FRANCE
Leurs « porcs » à elles, ce sont des petits chefs
Harcèlement sexuel chez les ouvrières, « la peur de perdre son travail »
Elles ne sont pas actrices, ni étudiantes ni auteures. Marie, Madeleine, Karima et ses collègues sont des ouvrières. Mais dans leur vie au travail elles subissent, comme dans des milieux plus glamour, le fléau du harcèlement et de l’agression sexuels. Leurs « porcs » à elles, ce sont des petits chefs. Rarement soutenues par leurs collègues, certaines se sont longtemps tues avant de dépasser « la peur de parler » et de « perdre [leur] travail », comme le dit Madeleine, distributrice de prospectus chez Adrexo.
Quand elles ont dénoncé les faits dont elles ont été victimes, elles ont été licenciées, sanctionnées ou mutées, sous divers prétextes. « On a été détruites, on n’est plus les mêmes, y compris en famille, dit Karima, agent de nettoyage dans la gare du Nord pour le sous-traitant H. Reinier. On est dans un autre monde. »