : Orenbourg, Nijni Taguil, Omsk, Gorno-Altaïsk. »

https://www.monde-diplomatique.fr/2023/06/SAKHINE/65862

« Je n’ai pas de pays », J’ai juste une famille. »

« …selon les services roumains de l’immigration, 6 200 Ukrainiens en âge de servir dans l’armée ont franchi illégalement les 600 km de frontière avec la Roumanie depuis l’invasion massive de la Russie l’année dernière et ont bénéficié d’une protection temporaire.

Quelque 20 000 autres ont franchi la frontière légalement, munis d’exemptions – parfois payées, parfois non – et ont choisi de ne pas revenir.

Selon des chiffres ukrainiens non officiels, 90 hommes sont morts au cours du voyage vers la Roumanie – noyés dans la Tisa ou morts de froid dans les montagnes – au cours des 15 derniers mois.

Les deux parties sont confrontées à des problèmes. L’histoire des dizaines de milliers de Russes fuyant la guerre et la mobilisation a été largement rapportée.

Mais voici l’histoire des Ukrainiens qui ont quitté l’armée ou qui ont échappé à l’appel. »

https://www.bbc.com/news/world-europe-65792384

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FRANCE

Extraits, une fois n’est pas coutume, d’un texte d’un des deux NPAimage.png

« Dans quel cycle de la lutte des classes sommes-nous ? »

« La séquence de lutte dans laquelle nous nous trouvons est marquée par certaines caractéristiques fondamentales. La structure de la production capitaliste tend à individualiser les prolétaires dans leur rapport au travail : petites unités de production, hétérogénéité des contrats et des rémunérations, cascades de sous-traitance… Ces éléments structurels affaiblissent la position de chaque travailleur/se face à son propre patron et diminuent la fréquence des luttes et des grèves dans l’entreprise. La manifestation de masse est devenue le lieu privilégié par lequel s’exprime l’opposition aux projets du capital comme le décrit très bien Patrick Le Moal lors d’une récente session de formation en ligne1. La participation à la manifestation est de plus en plus individuelle. Les départs collectifs de l’entreprise sont rares, beaucoup viennent sur leur repos ou déposent des RTT, les AG préparatoires sont vides… Quand la fin du mouvement des Gilets jaunes a rencontré le début de la grève des retraites en 2019, il n’était pas rare de voir arriver en fin de manifestation des groupes de Gilets jaunes qui sortaient du travail. La séparation entre la manifestation et la grève était alors totale.

Les grandes manifestations que nous connaissons expriment donc une contradiction. Par leur massivité, elles affaiblissent le pouvoir politique mais par leur rôle de substitut à la grève et à la pratique collective de la mobilisation elles expriment la faiblesse du rapport de force exercé sur l’outil de production et l’appareil d’État.

À côté de ces manifestations se développent d’autres modes d’action, tous caractérisés par l’extériorité au rapport de force dans l’entreprise : blocage de la circulation, occupation de tiers-lieu, sabotage, émeute urbaine, cortège de tête plus ou moins agressif envers le mouvement syndical… Ces modes d’action, hérités du mouvement des Gilets jaunes ou influencés par des courants autonomes participent du rapport de force mais restent un substitut, le plus souvent théâtral, aux difficultés à ancrer le mouvement dans les entreprises ou dans les lieux de vie qui concentrent celles et ceux qui travaillent et font tourner la société….

Une autre tendance lourde de la situation est le recul des formes d’auto-organisation. Il est illusoire de penser que l’on pourra en finir avec le capitalisme sans que les premierEs concernéEs prennent leurs affaires en main. Cycliquement dans l’histoire des luttes sociales apparaissent des structures d’auto-organisation qui peuvent prendre des noms divers (conseils, comités de grève, cordons ouvriers, comités de milice, soviets…). Il est tout à fait inquiétant que dans le cycle de lutte des classes que nous connaissons, ces formes d’auto-organisation peinent à apparaître. Mouvement après mouvement, les AG sont de plus en plus petites, y compris dans des secteurs où ces pratiques sont historiquement ancrées (SNCF, éducation, services publics…). En 2016, de façon concomitante à la grève contre la loi El Khomri, le mouvement Nuit Debout avait tenté de contourner ce problème en créant des espaces d’auto-organisation sur les places, notamment dans les grandes villes. Mais le pouvoir en a tiré toutes les leçons et, en 2023, tout rassemblement non déclaré est immédiatement dispersé par la police, empêchant la mise en place d’expériences similaires.

Face à cela, certains courants s’impatientent et prennent le problème à l’envers. Il n’est pas rare de voir, notamment dans l’Éducation nationale ou parfois à la SNCF en région parisienne, la mise en place d’AG départementales ou inter-sites qui réunissent moins de 1 à 5 % du milieu et qui prétendent diriger le mouvement contre l’intersyndicale. Il ne s’agit pas dans ce cas-là d’auto-organisation. »

https://lanticapitaliste.org/actualite/politique/sur-le-developpement-des-luttes-des-classes-en-france

Blog DDT21 : « Retraites, résistances et défaites

60, 62, 64… ? »

« Pas plus que le mouvement des Gilets Jaunes, le sursaut déclenché en 2023 par une énième atteinte au régime des retraites ne semble capable de mettre un coup d’arrêt à une série de défaites entamée depuis plusieurs décennies. Ces conditions rendent particulièrement malaisée l’amorce une critique de la condition salariale elle-même.

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À première vue, la retraite est un des sujets les plus mobilisateurs. Même bien payés et exerçant des métiers gratifiants et socialement reconnus, le prof de fac, l’ingénieure ou l’informaticien ne seraient pas mécontents, vers la soixantaine, de profiter d’un temps enfin libre, d’autant qu’ils bénéficient de retraites supérieures à la moyenne.

Mais l’histoire se déroule autrement.

Pas plus que la misère ou la paupérisation ne suffisent à déclencher révolte ou révolution, ce ne sont pas seulement les intérêts matériels qui déterminent les mouvements sociaux, mais une pratique collective faite à la fois de conditions de vie, et d’expériences de luttes passées et présentes – où les échecs et les désillusions pèsent généralement plus lourd que les victoires.

G.D., mai 2023 »

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SENEGAL

« Faim » Le mot revient sans cesse dans la bouche des jeunes manifestants.

« Dans ce pays au taux de chômage grimpant jusqu’à 48%, selon l’Organisation internationale du travail, l’arrestation du dernier opposant crédible au président de la République a chamboulé le fragile équilibre d’une population à bout de forces et de patience. De nombreux manifestants ne soutiennent pas l’opposant, mais protestent contre la brutalité policière, le recul du droit à l’information, le couvre-feu, la crise économique et l’absence d’avenir…

Dans un pays souvent cité comme un modèle de stabilité dans un Sahel inflammable, la pandémie a touché au cœur l’économie des ménages, laissant de nombreux foyers sans ressources. « Nous n’avons plus d’espoir, nous n’avons pas d’avenir, nous avons peur pour la suite. Tous ces gens qu’on a vu piller les magasins, ce n’étaient pas des bandits de grands chemins venus se faire de l’argent en revendant les produits qu’ils avaient volés. Ces gens-là, c’étaient des gens qui avaient faim »

https://www.liberation.fr/international/afrique/au-senegal-tout-ce-quon-veut-cest-la-justice-et-un-futur-20210309_SRCWLY2Q6VG3RH55AQOKEXETNU/

« Ces jeunes attaquent des commerces, ils les pillent car ils ont faim…. »

« C’est toute la chaîne de distribution qui pourrait être affectée par les derniers épisodes de violences. Il y a eu beaucoup de pillages et d’incendies d’entrepôts où sont entreposés les stocks de nourriture. Par ailleurs, des conteneurs de marchandises restent à quai au port de Dakar par peur qu’en cours de transport ils ne soient attaqués. Tout cela va se répercuter sur les prix des denrées alimentaires »…

Du côté de la grande distribution, la crainte de revivre un scénario similaire à mars 2021 est très présente. A l’époque, une vingtaine de magasins Auchan avaient été pris pour cibles par des protestataires. Cette fois, une demi-douzaine de points de vente à Dakar et Mbour, sur les trente-huit que compte le pays, ont été pillés. »

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/06/07/au-senegal-les-tensions-autour-de-l-affaire-sonko-ont-deja-de-lourds-impacts-economiques_6176612_3212.html

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ITALIE

En traduction DeepL

« QUE SONT DEVENUES LES GRÈVES ? »

« Stellantis Pomigliano, malgré les conditions météorologiques défavorables, le mois de mai à Pomigliano a été chaud.

En fait, ce sont les ouvriers qui, après tant d’années, ont décidé de relever la tête en faisant grève et en bloquant les lignes de production pendant quatre jours. Un fait absolument positif qui, associé aux dernières élections du RLS, qui ont vu la victoire écrasante de la Fiom, fait attendre le changement tant désiré et tant attendu. Mais une fois de plus, nos espoirs ont été déçus. Le lundi 15, la Fiom a annoncé qu’il y aurait une assemblée avec le secrétaire De Palma lors du changement d’équipe à la porte 2, mais en réalité, sans aucune raison, l’assemblée n’a pas eu lieu et ils ont seulement distribué des tracts pour la manifestation du samedi suivant. Après l’équipe du matin, l’équipe de l’après-midi a également adhéré à la grève prévue, forte et compacte, et quelques heures plus tard est arrivé le communiqué indiquant que nous arrêtions la protestation, que nous attendions une convocation de l’entreprise et que nous annoncions l’assemblée pour la semaine suivante. C’est ainsi qu’a commencé le grand silence de Fiom, interrompu seulement par quelques communiqués des signataires avec la liste habituelle, qu’ils font depuis des années, des choses qui ne vont pas. Les jours passent et les problèmes, qui ont poussé la classe ouvrière à relever la tête, demeurent. Nous arrivons à la fin du mois et la nouvelle arrive que la Fiom va manifester en France au siège de Stellantis. Une fois de plus, ceux qui s’attendaient à une lutte étendue à toutes les usines italiennes sont déçus, mais espèrent que ce « voyage » servira à les ramener dans le style français, mais comme on n’alimente pas la lutte avec un extincteur, il faut s’attendre à ce que cet espoir ne soit pas non plus exaucé.

En tant qu’ouvrier, nous devons reprendre l’initiative. Ce sont les syndicalistes qui doivent nous suivre et non l’inverse.

Ils attendent que les tables de « négociation » s’ouvrent et nous continuons à souffrir sur les lignes. »

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CHINE

Le 31 mai, Tangshan Delong Iron & Steel Co., Ltd., une grande usine sidérurgique du Hebei, a été fermée dans son ensemble et plus de 3 100 travailleurs étaient au chômage.

Rappelons que les ouvriers de l’industrie sidérurgique de Dongbei ne jouent pas.

Juillet 2009

« Une émeute impliquant des milliers de travailleurs d’une usine sidérurgique et ayant entraîné la mort d’un directeur dans la province de Jilin vendredi soir fait toujours l’objet d’une enquête, tandis que les négociations entre les travailleurs et les actionnaires de l’entreprise se poursuivent, a révélé hier un responsable de la sécurité publique.

Chen Guojun, 41 ans, directeur général de la succursale de Tonghua Iron and Steel Group, a été retrouvé battu à mort après avoir menacé les travailleurs de les licencier tous et de recruter 5 000 nouveaux employés, a déclaré au Global Times un officier de police anonyme, qui a refusé de divulguer son poste et son nom

Selon l’agence de presse Xinhua, le gouvernement provincial de Jilin, dans le nord-est de la Chine, a confirmé hier qu’environ 1 000 travailleurs d’une usine du groupe public Tonghua Iron and Steel, qui s’était engagé dans une fusion avec le Beijing Jianlong Heavy Industry Group, pris part à une émeute.

Cependant, Reuters a déclaré que le nombre d’émeutiers s’élevait à 30 000. »

https://www.globaltimes.cn/content/451636.shtml

Poser la question c’est déjà y répondre, non ?

« Emplois en Chine : le travail « flexible » est-il la seule solution aux problèmes de chômage ? »

extraits

« On a l’impression que notre université pousse ceux qui ne peuvent pas faire d’études supérieures ou trouver un emploi à postuler pour un emploi flexible et à obtenir une preuve d’emploi. Elle est prête à tout pour augmenter son taux d’emploi. C’est comme si nous n’avions pas le droit d’être au chômage à la fin de nos études »….

De nombreux étudiants disent subir des pressions de la part de leurs écoles pour trouver un emploi avant l’obtention du diplôme – un phénomène que les médias chinois ont mis en lumière lors de la saison de remise des diplômes 2022…

Le ministère a déclaré que les écoles n’étaient pas autorisées à forcer ou à inciter les étudiants à signer des contrats de travail ou de travail, qu’elles ne pouvaient pas retenir les certificats de fin d’études comme moyen de contraindre les étudiants à signer des contrats de travail, et qu’elles ne pouvaient pas non plus faire signer aux étudiants une fausse preuve d’emploi…

Selon les chiffres les plus récents du Bureau national des statistiques, la Chine comptait 200 millions de « travailleurs flexibles » fin 2021, soit près de trois fois plus qu’en 2020…

Plus de 16 % de tous les diplômés de l’enseignement supérieur en Chine en 2020 et 2021 ont opté pour un emploi flexible, selon les données du Centre d’information et de carrière des étudiants de l’enseignement supérieur de Chine.

Les personnes qui ont un emploi flexible ne sont pas liées par des contrats de travail formels et comprennent les personnes qui travaillent à temps partiel, les emplois temporaires et saisonniers, ainsi que les freelances et les entrepreneurs.

Avec la croissance de l’économie numérique, les travailleurs flexibles en Chine trouvent un emploi dans une série de secteurs, y compris la livraison de nourriture, la vente ambulante, la diffusion en direct et la création de contenu sur les médias sociaux…

Avec plus d’un Chinois sur cinq âgé de 16 à 24 ans au chômage, l’emploi flexible semble être l’une des solutions pour réduire le taux de chômage record des jeunes en Chine, un problème aggravé par une population en déclin et vieillissante. »

https://www.scmp.com/economy/china-economy/article/3222789/china-jobs-flexible-work-only-solution-unemployment-woes

« nous pourrions voir le chômage des jeunes poursuivre sa tendance à la hausse au cours des prochains mois », ont écrit les économistes de Goldman Sachs dans un rapport publié le mois dernier…

L’envie de « s’enfui » pourrait être le signe d’un doute sur le système

Pour tenter de réduire le chômage des jeunes, le gouvernement chinois a mis en place un plan en 15 points comprenant des stages, la promesse d’une augmentation des emplois dans les entreprises d’État et un soutien aux jeunes désireux de devenir entrepreneurs.

M. Qazi, du China Beige Book, a déclaré que ces mesures étaient importantes, mais que Pékin devait également concentrer son énergie sur la revitalisation du secteur privé et des petites entreprises afin qu’elles puissent investir et embaucher.

« Il existe des solutions qui peuvent être discutées, qu’il s’agisse de la réglementation ou de changements dans les politiques qui facilitent la création d’entreprises », a-t-il déclaré.

S’il est peu probable que la crise du chômage des jeunes constitue une menace politique pour le gouvernement chinois, les experts s’accordent à dire qu’elle pourrait faire comprendre à certains jeunes urbains que « le pouvoir de l’État n’a pas de limite » dans la Chine d’aujourd’hui.

Selon Friedman, de l’université Cornell, l’envie des jeunes de « s’enfuir » pourrait indiquer un manque de confiance dans le système politique. « S’ils n’ont pas confiance dans la stabilité du système et qu’ils ne voient aucune possibilité de le changer, la fuite est une réponse rationnelle à cette situation. »

https://www.dw.com/en/china-young-people-feel-the-crunch-in-tough-job-market/a-65867940

“The workers have arrived! » Beijing, June 1989

A lire ou relire

« Revue Chuang : A propos de Tiananmen 1989 »

« De la nuit du 3 au 4 juin, cependant, l’armée se dirigea plus résolument vers la place pour mettre fin aux protestations. Cette nuit-là, ce sont surtout des travailleurs et des jeunes chômeurs qui ont tenté de ralentir l’approche de l’armée dans les rues menant à la place, et beaucoup d’entre eux l’ont payé de leur vie, avec des centaines de morts civiles (dont très peu étaient des étudiants). Le long de Chang’anjie – la principale avenue est-ouest qui divise la ville à Tiananmen – des ouvriers et d’autres habitants de Pékin ont construit des barrages avec des bus, les incendiant souvent. Des cocktails Molotov et des pierres ont été lancés à l’approche des soldats. L’intersection autour de Muxidi sur Chang’anjie, à l’ouest de la place, a été particulièrement touchée, avec des combats acharnés entre ouvriers et militaires. De nombreux décès s’y sont concentrés. Alors que les premiers soldats des véhicules blindés de transport de troupes (VTT) arrivaient sur la place, des étudiants et des résidents ont continué de résister, et un VTT a été incendié. Plusieurs civils ont été tués sur les bords de la place. Une fois que le corps principal de l’armée a atteint la place, ils se sont arrêtés et, tôt le matin, ils négociaient avec les occupants étudiants restants, leur permettant de quitter la place et de retourner à pied à leurs campus – bien que non sans avoir été battus par des soldats d’abord plusieurs. Les manifestations dans la capitale étaient terminées, mais la répression a continué. Ce sont les travailleurs qui ont été le plus durement touchés en termes de peines d’emprisonnement et d’exécutions dans les jours et les semaines qui ont suivi, les étudiants participants recevant des peines moins sévères.

La dure répression à l’encontre des travailleurs participants est devenue une condition de l’accélération des réformes du marché dans les années 1990, en particulier la libéralisation du marché alimentaire au début des années 1990, à laquelle les travailleurs auraient clairement continué de résister. À mesure que l’économie chinoise s’est de plus en plus intégrée au capitalisme mondial après 1989, les intérêts économiques des étudiants et des travailleurs ont divergé davantage. Les étudiants des années 1980 sont devenus la strate intermédiaire et entrepreneuriale des années 1990, bénéficiant de la poursuite des réformes du marché permises par la répression des manifestations[xi] A la fin des années 1990, les travailleurs de nombreuses entreprises publiques plus anciennes ont été licenciés, l’exode rural a augmenté rapidement et une classe de ” nouveaux travailleurs ” a vu le jour, faisant des bas salaires une existence précaire dans le système industriel mondial. Alors que les manifestations ouvrières et paysannes se multipliaient à partir du milieu des années 1990, les étudiants et les intellectuels ne se sont pas ralliés à eux, car ils s’étaient pour la plupart déplacés vers la droite alors qu’ils n’avaient encore aucune politique, défendant la protection des droits de propriété et la liberté d’expression ou adoptant des positions nationalistes. »

http://dndf.org/?p=17823

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« Nous sommes les oiseaux de la tempête qui est là »  le 3 juin 2023

« Pour nous, les luttes ne sont pas un environnement douillet, une toile de fond destinée à mettre nos idées en valeur, elles sont le problème. Et si nous n’y sommes jamais complètement chez nous, même quand nous y participons, c’est que dans cette société il n’y a pas de place pour le communisme. Les questions que nous posons aux luttes telles qu’elles sont, nous les posons du point de vue du dépassement et de la rupture, du point de vue de ce qui craque, du point de vue des tensions et des déchirements, et ça n’est jamais confortable.» Carbureblog
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Blog Chuang :  « La Chine n’est-elle pas le « sweatshop » du monde ? »


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« Une analyse plus approfondie des données actuelles montre non seulement que la structure de l’emploi en Chine s’éloigne du travail en usine à forte intensité de main-d’œuvre au profit d’un éventail plus nébuleux de services et de production de haute technologie, mais aussi que les manifestations et les luttes sociales s’éloignent des modèles des années 2000 et du début des années 2010, qui avaient été définis par des manifestations rurales contre l’appropriation des terres par l’État et par des luttes ouvrières dans les villes. Les actions syndicales dans l’industrie manufacturière ont chuté précipitamment en tant que part de toutes les actions syndicales, selon les données de Wickedonna de  et d’autres registres de luttes ouvrières tels que le China Labor Bulletin. Dans le même temps, d’autres formes d’agitation sociale, telles que les manifestations des couches sociales les plus aisées au sujet du logement, se développent et ont souvent dépassé en nombre les conflits du travail ces dernières années. Parallèlement, les formes prises par la lutte des classes se sont diversifiées. L’introduction de contrats de travail flexibles et de diverses formes de travail “à la demande” a aggravé la précarité et intensifié les heures de travail dans un large éventail de secteurs, amenant de nouvelles questions au premier plan des luttes.

Comme nous l’indiquons dans notre résumé de cette dynamique dans “Picking Quarrels“:

Plutôt que de se regrouper sous une identité “ouvrière” affirmée, des subjectivités d’un autre type se forment en relation avec la structure actuelle de l’économie chinoise. Une perspective communiste, si elle est possible, doit être construite collectivement, plutôt qu’importée de cercles insulaires de militants ou d’universitaires. En outre, elle doit s’étendre à des segments profondément fracturés du prolétariat, malgré leurs intérêts conflictuels, et semble aujourd’hui incapable de s’appuyer sur un sujet unique et hégémonique censé représenter les intérêts de la classe dans son ensemble, comme l’ouvrier industriel de masse l’a fait (brièvement et avec des résultats discutables) pour le mouvement ouvrier d’antan. Si cet horizon communiste arrive, il est presque certain qu’il prendra une forme initialement étrangère à nos attentes, adaptant les identités préexistantes de manière imprévisible et même désagréable…

En résumé, la Chine n’est pas définie par les ateliers de misère, pas plus que ne le sont ses luttes prolétariennes – en fait, sa composition de classe et ses luttes sont de plus en plus similaires à celles d’autres pays “plus développés”. Pour comprendre cela, nous devons surmonter les nombreux tropes qui dépeignent la Chine comme étant fondamentalement différente, afin que nous puissions ensemble prendre conscience de notre destin commun et mieux nous soutenir mutuellement dans notre lutte commune. »

http://dndf.org/?p=20936


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« L’activité des usines chinoises se contracte alors que la reprise économique trébuche »

« L’économie chinoise a connu une croissance rapide au premier trimestre, mais le rebond a commencé à faiblir au cours des deux derniers mois. L’investissement immobilier, le crédit et les bénéfices industriels ont diminué, tandis que des indicateurs tels que les ventes au détail ont été en deçà des attentes des analystes, jetant un doute sur l’objectif modeste de croissance annuelle de 5% du gouvernement. »

https://www.ft.com/content/5f389a80-96f1-4979-8eeb-fe484dc10cad

« En mars dernier, reflétant sans doute un revirement de la politique officielle, un article publié par la Ligue de la jeunesse communiste a attaqué les diplômés qui s’accrochaient à leurs aspirations et refusaient de « serrer des vis » dans les usines, dénonçant leurs attitudes « négatives » et leur demandant d’« enlever leurs costumes et d’entrer dans les usines et les terres agricoles ».

Cette déclaration a suscité un tollé sur les réseaux sociaux, un commentaire demandant si l’auteur « serait prêt à abandonner son emploi actuel pour devenir éboueur ou ouvrier d’usine ». »

https://www.wsws.org/en/articles/2023/05/31/lsxh-m31.html

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Grève sauvage dans une usine d’approvisionnement de l’armée russe et première désertion armée de masse dans le Donbass

« Le 17 mai, les médias ont fait état d’une grève et de manifestations de plusieurs dizaines d’ouvriers de l’usine automobile d’Oulianovsk (UAZ). Les travailleurs de l’usine se sont rassemblés pour un rassemblement dans l’atelier et se sont plaints des bas salaires, selon la chaîne Telegram Baza, qui a publié une vidéo de l’intérieur. Au cours du mois dernier, les employés ont reçu en moyenne 20 000 roubles chacun, indique le rapport. Selon le message, les travailleurs ont demandé une augmentation de salaire, mais se sont dispersés dans la soirée du même jour.

Cela s’est produit une heure avant la fin du travail. Les travailleurs du nouveau convoyeur, une cinquantaine d’hommes en bleu de travail, ont arrêté vers 16 heures le travail de toute la ligne de production des « Patriotes ». Il y a du bruit partout. Des hommes montent sur les wagons.


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– L’usine est en grève ! Pas de salaire ! – commente l’un des employés.

Pour rassurer les gens, le nouveau directeur général d’UAZ, Alexei Spirin, est sorti. Selon lui, à partir de juillet, le niveau de paiement augmentera de 12 %, il y aura une autre vague d’indexation.

Sept participants actifs à la manifestation ont été emmenés au département de police du district de Zasviyazhsky et menacés de poursuites pénales. La raison pourrait être une déclaration de Spirin sur les « actions illégales ». Des initiés ont déclaré que non seulement les militants qui ont rédigé une lettre collective réclamant des salaires plus élevés ont été interrogés, mais aussi la direction de l’usine. UAZ est une entreprise du complexe militaro-industriel. À cet égard, les actions susceptibles de perturber l’ordre de défense de l’État peuvent être qualifiées de sabotage. En d’autres termes, les hostilités, comme prévu, constituent un excellent moyen pour les autorités et le capital d’étouffer la lutte des classes.

Le gouverneur d’Ulyanovsk, Alexei Russkih, a visité cette entreprise le 24 mai. Il a déclaré qu’il était d’accord pour augmenter les salaires des travailleurs et a également demandé à la direction de l’usine de maintenir le dialogue avec le collectif. Dans le même temps, il estime que les travailleurs sont payés au-dessus de la moyenne de la région. Existe-t-il un tel idiot dans le monde qui, très sérieusement, croit à la phrase « le salaire est supérieur à la moyenne dans un certain territoire » ? Oulianovsk est l’une des régions les plus pauvres de la Volga. Si le salaire moyen ne suffit pas pour un mois, de quoi peut-elle se vanter ?

Mais c’est près de la ligne de front que les choses les plus chaudes se sont produites. 39 anciens prisonniers se sont échappés du camp de détachement « Storm Z » à Lisichansk (la soi-disant « République populaire de Lougansk »). Les forces de sécurité de la région de Rostov ont reçu une orientation sur les déserteurs :

Au cours de l’évasion, le surveillant est décédé. Cela s’est passé le 24 mai, écrit Baza. Vraisemblablement, les criminels en fuite sont armés et peuvent se déplacer à l’aide de deux véhicules : un camion KamAZ et un Mitsubishi L200. La source de la partie du Donbass contrôlée par la Russie a déclaré au portail d’information de Rostov :

« En effet, des rapports ont été envoyés aux structures internes qui interagissent avec les organes des affaires intérieures dans la région de Rostov. En outre, un certain nombre de chefs d’administration qui sont nos voisins dans les zones frontalières ont reçu des informations. Les personnes qui ont quitté le territoire des installations militaires le 24 mai sont d’anciens prisonniers qui étaient ici dans le cadre d’un contrat. Seul un militaire du ministère de la sécurité d’État de la RPL a été tué. Il a tenté d’empêcher les déserteurs de s’échapper ».

Le 27 mai, on a également appris que sept anciens prisonniers armés s’étaient échappés d’une unité militaire russe près de Soledar, dans la région de Donetsk. Peu après, trois d’entre eux ont été arrêtés en état d’ébriété dans un café de Bryanka, et un autre a été abattu par eux pour avoir voulu se rendre. Les autres sont recherchés.

Nous suivons l’évolution de la situation et mettrons à jour ce document dès que nous aurons de nouvelles informations.

Par ailleurs, nous avons récemment indiqué que la mobilisation générale et les départs massifs à l’étranger ont entraîné une crise du marché du travail dans l’économie ukrainienne.

Vous serez peut-être également intéressés de lire comment les travailleurs ukrainiens astreints au service militaire franchissent les frontières fermées en dépit de l’interdiction de quitter le pays ».

https://www.anarchistfederation.net/wildcat-strike-at-a-russian-army-supplying-plant-and-the-first-mass-armed-desertion-in-donbass/

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ESPAGNE

« Au premier trimestre de l’année, il y avait 20,4 millions de personnes employées, contre 20,1 millions à la fin de 2008. Le problème est que malgré le fait d’avoir plus de personnes employées, les heures travaillées sont près de 20 000 de moins qu’à cette époque »

https://www.msn.com/es-es/dinero/economia/paro-precariedad-y-baja-productividad-alejan-a-espa%C3%B1a-de-europa/ar-AA1bPbwu

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IRAN

« À l’intérieur de la plus grande vague de grèves en Iran depuis 1979 »

extraits en traduction google

  Les conflits du travail alimentent la révolution 

« La dernière vague de soulèvements qui a balayé l’Iran, qui a été déclenchée par la mort de Jina Mahsa Amini le 16 septembre 2022, a été la plus violente que le pays ait jamais connue. Dans le même temps, il a marqué le dernier chapitre du processus révolutionnaire iranien – celui qui entraînera inévitablement la fin de l’IRI, tel est le fossé qui sépare l’élite de la population extrêmement jeune du pays…

La deuxième raison réside dans les grèves et les conflits sociaux, qui ont déjà figuré en bonne place au cours des six derniers mois de la révolution iranienne. Peu de temps après la mort d’Amini, le Kurdistan iranien a lancé une grève générale en solidarité avec le mouvement de protestation. Pendant des semaines, puis des mois, ils ont été rejoints par des travailleurs d’un large éventail de secteurs, notamment l’éducation, la logistique, la métallurgie, l’agriculture, le textile et les industries alimentaires.

Ces grèves ont joué un rôle central dans la manière dont les manifestations ont été orchestrées lors de la dernière vague de soulèvements. Alors que ce sont surtout les jeunes qui ont défié le gouvernement en organisant des manifestations et des actions militantes l’après-midi et le soir, les travailleurs et les retraités ont maintenu le mouvement de protestation vivant par des actions quotidiennes, trouvant ainsi un moyen très concret d’exprimer leur solidarité avec les plus jeunes. générations.

À l’heure actuelle, nous assistons à une poursuite – voire à une intensification – des conflits du travail dans le pays et à ce qui pourrait bien être la plus grande vague de grèves que la République islamique ait jamais connue. Pendant des semaines, voire des mois dans certains cas, des retraités, des enseignants, des sidérurgistes, des camionneurs, du personnel médical et des travailleurs d’autres secteurs sont en grève, descendant régulièrement dans la rue dans tout le pays…

cependant, les travailleurs en grève formulent également des revendications politiques, qui incluent la fin de la discrimination. Sur ce point, une déclaration publiée par le Conseil pour l’organisation des protestations des travailleurs contractuels du pétrole se lit comme suit :

« On peut voir à certains endroits que nos rassemblements de protestation ont été dispersés sous prétexte que les travailleurs appartiennent à une certaine ethnie. C’est alors que nous tous, travailleurs de toutes les régions du pays, avons des douleurs et des ennemis communs. Chaque jour, nous protestons tous contre la pauvreté, la hausse des prix et la détérioration de nos conditions de travail et de vie. »

Cette déclaration aborde un problème important mais délicat en Iran : la discrimination religieuse et raciale dirigée contre les minorités à tous les niveaux. Depuis sa création, l’IRI a exploité les divisions ethniques et religieuses comme un moyen de dresser les gens les uns contre les autres. Dans le processus, les minorités du pays subissent ce qui est clairement un traitement dégradant, elles sont opprimées et leurs langues sont interdites et ciblées pour la diffamation. Lorsqu’il s’agit de travailler, ils sont contraints de se contenter de contrats de travail précaires.

La question de classe en Iran est aussi invariablement une question d’ identité ethnique ou religieuse (attribuée) . Les grévistes du pétrole abordent ce fait lorsqu’ils appellent à la solidarité et à la fin de la discrimination. Ce faisant, ils reviennent à l’une des sources les plus importantes du processus révolutionnaire et à la caractéristique déterminante de la vague de soulèvements qui a suivi la mort d’Amini : la solidarité. Il comble les clivages ethniques, religieux, de genre, de classe et de génération comme jamais auparavant et, ce faisant, sape l’IRI, qui essaie toujours de semer la division. »

https://www.rosalux.de/en/news/id/50469/inside-irans-biggest-strike-wave-since-1979


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Des cheminots en grève dans le nord-ouest de l’Iran pour réclamer leurs droits, en particulier leurs chèques de paie et leurs pensions retardées – 27 mai 2023

Des militants signalaient également des frappes similaires dans les villes de Kerman, Qom, Takestan et Miyane.

« Dans plusieurs villes, des travailleurs de différentes industries ont manifesté samedi pour réclamer leurs salaires et pensions en retard, alors que leurs familles peuvent à peine mettre de la nourriture sur la table en raison de l’inflation croissante et de la montée en flèche des prix. »

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UK

« L’EXPLOITATION CAPITALISTE, c’est aussi la PAUVRETÉ qu’elle produit »

« Un type nous utilise comme un garde-manger »: la crise britannique du vol à l’étalage – vue depuis les caisses

Extraits en traduc google

« En Grande-Bretagne, les vols dans les magasins ont plus que doublé au cours des six dernières années, atteignant 8 millions en 2022.

Le British Retail Consortium (BRC) estime qu’il y a eu 8 millions d' »incidents de vol » dans les magasins britanniques l’année dernière, pour un coût de 953 millions de livres sterling. Le BRC affirme que le vol dans les magasins est une «tendance à la hausse à long terme», les incidents ayant plus que doublé depuis 2016-17.

 Pendant ce temps, les rapports abondent sur le désespoir croissant des clients qui volent pour nourrir leurs enfants – des affirmations promues par les politiciens de l’opposition, mais fortement contestées par de nombreux détaillants….

Elle divise les voleurs à l’étalage en trois catégories. Les plus problématiques sont les «voleurs prolifiques» – les habitués qui entrent et sortent en emportant les articles les plus précieux à revendre pour financer leurs habitudes de consommation de drogue ou d’alcool…

Ensuite, il y a les « voleurs à l’étalage compulsifs ». L’une a été attrapée la veille avec une collection aléatoire de butin dans son sac, y compris une figurine plaquée or de Rodney de Only Fools and Horses (8,99 £)…

Le groupe le plus triste, la cohorte la plus récente, sont les acheteurs « habituels » qui ne peuvent tout simplement pas se permettre tout ce dont ils ont besoin : « Ce sont eux qui ne mettent que la moitié de leurs marchandises dans leur panier et cachent le reste dans leurs manteaux ou leurs sacs. » Ils sont mortifiés d’être pris, disant au personnel qu’ils ne peuvent pas joindre les deux bouts. Le responsable insiste sur le fait que leur nombre augmente, contrairement à l’avis des experts du commerce de détail. Elle se souvient d’un « vieux monsieur » qui a été grondé la semaine précédente pour avoir volé du café. «Mais pas un gros pot, comme en prennent les toxicomanes. C’était le plus petit pot – clairement pour lui-même. »

https://www.theguardian.com/society/2023/jun/01/one-guy-uses-us-like-a-larder-the-british-shoplifting-crisis-as-seen-from-the-tills

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