« Nous sommes les oiseaux de la tempête qui est là »  le 29 juin 2024

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« Pour nous, les luttes ne sont pas un environnement douillet, une toile de fond destinée à mettre nos idées en valeur, elles sont le problème. Et si nous n’y sommes jamais complètement chez nous, même quand nous y participons, c’est que dans cette société il n’y a pas de place pour le communisme. Les questions que nous posons aux luttes telles qu’elles sont, nous les posons du point de vue du dépassement et de la rupture, du point de vue de ce qui craque, du point de vue des tensions et des déchirements, et ça n’est jamais confortable.» Carbureblog
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« Guerre à Gaza : Israël menace de ramener le Liban « à l’Âge de pierre » »

« En visite à Washington ces derniers jours, le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant a menacé le Hezbollah, mouvement islamiste pro palestinien allié au Hamas, de « réduire le Liban à l’Âge de Pierre » en cas de conflit, tout en précisant que ce n’était pas la volonté d’Israël »

https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/guerre-a-gaza-israel-menace-de-ramener-le-liban-a-lage-de-pierre-3LH3UL7LKREEZAAKAQLNUNMDLM


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« Le chef des affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, a prévenu mercredi qu’une extension au Liban de la guerre serait « potentiellement apocalyptique ». « Je vois cela comme l’étincelle qui mettra le feu aux poudres », a mis en garde, à Genève devant des journalistes..

« Une guerre entre Israël et le Hezbollah pourrait facilement devenir une guerre régionale, avec des conséquences désastreuses pour le Moyen-Orient », a averti mardi le ministre de la défense américain, Lloyd Austin, en recevant mardi son homologue israélien, Yoav Gallant, au Pentagone. »

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/06/26/guerre-israel-hamas-jour-264-bombardements-meurtriers-dans-la-bande-de-gaza-craintes-d-une-guerre-entre-israel-et-le-hezbollah_6243916_3210.html

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ISRAEL

les niveaux de détention en 2023 et 2024 ont atteint des niveaux jamais vus depuis 2008

« B’Tselem, le centre d’information israélien sur les droits de l’homme dans les territoires occupés, a déclaré dans une mise à jour du 23 juin que , selon les derniers chiffres publiés par les forces de sécurité israéliennes, « fin mars 2024, le service pénitentiaire israélien (IPS) détenait 8 611 Palestiniens en détention ou en prison pour ce qu’il définissait [comme] des raisons de « sécurité », dont 1 141 originaires de la bande de Gaza. À cette époque, l’IPS détenait également 1 556 Palestiniens, dont sept originaires de la bande de Gaza, pour séjour illégal en Israël.

Ce graphique de B’Tselem indique que les niveaux de détention en 2023 et 2024 ont atteint des niveaux jamais vus depuis 2008, avec notamment une forte augmentation du nombre de « détenus administratifs »… »

https://www.theguardian.com/world/live/2024/jun/24/israel-gaza-war-live-troops-to-move-from-gaza-to-lebanon-border-says-netanyahu-as-us-warns-of-widening-conflict********************************************************************UKRAINE

 « Je ne suis pas fait pour la guerre » : ces hommes fuient l’Ukraine pour échapper à la conscription

extraits

« Alors qu’une nouvelle campagne de recrutement se profile, certains se tournent vers des gestionnaires et des faussaires en ligne pour échapper à l’horreur de la guerre…

Depuis le début de la guerre, des milliers d’Ukrainiens ont traversé illégalement la frontière ukrainienne pour échapper à la conscription, malgré une interdiction nationale interdisant aux hommes âgés de 18 à 60 ans de sortir.

Les tentatives de fuite du pays devraient augmenter après l’adoption récente par l’Ukraine de nouvelles mesures de mobilisation de grande envergure, qui permettent à l’armée d’appeler davantage de soldats et d’imposer des sanctions plus strictes en cas de rébellion…

« Je ne suis pas fait pour la guerre. Je ne peux pas tuer des gens, même s’ils sont russes. Je ne resterai pas longtemps au front… Je veux fonder une famille et voir le monde. Je ne suis pas prêt à mourir »…

Même avant la dernière campagne de mobilisation, plus de 20 000 hommes auraient fui le pays pour éviter le service militaire, certains d’entre eux nageant et se noyant en tentant de traverser la frontière ukrainienne vers la Roumanie

https://www.theguardian.com/world/article/2024/jun/29/i-am-not-made-for-war-the-men-fleeing-ukraine-to-evade-conscription****************************************************************

[Synthèse de la presse locale et pas que, 25 juin 2024]

« Tous comptes faits, il semble donc que pour un bon moment encore, le précieux nickel si convoité par l’État français pour alimenter les batteries de son capitalisme vert, un minerai dont regorge la Kanaky, ne soit pas prêt d’arriver à bon port. »

24 juin. Quartier de la Vallée du Tir (Nouméa)

En Nouvelle-Calédonie, la détention en métropole de militants indépendantistes provoque de nouvelles violences

De nombreux affrontements entre forces de l’ordre et indépendantistes se sont produits dans la nuit de dimanche à lundi. L’hôpital est de nouveau inaccessible comme au début de l’insurrection, qui a commencé il y a six semaines maintenant et qui semble gagner la « brousse. »

« L’archipel, qui vit sous un déploiement policier massif depuis le déclenchement des émeutes à la mi-mai, qui ont fait neuf morts et entraîné des dégâts matériels considérables, connaît depuis quelques jours un nouvel accès de violence…

Dans le climat d’extrême tension qui règne sur le « Caillou, il était acquis que le transfèrement à 17 000 kilomètres de l’archipel, au risque d’enfreindre les règles du procès équitable, de ces sept hommes et femmes répartis dans sept établissements pénitentiaires différents, enclencherait un nouvel épisode de violence. Il faut remonter à la tragédie d’Ouvéa, en 1988, pour retrouver pareille décision : les Kanak accusés d’avoir pris en otage des gendarmes et tué quatre d’entre eux avaient été incarcérés en métropole avant de bénéficier d’une procédure d’amnistie. »

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/06/27/nouvelle-caledonie-le-scenario-du-pire_6244599_3232.html

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« Cet article constitue la seconde partie d’un dossier sur les luttes de classes en France en 2023, dont la première partie sur le mouvement des retraites a été publiée sur notre site.

Rappelant que c’est en partant de l’activité du prolétariat dans les luttes telle qu’elle est que l’on peut véritablement mener l’analyse des émeutes suivant la mort de Nahel, cet article interroge dans quelle mesure ces dernières ont esquissé ce que pourrait être une insurrection communiste. Il entend penser les émeutes à partir de la situation particulière du prolétariat racisé afin de comprendre la situation générale du prolétariat depuis la dernière restructuration du mode de production capitaliste. »

Dans les flammes de l’été : les émeutes pour Nahel et l’hypothèse communiste  

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KENYA

« NAIROBI, 25 juin (Reuters) – Le président kenyan William Ruto a déclaré mardi que la sécurité était sa « priorité absolue » après que les manifestations contre un projet de loi visant à augmenter les impôts aient dégénéré en violence…


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À Nairobi, au Kenya, des foules en colère ont pris d’assaut le parlement, pénétrant dans la salle du Sénat. La police a tiré à balles réelles et tué au moins cinq personnes. Des sections du bâtiment du parlement ont été incendiées, tandis que les législateurs à l’intérieur ont adopté un projet de loi visant à augmenter les impôts. »

https://www.reuters.com/world/africa/young-kenyan-tax-protesters-plan-nationwide-demonstrations-2024-06-25/

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« Les déserteurs/réfugiés ukrainiens à Dublin protestent contre leur traitement par le gouvernement Zelensky – sans aucune solidarité de la part des organisations socialistes locales, 4 mai 2024.

C’est la situation partout. »

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« ÉTÉ 2024 : COUP DE FORCE INSTITUTIONNEL, TUMULTE POLITIQUE ET RÉPONSE PARODIQUE »

On ne peut pas dire vraiment que, pour nous, ce résultat des élections soit une surprise dans la mesure où il y a maintenant plus de vingt ans notre texte de mai 2002, « Chronique d’une excrétion..

 », essayait de rendre compte du fait que ce que nous appelons la « révolution du capital » — ce que d’aucuns perçoivent comme une contre-révolution néo-libérale — rendait caduque toute perspective réformiste du capital et donc celle défendue par la social-démocratie et ses différentes variantes, partis communistes compris. Comme par ailleurs le dernier soubresaut révolutionnaire prolétarien s’était terminé par une défaite, de son (notre) point de vue, c’est toute l’ancienne « question sociale » qui se trouvait mise hors-jeu et, avec elle, non seulement la perspective d’un autre monde, mais aussi toutes les organisations traditionnelles du mouvement ouvrier

Depuis 2017, on a pu constater l’accélération du décentrement des luttes autour du travail, vers des luttes sur les conditions de vie (mouvement des Gilets jaunes, révolte des banlieues), mais ces luttes n’ont aucune transcription mécanique et collective dans la sphère politicienne et particulièrement dans le vote électoral. Car ici, dans l’isolement absolu que représente l’isoloir, la colère sociale se dilue dans le ressentiment.

Temps critiques, le 20 juin 2024 »

https://lundi.am/Ete-2024-Coup-de-force-institutionnel-tumulte-politique-et-reponse-parodique

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« Nous sommes les oiseaux de la tempête qui est là »  le 22 juin 2024

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« Pour nous, les luttes ne sont pas un environnement douillet, une toile de fond destinée à mettre nos idées en valeur, elles sont le problème. Et si nous n’y sommes jamais complètement chez nous, même quand nous y participons, c’est que dans cette société il n’y a pas de place pour le communisme. Les questions que nous posons aux luttes telles qu’elles sont, nous les posons du point de vue du dépassement et de la rupture, du point de vue de ce qui craque, du point de vue des tensions et des déchirements, et ça n’est jamais confortable.» Carbureblog
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GAZA


« L’enfer est vide. Tous les démons sont ici »
. Shakespeare, La Tempête

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« Rien n’a changé pour nous sur le plan sécuritaire »: à Gaza, pas un jour sans morts ni blessés.

« Près de neuf mois de guerre, et pas un jour sans morts ni blessés. « L’annonce dimanche par l’armée israélienne, d’une pause humanitaire dans un secteur de Rafah, n’a absolument rien changé pour nous sur le plan sécuritaire », raconte Salma, une jeune gazaouie. »

https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20240619-rien-n-a-chang%C3%A9-pour-nous-sur-le-plan-s%C3%A9curitaire-%C3%A0-gaza-pas-un-jour-sans-morts-ni-bless%C3%A9s

« L’enfer au bord de la Méditerranée »

« Qu’elles soient indépendantes ou liées à l’ONU, locales ou internationales, toutes les organisations humanitaires dressent le même tableau. L’enfer au bord de la Méditerranée. La population palestinienne – 2,3 millions d’habitants – est dans un état critique : sanitaire, alimentaire (la malnutrition touche des milliers d’enfants), psychologique. Elle ne peut pas fuir, les frontières sont fermées. Elle n’a pas accès aux tunnels. Elle paie au prix fort le type de bombardements (lourds) choisi par l’armée israélienne dans ce conflit déclenché par le Hamas. Trente-sept mille Gazaouis, selon le ministère de la santé du Hamas – dont nombre d’enfants, de femmes, de vieillards –, auraient déjà été tués dans la campagne menée à la suite de l’opération terroriste du 7 octobre 2023 – assassinats, viols, enlèvements – où quelque 1 200 personnes ont trouvé la mort…

Alors la guerre va continuer – de sept mois à deux ans encore, dit-on dans l’entourage du premier ministre. Les procrastinations de Nétanyahou ont eu raison du « cabinet de guerre », que les représentants de l’opposition centriste, Benny Gantz et Gadi Eisenkot, deux anciens chefs d’état-major, viennent de quitter. L’attitude du gouvernement dessine une perspective d’avenir assez claire : Israël reste à Gaza. Plutôt, l’armée israélienne reste à Gaza, appelée à surveiller une population privée de tout, cependant que les derniers carrés du Hamas feront, de temps à autre, le coup de feu sur les forces d’occupation. Rappel historique : Israël a quitté Gaza en 2005. »

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/06/20/l-attitude-du-gouvernement-de-benyamin-netanyahou-dessine-une-perspective-d-avenir-assez-claire-israel-reste-a-gaza_6241514_3232.html

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« COLONISATION DE PEUPLEMENT : AUX RACINES DU « CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN »

En commémoration de l’expulsion forcée d’environ 750 000 Palestinien-ne-s en 1947-1948 (la Nakba), un épisode en plusieurs parties qui va aux racines du « conflit israélo-palestinien », de l’Etat d’Israël et du massacre à Gaza : la colonisation de peuplement.

La première partie (1 heure 10 minutes) comporte :

https://sortirducapitalisme.fr/wp-content/uploads/2024/06/racinesisraelpalestine1site.mp3?_=1

Une critique des différentes approches dominantes du « conflit israélo-palestinien », y compris à l’extrême-gauche, vus uniquement au travers du prisme de l’antisémitisme, des résolutions de l’ONU, de l’anti-impérialisme… ;

Une analyse critique de « l’exceptionnalité d’Israël » : en réalité, une colonisation de peuplement semblable à d’autres (effectuée par des persécutés fuyant leurs pays d’origine, avec l’appui de puissances impérialistes, et aux détriments des populations locales), malgré des spécificités irréfutables (une colonisation de peuplement tardive, avec une « métropole » seulement de 1917 à 1939, et effectuée par des persécutés fuyant l’antisémitisme européen) ;

Une présentation du mouvement sioniste (avant 1948) et de l’Etat d’Israël (après 1948) comme colonisation de peuplement visant à l’expulsion forcée plutôt qu’à l’exploitation des populations autochtones, à l’instar des colonisations de peuplement blanches d’Amérique du Nord et de l’Australie, et par contraste avec l’Algérie française et l’Afrique du Sud de l’Apartheid, d’où une pérennité supérieure à ces dernières ;

Une analyse des conséquences du colonialisme de peuplement sur les rapports de classe et les alliances de classe en Israël et en Palestine ;

Une critique des positions antideutsch et sionistes de gauche ;

Une discussion des liens entre antisémitisme, antisionisme et anticolonialisme ;

Un appel à refuser l’exceptionnalisation de l’Etat d’Israël dans un sens antisémite (qui en fait un Etat omnipotent, dirigeant la politique étrangère des Etats-Unis, fomentant des guerres et des crises, et incarnant seul le colonialisme contemporain) ou prosioniste (qui en fait un simple Etat refuge des juifs, démocratique à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, et fondamentalement différent des colonisations de peuplement historiques).

La deuxième partie (50 minutes) comporte :

Une rétrospective du jeu des grandes puissances vis-à-vis des minorités dans l’empire ottoman en déclin de la deuxième moitié du 19ème siècle ;

Une histoire de l’émergence du sionisme comme produit de l’antisémitisme, du nationalisme et du colonialisme européens ;

Une analyse du rôle de l’empire britannique de 1917 (déclaration Balfour) à 1939 (arrêt de l’immigration juive en Palestine) dans l’émergence d’un proto-Etat israélien et dans l’écrasement des oppositions palestiniennes au projet sioniste ;

Une discussion des spécificités et des similarités du sionisme avec d’autres mouvements de colonisation de peuplement ;

Une brève histoire de l’expulsion violente des Palestiniens en 1947-48, la Nakba.

Colonisation de peuplement : aux racines du « conflit israélo-palestinien »

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UKRAINE

« comme de la viande »

« Son unité a été décimée, dit-il, et seuls 12 soldats sur 100 sont encore en vie alors qu’ils sont soumis à des tirs ukrainiens constants et à des drones à Vovchansk, cible privilégiée de l’avancée russe.

« Ils nous découpent en morceaux. Nous sommes envoyés sous les mitrailleuses, sous les drones en plein jour, comme de la viande. Et les commandants se contentent de crier « en avant, en avant »…..

A Ukrainian servicemember’s boots can be seen caked in mud due to rain and snow, in a trench line in the Donetsk Region of Ukraine on November 29, 2023. Ukrainian infantrymen continue to hold defensive positions on the frontlines of Donetsk Regions as they are beset by muddy conditions and harsh winter climates. (Photo by Justin Yau/ Sipa USA)/49874103//2311291916

Le média russe indépendant Verstka a publié un rapport selon lequel l’armée russe aurait enlevé des centaines de soldats mobilisés qui ne voulaient pas se battre et les aurait envoyés dans les tranchées sous la menace d’une arme. »

https://www.theguardian.com/world/article/2024/jun/16/russian-soldier-says-army-suffering-heavy-losses-in-kharkiv-offensive

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L’inflation russe a de nouveau augmenté en maiimage.png

« Le rythme de l’inflation en Russie s’est encore accéléré en mai, les autorités mettant en garde contre la surchauffe de l’économie due aux dépenses publiques considérables engagées pour soutenir l’offensive militaire contre l’Ukraine.

L’augmentation des dépenses publiques a soutenu l’économie russe face au barrage de sanctions occidentales, mais a également déclenché une flambée des prix et des pénuries de main-d’œuvre dans de nombreux secteurs non liés à la campagne.

L’inflation a atteint 8,3 % sur une base annuelle en mai, a déclaré vendredi l’agence statistique russe Rosstat, soit le taux le plus élevé depuis février 2023. »

https://www.themoscowtimes.com/2024/06/15/russian-inflation-rises-once-again-in-may-a85420

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NOUVELLE CALEDONIE

DEUX JOURNÉES PARTICULIÈRES

[Synthèse de la presse locale et pas que, 20 juin 2024]

19 juin, 6h. Arrestation de onze responsables de la CCAT

Mercredi 19 juin en fin de matinée, une tension sourde a soudain envahi les rues de Nouméa, dans une normalité patrouillée par 3500 flics et militaires, et sous couvre-feu permanent depuis six semaines (désormais à partir de 20h au lieu de 18h). Dès que la nouvelle de l’arrestation de plusieurs responsables de la CCAT a commencé à se répandre, les craintes de représailles sont en effet montées en flèche dans la population loyaliste de la capitale. Nombre d’entre eux se sont rués sur les stations essence pour faire le plein, puis ont massivement regagné leur domicile, provoquant des embouteillages monstres. Les structures d’accueil pour enfants ont appelé d’urgence les parents, afin qu’ils viennent récupérer leur progéniture. La plupart des commerces ont baissé leurs rideaux. La Poste (OPT) et les trois grandes banques (BCI, BNC et Société Générale) ont fermé l’ensemble de leurs agences jusqu’à nouvel ordre dans tout l’archipel. Et les principales structures administratives de Nouméa, à l’image de la mairie, ont également clos leurs portes pour le reste de la journée.

En quelques heures à peine, les rues de Nouméa sont rapidement devenues « aussi désertes qu’aux premiers jours des violentes émeutes contre la réforme du corps électoral, mi-mai », selon les mots d’un journal du soir…

La nuit du 19 au 20 juin pourtant, de nombreux insurgés de Nouméa n’ont une fois encore pas respecté les consignes des dirigeants indépendantistes kanak, en se lançant vaille que vaille dans la bataille, renforçant ou remontant ici les barrages, et affrontant là des flics en surnombre. Tant et si bien que le représentant de l’Etat français déplorait dans son bref communiqué matutinal quotidien, que « des troubles à l’ordre public sur Nouméa, notamment à Magenta, et le Grand Nouméa ont nécessité de nombreuses interventions des forces de l’ordre »…


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Dès le lendemain à l’aube, les enquêteurs de la Section de recherche de la gendarmerie de Nouméa, appuyés par la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et le Groupe interministériel de recherches de Nouméa (GIR), dont beaucoup de membres sont arrivés de métropole par avion militaire au début de l’insurrection, ont décidé de présenter l’addition à la CCAT. Dans un premier temps, sept personnes ont été arrêtées dans différents quartiers de Nouméa vers 6h par le GIGN et le RAID, tandis que les locaux de la CCAT situés au siège du journal de l’Union Calédonienne (UC), dans le quartier de Magenta à Nouméa, étaient aussi perquisitionnés…

Les 11 personnes sont désormais en garde-à-vue à la caserne Meunier, pour une durée qui peut aller jusqu’à 96 heures, accusées au titre d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet quatre jours après le début de l’insurrection, pour : « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime ou d’un délit, vols avec arme et en bande organisée, destruction de biens par incendie en bande organisée, complicité par instigation des crimes de meurtre et tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique, et participation à un groupement formé en vue de la préparation d’actes de violences sur les personnes et de destructions de biens. »

En matière répressive, les chiffres actualisés au 19 juin[…] sont les suivants : 1102 gardes à vue, 164 défèrements, 94 personnes jugées en comparution immédiate & 73 personnes incarcérées[…] dans le contexte d’un archipel peuplé de 112 000 kanak (sur 270 000 habitants)..

 « Dans les communautés, beaucoup d’adultes ne comprennent pas que la jeunesse brûle tout, même les écoles ou les bâtiments religieux. Cette destruction tous azimuts ne ressemble pas à leur culture… Personne n’a fait attention au fait que Nouméa soit devenue la plus grande ville kanak de Nouvelle-Calédonie, où plusieurs générations sont présentes sans trouver leur place, tiraillées, presque déracinées, coupées des chefs, des responsables coutumiers, ou des mamans de la tribu. » (Le Monde, 19/6)   »

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« Il va falloir faire un effort, camarades. »

Lu dans les commentaires sur dndf.org


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« La lutte de classe n’est jamais « pure » et c’est tant mieux »

extrait

« Il va falloir faire un effort, camarades. Un effort pour de se concentrer, d’un point de vue communiste plus largement que communisateur, sur ce qui importe aujourd’hui, du point de vue même du prolétariat, des ouvriers tels qu’ils sont et non tels qu’on les rêve.

Hormis les abstentionnistes, ils ont émis un vote de classe, qui a une signification, et RS l’a décrite dans le fil à côté.

Quand on voit ce qui s’exprime, souvent rien encore, du côté de la post ultragauche intellectuelle, il y a du blé à moudre en responsabilité pour les partisans d’une révolution contre le capital.

Voyez l’antifascisme comme fond d’analyse sur Paris Luttes Info, ou pire compte tenu de son ambition critique, sur lundi matin. La livraison d’hier est affligeante, particulièrement le texte d’Alain Brossat, pour qui “un électeur sur deux est nazi” (point 2).

https://lundi.am/Tous-et-toutes-en-Belgique

Le vote de 40 pour cent des ouvriers pour Bardella est qu’on le veuille ou non une “base empirique”, et nous dévoile l’état des lieux de la lutte de classes autant que son pendant, l’hypothèse retenue par l’adversaire de classe, la bourgeoisie aux affaires et dans l’Etat d’un pouvoir d’extrême-droite. »

Un passant exigeant

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« Le prolétariat n’appartient ni à la gauche, ni à la gauche radicale : le prolétariat n’est pas un sujet politique, mais une classe du mode de production capitaliste. En tant que tel, il participe de toutes les contradictions du capital. Avec toutes les classes, il est embarqué dans le cycle actuel du capitalisme, qui ne porte plus aucune positivité révolutionnaire, qui ferait que la révolution découlerait simplement de ce que le prolétariat est déjà dans le capital. L’époque est révolue où le prolétariat pouvait penser n’avoir qu’un pas à faire pour s’emparer du pouvoir et devenir classe dominante : ce que porte ce cycle, c’est l’abolition des classes et de la société. Le prolétariat, dans son rapport contradictoire au capital, est la classe qui porte cette abolition comme la sienne propre. La révolution n’est ni son choix, ni inscrite dans sa nature, et elle n’est mue par aucune nécessité historique transcendant l’histoire. Pour autant, il ne manque rien au prolétariat pour faire la révolution : ce n’est que tel qu’il est qu’il est révolutionnaire, que cela nous plaise ou non. »

novembre 2016

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Un lien vers un texte sur la question du genre, des femmes et du capitalisme que nous a fait parvenir un camarade du québec.

Contribution au débat sur la question du genre, des femmes et du capitalisme » Montréal Counter-information (mtlcontreinfo.org)

  Et ici, le lien vers la revue critiquée par ce texte :

Revue – Première Ligne (premiereligne.info)

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« L’EUROPE VA-T-ELLE MOURIR AMERICAINE ? »

par Raffaele Sciortino

extraits en traduction DeepL

« Quel est l’état des relations transatlantiques aujourd’hui, dans le contexte du conflit ukrainien et dans la perspective d’une confrontation américano-chinoise ? Il n’est pas aisé d’en dessiner les contours et les évolutions possibles, d’une part en raison de la complexité des facteurs en jeu et d’autre part, plus encore, parce que l’un des deux pôles de ces relations ne représente pas une entité unifiée. Quelle que soit la représentation politique et symbolique de l’Europe aujourd’hui, l’Union européenne (UE) n’est pas un État et ne peut donc pas remplacer la semi-souveraineté politique et militaire – depuis la Seconde Guerre mondiale – de l’Allemagne, son pilier économique. Elle constitue plutôt un champ de bataille transatlantique et intra-européen et, à moyen ou long terme, l’un des enjeux de la crise plus générale de l’ordre international qui s’est ouverte avec la crise financière de 2008…

La distance entre le message « réformiste » en faveur d’un ordre international différent provenant du Sud, d’une part, et l’éclipse du réformisme syndical et politique en Occident, d’autre part, est cruciale. Une éclipse qui est tout sauf contingente. Dans le même temps, les possibilités de conflit de classe s’avéreront de plus en plus imbriquées avec les événements géopolitiques mondiaux dans le cadre de la tendance à la guerre imposée par un Occident en crise. Une chose semble certaine : à moins que les pays occidentaux et en particulier les États-Unis – le maillon fort de la chaîne impérialiste – ne rencontrent de graves difficultés économiques et des revers géopolitiques, aucun conflit de classe digne de ce nom ne pourra y redémarrer. Mais sous quelles formes, avec quelles étapes et quelles possibilités d’évolution il pourra se donner est une question qui, pour l’instant, ne peut être suffisamment abordée. »

https://endnotes.org.uk/posts/raffaele-sciortino-will-europe-die-american

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ITALIE

« Rapport Istat, la pauvreté à « des niveaux jamais vus depuis 10 ans » et en augmentation parmi les travailleurs. »

Extraits en traduction DeepL

« Les indicateurs de pauvreté absolue s’aggravent, atteignant en 2023 « des niveaux jamais atteints au cours des 10 dernières années »et, dans le même temps, le nombre de travailleurs pauvres augmente, « les revenus, en particulier ceux provenant de l’emploi, ont vu leur capacité à protéger les individus et les familles des difficultés économiques s’amenuiser ». Tel est le tableau présenté par l’Istat dans son rapport annuel 2024. Parmi les plus pauvres, on trouve les enfants : 1,3 million d’entre eux sont en situation de pauvreté absolue. L’Institut braque également les projecteurs sur le revenu de citoyenneté, soulignant comment le versement de la mesure « a permis de sortir 404 mille familles de la pauvreté en 2020, 484 mille en 2021 et 451 mille en 2022 ». Tout cela alors que le PIB national par habitant, en termes réels, n’a retrouvé le niveau de 2007 qu’en 2023. Mais par rapport à 2022, la reprise n’a été totale que dans le Nord, tandis que le Centre, les Îles et le Sud ont un désavantage, respectivement, de 8,7 ; 7,3 ; 3,4. Par conséquent, non seulement le Sud ne s’améliore pas, mais c’est le Centre qui enregistre la plus forte dégradation des paramètres, se rapprochant des données des régions du Sud…

L’incidence la plus élevée sur les mineurs – En 2023, 1,3 million de mineurs sont en situation de pauvreté absolue, avec une incidence de 14 %. « Des valeurs supérieures à la moyenne nationale sont également observées pour les 18-34 ans et les 35-44 ans (11,9 % et 11,8 % respectivement). L’incidence individuelle diminue à 5,4 % chez les 65-74 ans, la valeur la plus basse, puis remonte à 7,0 % dans le segment le plus âgé de la population, celui des personnes de 75 ans et plus », souligne Francesco Maria Chelli, président de l’ISTAT, lors de la présentation du rapport annuel de l’Institut. Et le nombre de jeunes en Italie diminue : plus de trois millions de jeunes en moins en 20 ans. En 2023, le pays ne comptera plus que 10,33 millions de personnes âgées de 18 à 34 ans, soit une baisse de 22,9 % par rapport à 2022 (13,39 millions). Par rapport au pic de 1994, lorsque les baby-boomers faisaient partie de la tranche d’âge, la baisse est de près de cinq millions (-32,3 %). Au cours des 30 dernières années, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus a augmenté en parallèle, passant d’un peu plus de 9 millions en 1994 à plus de 14 millions en 2023 (+54,4 %)…

Augmentation du nombre de travailleurs pauvres – Comme le souligne l’Istat, les revenus du travail ont vu leur capacité à protéger les individus et les ménages des difficultés économiques diminuer : entre 2014 et 2023, l’incidence de la pauvreté absolue individuelle parmi les salariés a augmenté de 2,7 points de pourcentage, passant de 4,9 % en 2014 à 7,6 % en 2023. Pour les ouvriers, l’augmentation a été plus rapide, passant d’un peu moins de 9 % en 2014 à 14,6 % en 2023. En 2023, 8,2 % des salariés étaient en situation de pauvreté absolue, contre 5,1 % des travailleurs indépendants. L’emploi a augmenté ces dernières années, mais le pouvoir d’achat des salaires bruts des employés a diminué de 4,5 % au cours des dix dernières années : « Malgré les améliorations observées sur le marché du travail ces dernières années, l’Italie conserve une proportion très élevée de salariés en situation de vulnérabilité économique. Entre 2013 et 2023, le pouvoir d’achat des salaires bruts en Italie a diminué de 4,5 %, alors que dans les autres grandes économies de l’UE27, il a augmenté à des taux allant de 1,1 % en France à 5,7 % en Allemagne » ..

Le pouvoir d’achat des salaires s’effondre – Sur la période triennale 2021-2023, souligne l’Istat, les salaires contractuels horaires ont progressé à un rythme nettement inférieur à celui observé pour les prix, avec un écart particulièrement marqué en 2022 (7,6 points de pourcentage) : entre janvier 2021 et décembre 2023, les prix à la consommation ont globalement augmenté de 17,3 %, tandis que les salaires contractuels ont progressé de 4,7 %. Après une période de près de trois ans, l’évolution tendancielle des salaires conventionnels a de nouveau dépassé celle des prix en octobre 2023, grâce à la poursuite de la décélération de l’inflation. En moyenne annuelle, la croissance des salaires est toutefois restée inférieure à celle des prix. Les salaires contractuels horaires ont augmenté de 2,9 % en 2023, se renforçant par rapport à 2022 (1,1 %), tandis que les prix à la consommation, bien qu’en décélération, ont encore augmenté de 5,9 % en 2023, ce qui a conduit à un nouveau recul des salaires en termes réels.»

https://www.ilfattoquotidiano.it/2024/05/15/rapporto-istat-poverta-livelli-mai-toccati-da-10-anni-aumenta-tra-lavoratori-minorenni/7548883/#:~:text=Cresce%20la%20povert%C3%A0%20assoluta%20%E2%80%93%20La,negativo%20negli%20ultimi%2010%20anni.

ELECIONS EUROPEENNES

“Motus in fine velocior”

«  « Le mouvement est plus rapide vers la fin «  : l’expression latine convient bien à la description de cette étape du processus marquant la crise organique du parlementarisme bourgeois. Il s’agit en effet des premières élections de l’histoire de la république où les votants sont moins de 50%, 49,7% exactement, malgré la participation directe de nombreux chefs de partis à ce type de campagne »

https://www.sinistrainrete.info/politica/28294-eros-barone-tra-delegittimazione-e-ristrutturazione-la-dialettica-circolare-dell-astensione.html

Qui a voté pour qui ? Groupes sociaux et vote


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Sur 100 travailleurs, 58 ne sont pas allés voter.

Sur les 42 restants :

16-17 ont voté Meloni,

4 Salvini,

4 Forza Italia,

7 pour le PD,

5-6 pour les 5 étoiles

seulement 1 (UN) pour la « gauche »…

Parmi ceux qui votent, 60% votent à droite.

Sur 100 travailleurs, seuls 13 sont allés voter pour des partis « antifascistes », parmi lesquels se distingue le PD belliciste et sioniste.

C’est une tendance qui dure depuis des années, voire des décennies.

En France et en Allemagne, elle est probablement encore plus prononcée.

Voilà pour les radicaux chics qui, à chaque triomphe électoral de la droite italienne, craignent de s’exiler vers « l’Europe civilisée et démocratique »…

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« Nous sommes les oiseaux de la tempête qui est là »  le 15 juin 2024

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« Pour nous, les luttes ne sont pas un environnement douillet, une toile de fond destinée à mettre nos idées en valeur, elles sont le problème. Et si nous n’y sommes jamais complètement chez nous, même quand nous y participons, c’est que dans cette société il n’y a pas de place pour le communisme. Les questions que nous posons aux luttes telles qu’elles sont, nous les posons du point de vue du dépassement et de la rupture, du point de vue de ce qui craque, du point de vue des tensions et des déchirements, et ça n’est jamais confortable.» Carbureblog
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GAZA

« L’enfer est vide. Tous les démons sont ici ». Shakespeare, La Tempête

« À Gaza, la moitié de la population – soit plus d’un million de personnes – devrait être confrontée à la mort et à la famine d’ici la mi-juillet »

https://www.theguardian.com/world/article/2024/jun/13/israel-gaza-war-rafah

« Comme les horreurs du jugement dernier » : le coût de la libération d’otages par Israël pour les Palestiniens

« Le marché de Nuseirat était bondé de civils lorsqu’un véhicule de libération d’otages s’est retrouvé bloqué et que les bombardements ont commencé…

« Le marché de Nuseirat est toujours bondé, mais maintenant plus que d’habitude en raison des nombreux déplacements de personnes », a déclaré Haroun, 29 ans, qui vit désormais chez un oncle. Elle regardait les tenues des filles lorsque les premières frappes aériennes israéliennes ont eu lieu et, presque sans réfléchir, elle s’est précipitée vers elles.

À l’extérieur, elle a découvert une scène « comme les horreurs du jour du jugement dernier », alors que des foules paniquées tentaient d’échapper à l’assaut à venir. Des hélicoptères et des drones quadricoptères allaient bientôt se joindre à l’assaut qui a fait des centaines de morts et des corps brisés éparpillés dans les rues, comme le montrent les images de la région…

Ils n’ont pas découvert avant des heures que l’intense attaque avait été lancée pour soutenir les forces spéciales israéliennes dans leur mission visant à libérer quatre otages détenus dans des appartements proches du marché. »

https://www.theguardian.com/world/article/2024/jun/09/like-the-horrors-of-judgment-day-palestinians-on-israels-hostage-rescue

« Une ampleur sans précédent » des violations contre les enfants à Gaza, en Cisjordanie et en Israël, selon un rapport de l’ONU

« Le rapport sur les enfants et les conflits armés, qui a été consulté par le Guardian, a vérifié plus de cas de crimes de guerre contre des enfants dans les territoires occupés et en Israël que partout ailleurs, notamment en République démocratique du Congo , au Myanmar, en Somalie, au Nigeria et au Soudan…

Le rapport ne détaille que les cas que les enquêteurs de l’ONU ont pu vérifier, de sorte qu’il ne représente qu’une partie du nombre total de morts et de blessés d’enfants au cours de l’année dernière…

Au total, l’ONU a vérifié « 8 009 violations graves contre 4 360 enfants » en Israël, à Gaza et en Cisjordanie – soit plus du double des chiffres de la RDC, deuxième pire endroit en matière de violence contre les enfants.

Sur le nombre total d’enfants victimes vérifiés, 4 247 étaient palestiniens et 113 israéliens.

Au total, 5 698 violations ont été attribuées aux forces armées et de sécurité israéliennes, et 116 à la branche armée du Hamas, les Brigades Izz ad-Din al-Qassam. Les colons israéliens ont été jugés responsables dans 51 cas, et les Brigades al-Quds du Jihad islamique palestinien ont été impliquées dans 21. »

https://www.theguardian.com/world/article/2024/jun/11/un-report-violations-against-children-gaza-west-bank-israel

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ISRAEL

« ces agissements sont devenus la norme.»

« Avec les slogans « brûlez Shuafat » et « aplatissez Gaza », la Marche des drapeaux de Jérusalem illustre la banalisation d’une politique »

« La marche annuelle des drapeaux du «Jour de Jérusalem» est depuis longtemps connue pour sa démonstration ouverte de la suprématie juive. Chaque année, pour célébrer l’occupation par Israël de Jérusalem-Est en 1967 et le maintien de son contrôle sur la ville, des dizaines de milliers de Juifs israéliens, jeunes pour la plupart, se déchaînent dans la vieille ville, harcèlent et attaquent les résidents palestiniens et crient des slogans racistes, le tout sous la protection de la police.

Toutefois, si par le passé on pouvait dire que seuls certains des participants se livraient à de tels comportements, cette année, ces agissements sont devenus la norme. »


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« Le salaire du génocide ou comment l’économie israélienne tient »

« Comme toutes les guerres, celle que mène Israël contre Gaza coûte extrêmement cher économiquement et la croissance est en chute libre. Toutefois, si elle ne s’effondre pas, c’est grâce à l’aide publique et privée des États-Unis, mais aussi de l’Union européenne qui a poursuivi ses échanges commerciaux comme si de rien n’était…

après avoir enregistré des déficits considérables tout au long de sa campagne sur Gaza, Israël va accélérer le retrait de son État-providence en réduisant les dépenses sociales et éducatives, tout en pressurant les ménages pauvres par l’augmentation des taxes à la consommation. Il est certain que des tensions sociales importantes sont à prévoir alors que, déjà, des clivages fracturent la société israélienne – entre les quelques personnes qui ont profité du boom technologique et immobilier et les nombreuses autres qui n’en ont pas vu la couleur ; entre les communautés religieuses exemptées du service militaire et celles qui sont chargées de risquer leur vie pour faire avancer leur vision de la conquête ; entre une communauté de colons bénéficiant d’une dérogation spéciale de la part de l’État et toutes les autres obligées de compter sur les banques alimentaires pour assurer leur subsistance. D’une manière ou d’une autre, cela ne peut que se répercuter négativement sur la cohérence du projet d’État et sur la capacité du gouvernement actuel à poursuivre ses complots destructeurs. »

https://orientxxi.info/magazine/le-salaire-du-genocide-ou-comment-l-economie-israelienne-tient,7407

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Recension d’un fameux livre de Shlomo Sand

« Professeur d’histoire contemporaine à l’université de Tel-Aviv, Shlomo Sand confronte les récits sur le « peuple juif » (l’exil après la destruction du Temple, la proscription de prosélytisme, etc) aux recherches archéologiques et historiques. Ce n’est qu’à partir du XIXe siècle que le temps biblique a été « confondu » avec le temps historique par les premiers sionistes. Il critique la politique identitaire d’Israël, « État juif » duquel sont exclus une grande partie de ses citoyens.

Passant au crible des nouvelles découvertes historiographiques la continuité de la descendance de l’ancien peuple juif, avec ses « mythes », il interroge l’origine et l’identité des juifs, la politique identitaire de l’État d’Israël. »

https://lundi.am/COMMENT-LE-PEUPLE-JUIF-FUT-INVENTE

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NOUVELLE CALEDONIE

Les données du Haut-Commissariat français en Nouvelle Calédonie font état de près de 1 200 arrestations entre le 13 mai et le 10 juin.

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Repéré sur la page fb d’Alain C.

« Probablement, les plus choqués par notre refus de la démocratie seront ceux dont nous partageons la lutte pour un monde sans argent, sans Etat, sans classes, sans exploitation de l’homme par l’homme. La plupart de ceux pour qui « le monde doit changer de base » pensent qu’il changera de base par des mécanismes de discussion et de décision permettant l’expression des intérêts et de la volonté de la grande majorité, des travailleurs, des opprimés, des dominés, et finalement de nous tous, donc par ce qu’il est convenu d’appeler démocratie, à condition que cette démocratie soit complète et généralisée.

Pourtant, grèves, manifestations ou émeutes auxquelles eux et nous participons rentrent rarement dans les critères par lesquels se définit la démocratie. Elles ne naissent ni ne s’organisent selon un vote majoritaire, ne respectent pas formellement les droits d’une minorité, n’accordent pas plein pouvoir à une assemblée, ne font pas précéder toute action d’une délibération, ne suivent pas des procédures fixées d’avance, et dans la mesure où elles se donnent des règles ne cessent de les modifier. Malgré tout, la plupart des grévistes et des émeutiers qualifient leurs actes de démocratiques, et affirment réaliser l’idéal démocratique dévoyé par le parlementarisme. En réalité, en parlant de démocratie, ils entendent autre chose, qui leur est essentiel et pour nous l’est aussi : la capacité de chacun à agir en sujet et à se constituer en collectivité qui se définit par ses actes et non par une identité pré-établie, s’invente dans la pratique, et produit sa propre direction (aux deux sens du mot), tout ce que résume une formule à la mode mais chargée de sens: l’autonomie. Pour employer un mot hélas dévalué, « démocratie » est pour ces grévistes et insurgés synonyme de liberté. Mais la démocratie est-elle le meilleur chemin vers la liberté »

Gilles Dauvé

Karl Nesic

https://www.editions-harmattan.fr/livre-au_dela_de_la…

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FRANCE

« La lutte de classe n’est jamais « pure » et c’est tant mieux »

« La lutte de classe n’est jamais « pure » et c’est tant mieux. Si en France le Rassemblement National (RN) est le premier parti ouvriers, employés et chômeurs (hormis peut-être l’insaisissable  « parti des abstentionnistes »), nous n’allons pas pour autant y adhérer et encore moins nous en réjouir. Mais regarder les choses comme elles sont et considérer que la lutte des classes peut emprunter des chemins très tortueux et si nous combattons ces chemins ce n’est pas au nom d’une vérité de « l’autonomie prolétarienne » en pensant que les prolétaires se sont faits détournés ou manipulés. Combattre la « droitisation extrême » d’une grande partie des classes ouvrières partout dans le monde occidental et leur nationalisme partout dans le monde ne peut se faire au nom d’un aveuglement ou d’une « erreur » de ces dernières, mais en explicitant la situation réelle actuelle des rapports de classes dans  le mode de production capitaliste qui produit cette « droitisation extrême ». Pour simplifier : l’ennemi principal n’est pas, par exemple, en France, le RN ou Reconquête, l’AFD en Allemagne, etc. mais toutes les politiques et les mesures ordinaires actuelles de reproduction du rapport d’exploitation aussi bien immédiatement dans le procès de travail que dans la reproduction sociale de la force de travail qui ont promu le RN (ou autres) en expression politique de la « dignité ouvrière », une identité fantasmée mais aussi constamment niée et méprisée »

http://dndf.org/?p=21431

A

« un parallèle avec la crise de 1929 qui a débouché sur le « Front Populaire » et la seconde guerre mondiale !

« lundi soir : François Ruffin. Le député a préféré faire un tour place de la République, où les organisations de jeunesse et d’autres s’étaient rassemblées contre l’extrême droite. Il peut toutefois s’attribuer, au moins en partie, la paternité de cette nouvelle alliance de gauche, car c’est lui qui l’a baptisée « Front populaire ». Dimanche soir, en duplex depuis Amiens (Somme), il lâche ce mot d’ordre et rappelle à tous la victoire des gauches en 1936, en pleine montée des périls…

https://24×36.art/?fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTEAAR1SBaBXthkT4e19rgVxLlgMzNLMhhf2RUoYyEwNPAqpgyOhrsgWRrQBlvM_aem_ZmFrZWR1bW15MTZieXRlcw

Lundi matin, sur le plateau de France Inter, il improvise avec Olivier Faure un numéro de duettiste aux airs de scellement d’alliance. « Il n’y a pas de fatalité, nous pouvons l’emporter », lance le premier, qui trace un parallèle avec la crise de 1929 qui a débouché sur le « Front Populaire ». « Je partage tout ce que vient de dire François Ruffin », embraye le second.»

https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/06/11/la-gauche-se-met-d-accord-sur-un-nouveau-front-populaire-pour-les-elections-legislatives_6238588_823448.html

Législatives : plusieurs rassemblements contre l’extrême droite dans les grandes villes de France

Toulouse : « J’espère qu’il y aura un front populaire. »

Marseille : « Front populaire : tous unis », proclamaient des pancartes fabriquées à la va-vite. De nombreux élus locaux, en écharpe tricolore, étaient présents. »

https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/06/11/legislatives-plusieurs-rassemblements-contre-l-extreme-droite-dans-les-grandes-villes-de-france_6238555_823448.html

« JUIN 1936 – LE FRONT POPULAIRE AU SECOURS DU CAPITALISME FRANÇAIS »

« Alors que Mai 68 est resté dans la mémoire sociale comme un mouvement social réprimé de façon combinée par le patronat, l’État, les partis de gauche et les syndicats, celle-ci n’a retenu des grèves de mai-juin 36 que les « acquis sociaux » du Front populaire. Pourtant, ceux-ci n’ont été que les concessions nécessaires du gouvernement de Blum à la répression du plus grand mouvement social de l’entre-deux guerres. La réédition de Front populaire, révolution manquée de Daniel Guérin [1] est l’occasion de revenir sur cette période, qui par bien des aspects est proche de la nôtre. Si le rôle joué par le PC [2] étonnera peu (le mot historique de Thorez, « Il faut savoir terminer une grève », est resté dans les annales de police sociale), celui des socialistes est moins connu. Au-delà de l’action des partis de gauche et des syndicats, les événements de mai-juin 1936 nous rappellent qu’en matière de répression sociale, on n’est jamais mieux servi que par ceux qui nous représentent et parlent en notre nom, du moins tant que la règle du jeu n’aura pas été changée. »

« C’est l’alternative que proposait la banderole en tête de la manifestation à Nantes, qui a réuni des milliers de personnes, le 10 juin au soir. 24h après l’annonce de dissolution de l’Assemblée Nationale. »

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ARGENTINE

« Nous défendrons l’État » !!!!!!!

« La police de Buenos Aires a utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes pour réprimer les violentes manifestations alors que le Sénat argentin votait de justesse l’approbation de la première série de mesures d’austérité sévères proposées par le président Javier Miliei…

Des milliers d’employées de banquier, d’enseignants, de camionneurs et de travailleurs d’autres syndicats ont convergé vers le Congrès tout au long de la journée, tapant sur des tambours, faisant résonner des trompettes et scandant « Notre pays n’est pas à vendre » et

Le rassemblement a pris une tournure tendue lorsque des centaines de policiers anti-émeutes ont repoussé avec leurs boucliers les manifestants en colère qui tentaient de franchir une barrière.»

https://www.theguardian.com/world/article/2024/jun/13/argentina-violence-protests-president-milei-buenos-aires-austerity-economy-measures

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RESTRUCTURATION SANS FREIN !!!

« Les droits des travailleurs déclinent plus vite en Europe qu’ailleurs, selon la Confédération syndicale internationale »

« Sur une échelle allant de 1 (« violations sporadiques des droits » des travailleurs) à 5 (« aucune garantie des droits »), «l’Europe, malgré sa réputation de porte-drapeau mondial pour les droits des travailleurs, a vu sa note moyenne passer de 2,56 à 2,73 entre 2023 et 2024», s’inquiète la CSI, qui fédère 340 syndicats implantés dans 169 pays et territoires. En 2014, le Vieux Continent affichait encore une note moyenne de 1,84, rappelle la Confédération, qui englobe dans le terme « Europe » des pays non membres de l’Union européenne (Royaume-Uni, Suisse, Albanie…). « Cette dégradation continue indique que le modèle social européen (…) est activement démantelé par les gouvernements et les entreprises, à un rythme qui s’accélère, ce qui entraîne de lourdes conséquences dans la région et risque de déclencher un nivellement par le bas à l’échelle mondiale pour les droits des travailleurs », poursuit-elle. 

La situation des travailleurs est certes encore pire ailleurs: la région « Moyen-Orient et Afrique du Nord» enregistre ainsi une note moyenne de 4,74 en 2024, contre 4,25 en 2014. Dans les Amériques, la note moyenne a dérapé de 3,16 en 2014 à 3,56 dix ans plus tard. Avec 16 assassinats de syndicalistes recensés, sur un total de 22 depuis la parution du dernier Indice, les Amériques restent « la région la plus meurtrière » de la planète pour les travailleurs et leurs représentants.»..

Au total, 73% des États européens ont « violé le droit de grève » et « des travailleurs ont été victimes de violences dans 9% des pays » du Vieux Continent. »

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/les-droits-des-travailleurs-declinent-plus-vite-en-europe-qu-ailleurs-selon-la-confederation-syndicale-internationale_6599391.html

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« Nous sommes les oiseaux de la tempête qui est là »  le 8 juin 2024

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« Pour nous, les luttes ne sont pas un environnement douillet, une toile de fond destinée à mettre nos idées en valeur, elles sont le problème. Et si nous n’y sommes jamais complètement chez nous, même quand nous y participons, c’est que dans cette société il n’y a pas de place pour le communisme. Les questions que nous posons aux luttes telles qu’elles sont, nous les posons du point de vue du dépassement et de la rupture, du point de vue de ce qui craque, du point de vue des tensions et des déchirements, et ça n’est jamais confortable.» Carbureblog
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GAZA

« L’enfer est vide. Tous les démons sont ici ». Shakespeare, La Tempête.

« Cette guerre, c’est comme vivre vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans une tornade qui tourne et qui tourne. Dans cette tornade, il y a des gens qui sont ballotés en tous sens et qui ont peur. Nous sommes tous dans cette espèce de mixeur. De temps en temps, quelqu’un est éjecté du mixeur parce qu’il est mort. Mais nous, on reste là, dans le mixeur, dans cet appareil qui n’arrête pas de tourner. Il nous mixe dans la misère ou dans la peur, dans l’inquiétude, dans le danger, dans les bombardements, les massacres et les boucheries. Et dans le mixeur nous n‘arrivons même pas à exprimer notre tristesse, pour saluer les morts comme ils le méritent.

Je ne sais pas comment bien le dire, mais on ne donne pas leur valeur aux personnes qui ont été tuées. C’est à dire qu’on n’est pas triste comme il faut pour les gens qu’on aimait, parce qu’il y a tellement de massacres autour de nous. Nous n’avons pas perdu la tristesse, mais nous avons perdu la valeur de la tristesse. » 

https://orientxxi.info/dossiers-et-series/une-tornade-qui-tourne-qui-tourne-qui-nous-emporte,7391

« jusqu’à devenir l’ombre d’un enfant »

« Fayiz Abu Ataya est né dans la guerre et n’a rien connu d’autre. Au cours de son premier et unique printemps, dans une ville harcelée par la faim, il a dépéri jusqu’à devenir l’ombre d’un enfant, la peau douloureusement tendue sur des os saillants….

Au moins 30 enfants victimes de malnutrition ont été recensés à Gaza, mais presque tous sont morts dans le nord, qui était jusqu’à récemment la zone la plus touchée par les pénuries de nourriture et de soins médicaux, et où un haut responsable de l’aide humanitaire américaine a déclaré que la famine s’était installée dans certaines zones…

Une grande partie de la nourriture qui arrive encore à Gaza est expédiée vers le nord via de nouveaux points de passage, ce qui signifie que la crise y est atténuée, mais les habitants du sud manquent de provisions, a déclaré le chef du Programme alimentaire mondial pour la Palestine.

« [Dans le nord,] la situation s’est considérablement améliorée par rapport à il y a cinq semaines », a déclaré Matthew Hollingworth. «De l’autre côté, au centre et surtout au sud, ce que nous constatons depuis le 7 mai, c’est que la situation recommence à se détériorer

La plupart des enfants de moins de cinq ans à Gaza passent des journées entières sans rien manger. Une enquête instantanée portant sur l’accès à la nourriture sur trois jours en mai a révélé que 85 % des personnes interrogées avaient passé au moins une journée sans nourriture, a déclaré la porte-parole de l’OMS, Margaret Harris. »

https://www.theguardian.com/world/article/2024/jun/02/children-die-malnutrition-rafah-famine-gaza-israeli-troops-aid-strip

« Ma petite entreprise ne connaît pas la crise »

« Les convois commerciaux « réduisent » l’aide à Gaza, selon les organisations humanitaires »

Extraits en traduction DeepL

« Les organisations humanitaires affirment que les convois commerciaux empêchent l’acheminement de l’aide dans le sud de la bande de Gaza, alors que la poussée militaire d’Israël à Rafah a bloqué les voies d’approvisionnement essentielles à l’alimentation de centaines de milliers de personnes.

Les livraisons de nourriture, de médicaments et d’autres aides à Gaza ont chuté de deux tiers après le début de l’opération terrestre d’Israël le 7 mai, selon les chiffres de l’ONU…

En mai, l’armée israélienne a levé l’interdiction de vendre à Gaza des denrées alimentaires en provenance d’Israël et de la Cisjordanie occupée, a rapporté Reuters la semaine dernière. Les commerçants ont reçu le feu vert pour reprendre l’achat de fruits et légumes frais, de produits laitiers et d’autres marchandises.

À l’intérieur de Gaza, les habitants disent qu’il y a plus de nourriture sur les marchés, mais les prix sont plusieurs fois supérieurs à ceux d’avant-guerre, et après des mois de combats et de déplacements, peu de gens peuvent se permettre d’acheter beaucoup.

Un groupe d’organisations humanitaires a mis en garde cette semaine contre le « mirage de l’amélioration de l’accès », alors que les efforts pour nourrir les Palestiniens sont sur le point de s’effondrer.

« Alors que Kerem Shalom reste officiellement ouvert, les camions commerciaux ont été prioritaires, et le mouvement de l’aide reste imprévisible, incohérent et extrêmement faible« , a averti cette semaine un groupe de 20 organisations humanitaires….

Les travailleurs humanitaires réclament depuis longtemps une augmentation du commerce dans la bande de Gaza, afin de compléter les fournitures qu’ils peuvent acheminer. La vente de nourriture permet à ceux qui en ont les moyens d’avoir un régime alimentaire plus sain et plus varié, et de réduire la pression sur la demande d’aide.

Mais si l’approvisionnement des marchés en denrées alimentaires se fait au détriment des livraisons d’aide, la crise de la faim qui s’aggrave dans le sud de la bande de Gaza s’aggravera au lieu de s’atténuer. La semaine dernière, deux décès d’enfants dus à la malnutrition ont été signalés dans les hôpitaux de Deir al Balah. »

https://www.theguardian.com/world/article/2024/jun/03/trade-convoys-squeezing-out-gaza-aid-humanitarian-organisations-say

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« Aux origines coloniales de la question palestinienne »

par Gilbert Meynier


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Dans un numéro intitulé {Palestine, les clés d’un conflit}, la revue « Naqd » a publié en 2005 un long article de l’historien Gilbert Meynier (1942 – 2017), sous le titre « Le colonialisme israélien ou les origines de la question palestinienne ». Spécialiste de l’histoire de l’Algérie, Gilbert Meynier y tire d’un cours d’histoire comparée des colonialismes donné à l’université de Nancy II un long récit de l’histoire de la colonisation de la Palestine par le mouvement sioniste puis de sa poursuite et de sa consolidation par l’État d’Israël. Nous en reproduisons un très large extrait, depuis « La colonisation sioniste sous la Palestine mandataire (1917-1936) » jusqu’à « Colonisation et hantise de la submersion (de 1976 à nos jours) ».}

La colonisation sioniste sous la Palestine mandataire (1917-1936)

Cette période va de la déclaration Balfour à la commission Peel (cf. ci-dessous). Au moment de la déclaration Balfour, 80 000 Juifs habitent la Palestine, dont un tiers sont des Juifs palestiniens (le Yishouw Yashann : le vieux peuplement, à forte filiation judéo-espagnole) (soit 11 % du chiffre de la population palestinienne arabe ; les colons européens en représentant moins de 8 %). À cette époque, les Juifs palestiniens s’opposent fermement aux sionistes : pour eux, ces derniers font naître un sentiment antijuif qui était naguère pratiquement inexistant. En 1924, les représentants de la communauté juive sépharade signent une déclaration commune antisioniste avec le conseil supérieur musulman de Jérusalem. Cependant, grâce au mandat que les Britanniques ont obtenu après la première guerre sur la Palestine, les sionistes peuvent installer l’esquisse d’un exécutif, l’Agence Juive. Ils peuvent désormais procéder avec plus de liberté que naguère à la conquête du sol, à la conquête du monopole du travail, et au boycott des productions arabes. {{{**{{La conquête du sol}} }}} Les mandataires britanniques introduisent par la loi un bouleversement des formes juridiques de la propriété foncière qui supprime les obstacles dressés par la société traditionnelle à la colonisation. Désormais, la mobilité de la terre dans le circuit marchand devient systématique. Comme dans l’Algérie coloniale, sont généralisés les titres de propriété privée qui abolissent les anciennes formes de la propriété communautaire (masha’a) et les formes d’association contractuelle tacitement reconduites de la chirka (contrat d’association entre le propriétaire éminent de la terre et les paysans-fermiers ou métayers). De cette nouvelle situation, tirent parti les grands latifundiaires libanais (type Sursuk, ci-dessus mentionné), mais aussi les grands féodaux palestiniens (familles Khaldi, Nachachibi, Abd El Hadi, Husseini) qui vendent fort cher leurs terres. Désormais, dans les contrats de vente, il est stipulé que « la terre doit être livrée vide de ses habitants », chose inconcevable dans l’ancien régime communautaire/féodal de la terre : vide de ses fermiers ou métayers, vide de ses ouvriers agricoles (maqs). Désormais, les expulsions de paysans palestiniens ont lieu légalement grâce à l’armée ou à la police britannique, secondées par les milices sionistes. Le résultat inévitable de ce mouvement grandissant d’expulsions est la recrudescence du « banditisme arabe ». Mais, à la différence d’un processus colonial classique, où l’indigène est relégué au rôle de main d’œuvre corvéable à merci, la colonisation sioniste a une spécificité, expliquée officiellement par sa nature « socialiste » : la ségrégation par la conquête du monopole du travail : puisque le malheur des Juifs est d’avoir été discriminés par les non Juifs, le bonheur des Juifs doit se construire sur leur émergence en tant que peuple maître de son destin et n’ayant plus de rapports socio-économiques avec les non Juifs : les Juifs ne doivent être ni les exploiteurs ni les exploités. Ils doivent se mouvoir dans des circuits économiques purement juifs et dans une société purement juive. {{{**{{La conquête du monopole du travail}} }}} À Haïfa, en 1920, se tient le congrès du Parti Ouvrier de Sion (Poalei Tsiyon), ancêtre du Mapaï (parti travailliste), animé par son leader David Ben Gourion. Y est créée aussi la centrale ouvrière juive, le Histadrouth (Organisation Générale des Travailleurs Hébreux en Terre d’Israël). Au congrès, est exclue une minorité internationaliste qui voulait fonder une organisation syndicale commune aux Juifs et aux Arabes. Cette minorité fut l’ancêtre du Parti Communiste Palestinien. Ce dernier, après les émeutes ouvrières de Jaffa en 1921, fut mis hors la loi par les autorités britanniques. Dès lors, s’installe le colonialisme ouvrier ; avec un mot d’ordre : le travail doit être exclusivement juif. La justification se veut morale (nous ne voulons pas exploiter les Arabes). Dans la réalité, le mot d’ordre du « travail juif » est aussi un impératif économique et social pour la masse des nouveaux immigrants d’Europe centrale et orientale : ceux-ci sont très pauvres et n’ont généralement d’autre capital que leurs bras. Mais, venant de milieux ouvriers et artisans, ils sont, sur le terrain de la terre, si chère à l’imagerie sioniste, incapables d’être compétitifs avec les travailleurs arabes. En effet, ceux-ci sont à la fois plus productifs et moins exigeants. Et cela aboutit à des aberrations économiques : l’Agence Juive met sur pied un programme d’indemnisation des patrons juifs au prorata de la différence entre le salaire d’un travailleur arabe et d’un travailleur juif. Pour parfaire la ségrégation, est conçu {{{**{{Le boycott des productions arabes}} }}} Il est organisé afin de permettre à la production juive de s’imposer. Il alla jusqu’aux incendies et destructions de récoltes arabes, conçus par les dirigeants travaillistes ou les marxistes du futur parti Mapam. Comme l’exprima le dirigeant travailliste David Hacohen, [( « Il n’était pas aisé de faire comprendre à nos camarades du parti travailliste anglais pourquoi nous versions de l’essence sur les tomates des femmes arabes. »

Source : https://histoirecoloniale.net/spip.php?article7803

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« LES CAMPEMENTS POUR GAZA ENTRETIENS AVEC LES PARTICIPANTS »

Salma Shamel, Samer Frangie, Endnotes

traduction DeepL de l’introduction

« En définitive, la tactique du campement a ses limites aux États-Unis. En 2020, ils sont rapidement devenus des lieux où des « équipes de sécurité » autoproclamées ont monopolisé les zones occupées avec des armes. Je pense que la lutte devra trouver une stratégie qui ne repose pas sur les campements si elle veut réussir. En même temps, certains des campements pour les manifestations de Gaza avaient un véritable air de place Tahrir : je pense en particulier à UCLA, où après que des foules sionistes aient attaqué le campement le 30 avril, des milliers de personnes de tout Los Angeles (étudiants et non-étudiants) se sont mobilisées pour défendre les campements. Il y a eu une sorte d’effort acharné pour défendre l’espace d’une manière que je ne pense pas que nous ayons vue de la même manière aux États-Unis. »

INTRODUCTION

Le mouvement de solidarité sans précédent avec la Palestine, qui s’est déversé des campus américains, en a surpris plus d’un, surtout après la répression antérieure du BDS et de l’activisme palestinien dans le domaine culturel. Il ne fait aucun doute que la transformation du « génocide progressif » à Gaza en une « guerre génocidaire spectaculaire », comme l’a décrit un étudiant de Northwestern (voir ci-dessous), est l’une des principales raisons de cette vague mondiale de solidarité. Le génocide en cours, amplifié par la diffusion des technologies sociales et des smartphones, s’est imposé comme l’événement de notre temps, malgré les efforts violents des autorités pour revenir au consensus idéologique d’avant le 7 octobre.

La violence inouïe de ce génocide n’a pas créé de toutes pièces des structures de solidarité. Depuis des décennies, des transformations souterraines érodaient lentement la doxa dominante. Des décennies de mouvements de protestation aux États-Unis, de Standing Rock et Ferguson à George Floyd et Cop City, avaient déjà jeté les bases d’une radicalisation du mécontentement aux États-Unis et d’une formation politique pour de nombreux participants aux campements actuels.

Cette trajectoire de radicalisation s’est croisée avec l’activisme autour de la Palestine qui, après la répression du mouvement BDS au début des années 2000, s’est développé sur les campus et a commencé à faire des incursions dans le courant politique dominant, d’abord autour de la Grande Marche du Retour en 2018, puis autour de la manifestation de Sheikh Jarrah en 2021. Ces deux trajectoires se sont croisées avec la coopération croissante entre les organisateurs palestiniens et les activistes d’autres mouvements (y compris ceux nommés ci-dessus), jetant les bases du moment actuel de solidarité.

Cette histoire d’un enchevêtrement croissant entre différentes familles de mécontentement apparaît clairement dans les entretiens que nous publions ci-dessous. L’espace contesté de l’université, où se situent les lignes de fracture actuelles, est un autre thème clé des entretiens. Dans sa répression exceptionnellement violente des campements, l’université a perdu sa prétention libérale d’institution de pensée critique et s’est révélée être un élément de la reproduction de la base idéologique, militaire et sociale de l’empire américain. La critique de l’université représentée par les campements intervient également à un moment où la répression de la droite à l’encontre des universités s’intensifie, dans le but d’étouffer l’un des derniers lieux de dissidence. C’est cette nature ambiguë des universités, à la fois nœuds de reproduction du pouvoir et sites de dissidence, qui a fait des campements des forces de subversion aussi puissantes. La « Palestine » est devenue le nom de ces trajectoires critiques qui se croisent.

La médiatisation sans précédent de la violence dans le génocide en cours, associée à un horizon politique fermé, par exemple les prochaines élections présidentielles américaines entre deux candidats soutenant pleinement les actions d’Israël, confère au moment politique actuel un mode affectif particulier. « Les campements sont un projet explicitement apocalyptique », écrit l’une des personnes interrogées ci-dessous, faisant écho à un sentiment généralisé de n’avoir rien à perdre dans un présent qui semble non seulement exclure la possibilité d’une vie agréable, mais aussi n’offrir aucune issue au génocide, ni même un aperçu d’un avenir à venir. La vague de protestation actuelle est une critique d’un système, académique et professionnel, qui est en crise depuis des décennies. En termes politiques, les manifestants sont confrontés à un choix de Hobson qui est la dernière version d’un chantage libéral qui régit les démocraties occidentales depuis la fin de la guerre froide. On leur dit que pour résister aux candidats populistes de droite, ils doivent accepter le génocide. Ils ont refusé ce chantage.

Les interviews extraites ci-dessous, réalisées entre la fin avril et la mi-mai 2024, nous donnent une idée de ce qui a poussé les étudiants à manifester dans les universités américaines. Sans prétendre à la représentativité, ni du mouvement étudiant dans son ensemble, ni même des campements particuliers, les réponses dessinent les contours d’une certaine sensibilité émergente, avec ses dissonances, ses contradictions et ses fragilités. Nous avons contacté des étudiants de premier et deuxième cycles, organisateurs et participants non universitaires, dans les neuf campements suivants à travers les Etats-Unis : Harvard, Northwestern, Chicago, CUNY, Texas, UMass, Princeton, Columbia et UCLA. Nous avons distribué neuf questions, qui ont ensuite été ramenées à sept, parmi lesquelles nous avons sélectionné les réponses ci-dessous. Cet entretien collectif sera publié en arabe dans Megaphone et en anglais dans Endnotes, et les transcriptions complètes de l’entretien peuvent être téléchargées ici.1 »

Salma Shamel, Samer Frangie, Endnotes

https://endnotes.org.uk/posts/the-encampments-for-gaza

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« En Kanaky comme en Algérie : la milice, une culture coloniale »

« Lors de la révolte commencée le 13 mai 2024 en Kanaky/Nouvelle-Calédonie se sont immédiatement constituées, particulièrement à Nouméa, des milices armées agissant parallèlement aux forces de l’ordre au nom d’un droit à « l’auto-défense » des biens et des personnes. Bénéficiant d’une grande liberté d’agir et d’une bienveillance certaine, voire d’encouragements, de la part des autorités, elles ont pour l’heure tué par balles au moins trois Kanak et blessé des dizaines d’autres, alors qu’un quatrième a été abattu par un policier en civil et hors service au rôle mal défini. Ce phénomène d’autodéfense armée, légitimé et soutenu par certains élus, y compris en France, n’est évidemment pas toléré dans l’hexagone. S’il l’est dans ce territoire, c’est en raison de sa colonialité. La société calédonienne est, depuis le XIXe siècle et aujourd’hui encore, structurée par le racisme anti-Kanak et par une permanente hantise chez les dominants de « l’émeute » de ces derniers, qui s’exposent depuis toujours à la payer de leur vie. « La chasse aux Kanak est à nouveau ouverte », a-t-on commenté chez les indépendantistes.

 Comme nous le rappelle ici l’historien Alain Ruscio à propos de l’Algérie entre 1830 et 1962, la formation de milices armées meurtrières fut habituelle dans les colonies de peuplement en proie aux révoltes des colonisés, où elles furent parties intégrantes de la culture coloniale. »

« comme sur les autres barrages, la jeunesse kanak est en première ligne. Vingt ans de moyenne d’âge, peut-être vingt-cinq, mais rarement plus. »

« Les jeunes Kanaks ont été en première ligne dans les émeutes qui ont secoué l’archipel depuis mi-mai. Leur mobilisation, qu’ils entendent poursuivre, a également été motivée par les inégalités économiques qu’ils subissent…

Sur un rond-point de Païta, une banderole entoure des arbres, avec ce message peint dessus : « Hommage aux martyrs kanaks 2024 tombés sous les balles de la milice et de l’Etat français ». Une formule qui rappelle les « événements », comme les Calédoniens appellent le conflit sanglant, entre indépendantistes et loyalistes, dans les années 1980. « Les vieux qui ont connu ces années nous disent aujourd’hui qu’il faut lâcher le drapeau blanc. Mais non, il ne faut pas lâcher. On va continue notre lutte jusqu’au bout. On ne va pas lâcher », s’époumonne Paul, qui revendique le combat mené par la nouvelle génération.

Dans le dernier texto qu’il a envoyé à franceinfo lundi, Arona Teno assurait que le barrage qu’il tenait à Rivière-Salée avait été « attaqué » à deux reprises par les forces de l’ordre. Son quartier a finalement été repris vendredi par les gendarmes. Mais il n’en restait pas moins déterminé. « Ils ont beau nous dégager, on reviendra. C’est le début de quelque chose. Tu vas voir, on est maintenant inarrêtables. »… »

https://www.francetvinfo.fr/france/nouvelle-caledonie/reportage-en-nouvelle-caledonie-la-jeunesse-independantiste-kanak-veut-finir-le-travail-engage-par-les-aines_6569744.html

La machine judiciaire tourne à plein régime

« D’après un bilan du haut-commissariat de la République au 1er juin 725 personnes ont été interpellées depuis le début des révoltes, une audience de comparution immédiate se tient chaque jour au tribunal de Nouméa au lieu de 2 fois par semaine »

https://www.mediapart.fr/journal/france/030624/en-nouvelle-caledonie-la-machine-judiciaire-tourne-plein-regime

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GUERRE EN UKRAINE

« Dans un train dans le sud de la Russie, des soldats fatigués ne voient pas la fin de la guerre »

Les soldats décrivent la ligne de front comme un enfer sur terre. Les pertes du côté russe sont énormes : des centaines chaque jour, disent certains hommes…

« Beaucoup de jeunes que je connaissais sont morts, ils n’avaient même pas 30 ans », raconte Egor, un père de famille de la république du Tatarstan, dans l’un des compartiments passagers.

Il a été appelé au combat lors de la mobilisation « partielle » de 2022. « Il ne reste que quelques-uns d’entre nous qui ont été mobilisés », dit-il…

« Si je ne risquais pas cinq ans de prison pour désertion, je descendrais du train maintenant et je rentrerais chez moi, même à pied »avoue-t-il. « Cette guerre est inutile. »… »

https://www.themoscowtimes.com/2024/06/03/on-a-train-in-southern-russia-fatigued-soldiers-see-no-end-in-sight-to-war-a85283

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UK

« à l’école le ventre vide »

« Selon une nouvelle étude, huit instituteurs sur dix en Angleterre dépensent leur propre argent pour acheter des articles pour les élèves qui arrivent de plus en plus souvent à l’école le ventre vide et sans vêtements adéquats.

Près d’un tiers (31 %) des personnes ayant participé à l’enquête ont déclaré qu’elles voyaient davantage d’enfants affamés en classe, et 40 % d’entre elles ont signalé une augmentation du nombre d’élèves arrivant à l’école sans uniforme approprié ou sans manteau d’hiver chaud, selon une étude menée par la National Foundation for Educational Research (NFER). »

https://www.theguardian.com/education/article/2024/jun/05/eight-in-10-primary-teachers-in-england-spending-own-money-to-help-pupils

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FRANCE

« Réforme de l’assurance chômage: les syndicats préparent leur riposte »

« Les cinq principaux syndicats français ont annoncé mardi une… conférence de presse commune la semaine prochaine, le 11 juin, pour marquer leur opposition à la nouvelle réforme de l’assurance chômage, en présence d’économistes et de chercheurs. »

https://www.lefigaro.fr/flash-eco/reforme-de-l-assurance-chomage-les-syndicats-preparent-leur-riposte-20240604

« travailler plus » pour relancer l’économie

« face aux performances décevantes de leur économie, plusieurs gouvernements européens ont, dans ces circonstances, décidé d’augmenter la quantité de travail de leurs citoyens. En Allemagne, « homme malade » du moment, la coalition au pouvoir prépare un projet de relance pour juin, qui doit notamment défiscaliser les heures supplémentaires pour encourager les entreprises à y recourir. La Grèce a récemment allongé la durée maximale de travail quotidien autorisé. D’autres pays envisagent d’augmenter le nombre de personnes qui travaillent, plutôt que le nombre d’heures par personne. La France a ainsi repoussé l’âge de la retraite à 64 ans, et s’apprête à durcir l’accès aux allocations chômage. »

https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/06/04/en-europe-ces-gouvernements-favorables-au-travailler-plus-pour-relancer-l-economie_6237158_3234.html

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« La crise du marché immobilier allemand s’intensifie : explosion des loyers, expulsions et sans-abrisme »

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Extraits

« Cette tendance est particulièrement flagrante dans la capitale allemande. Le rapport sur le marché du logement 2024 publié par Berlin Hyp AG et l’agence immobilière CBRE montre que les loyers ont récemment fortement augmenté dans tout Berlin. Le loyer de base moyen était de 13,60 € par mètre carré en 2023, soit une augmentation de 19 % par rapport à l’année précédente…

Les couches les plus pauvres sont touchées par un manque flagrant de logements sociaux. Au cours des 35 dernières années, le nombre de logements sociaux est passé de 1,8 million en 1989 à 1,08 million aujourd’hui. L’étude de l’Arbeitsgemeinschaft für zeitgemäßes Bauen (ARGE) montre qu’environ 800 000 appartements coûtant jusqu’à 10 euros le loyer au mètre carré sont nécessaires en Allemagne. L’étude PESTEL commandée par l’alliance « Logement Social » table sur un déficit de 912 000 logements sociaux…

Le manque de logements abordables et l’explosion des loyers entraînent un nombre croissant d’expulsions. L’année dernière, les expulsions à Berlin ont augmenté de 22,7 % par rapport à 2022. Il y a eu 1 931 expulsions en 2022 et 2 369 un an plus tard. La principale cause des expulsions est la dette de loyer, qui conduit le propriétaire à résilier le contrat de location.

En conséquence, le nombre de sans-abri ne cesse d’augmenter. Selon la Bundesarbeitsgemeinschaft Wohnungslosenhilfe (BAGW), environ 607 000 personnes étaient sans abri en Allemagne en 2022. Une nouvelle forte augmentation est attendue cette année. »

https://www.wsws.org/en/articles/2024/06/02/112d-j02.html

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« Nous sommes les oiseaux de la tempête qui est là »  le 1er juin 2024

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« Pour nous, les luttes ne sont pas un environnement douillet, une toile de fond destinée à mettre nos idées en valeur, elles sont le problème. Et si nous n’y sommes jamais complètement chez nous, même quand nous y participons, c’est que dans cette société il n’y a pas de place pour le communisme. Les questions que nous posons aux luttes telles qu’elles sont, nous les posons du point de vue du dépassement et de la rupture, du point de vue de ce qui craque, du point de vue des tensions et des déchirements, et ça n’est jamais confortable.» Carbureblog
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GAZA

« L’enfer est vide. Tous les démons sont ici ». Shakespeare, La Tempête

« Des images satellites montrent l’impact de l’offensive israélienne : « Rafah […] se compose désormais de trois mondes totalement différents : l’est est une zone de guerre typique, le centre est une ville fantôme et l’ouest est une masse congestionnée de personnes vivant dans des conditions déplorables »…. »

https://www.ft.com/content/89f91420-632a-4c1d-96b0-1cec16f06123

« La guerre pourrait durer encore « sept mois », selon le chef du Conseil de sécurité nationale israélien »

https://www.lemonde.fr/international/live/2024/05/29/en-direct-guerre-israel-hamas-l-armee-israelienne-dit-avoir-pris-le-controle-d-un-corridor-strategique-a-la-frontiere-entre-la-bande-de-gaza-et-l-egypte_6235812_3210.html

ABJECT !!!

L’ancienne candidate à la présidentielle américaine et ancienne ambassadrice de l’ONU Nikki Hailey en Israël écrit « Achevez-les » sur les obus d’artillerie qu’Israël s’apprête à tirer sur Rafah

https://abcnews.go.com/International/live-updates/israel-gaza-hamas-war-updates/israel-makes-new-ceasefire-proposal-now-awaiting-hamas-response-110620476?id=110580308

Bombardement israélien d’un camp de déplacés à Rafah

« Une frappe aérienne israélienne qui a provoqué un gigantesque incendie dans une zone de tentes pour personnes déplacées à Rafah a tué 45 personnes, selon les médecins. Les images d’enfants carbonisés et démembrés ont suscité l’indignation des dirigeants du monde entier et mis en péril les pourparlers de cessez-le-feu…

Cette frappe, l’un des incidents les plus meurtriers de la guerre de huit mois, a eu lieu deux jours après que la Cour internationale de justice de La Haye, qui arbitre entre les États, a ordonné à Israël d’arrêter immédiatement ses opérations à Rafah . »

https://www.theguardian.com/world/article/2024/may/27/global-shock-after-israeli-airstrike-kills-dozens-in-rafah-tent-camp

« nous ne sommes que des chiffres à la fin. »

« Nos vies ne valent rien »

Ce témoignage a été recueilli par notre journaliste avant la frappe visant le camp de déplacés de Rafah dans la nuit de dimanche à lundi.

« J’ai été déplacée quatorze fois, dont sept fois entre Rafah et Khan Younès. Avec ma famille, nous sommes partis de Rafah deux jours après l’invasion de l’armée d’occupation [israélienne], sans savoir où aller. Nous avons eu beaucoup de difficultés à trouver un espace vide pour installer notre tente. Nous sommes désormais à Al-Zawayda, dans le centre de la bande de Gaza, à dix personnes dans une petite tente où nous mangeons, cuisinons, dormons… La situation est très difficile, les infections se propagent rapidement. La zone est censée être sûre, selon l’armée israélienne ; en réalité, il n’y a pas de zones sûres, il y a eu un bombardement près de là où on est la semaine dernière [le 21 mai]. Depuis la fermeture du terminal de Rafah, il n’y a aucune aide, nous sommes obligés d’acheter notre nourriture ; les prix ont doublé. Je m’inquiète pour mes frères plus jeunes qui ont passé une année sans école. J’ai l’impression que nos vies ne valent rien, personne ne s’en soucie. Nous mourons, nous survivons, nous ne sommes que des chiffres à la fin. Nous sommes toujours vivants, mais nos vies sont terminées, nos souvenirs ont été détruits, notre avenir est inconnu dans cette guerre génocidaire. »

https://www.lemonde.fr/international/live/2024/05/28/en-direct-guerre-israel-hamas-le-conseil-de-securite-de-l-onu-se-reunit-mardi-en-urgence-apres-le-bombardement-israelien-d-un-camp-de-deplaces-a-rafah_6235812_3210.html

« Aujourd’hui, l’horizon a perdu sa forme et ses couleurs, défloré par l’érection irréductible d’un nécrophore insatiable. Si tu as peur de la voix rauque des pierres, si l’odeur des ombres te répugne, si les reflets de la vermine te font vomir, n’approche pas, tourne les talons et va pleurer avec les pleureuses, prier avec les croque-morts, lire les journaux et les nécrologies. »

https://lundi.am/Telesthesie

« À la lumière des crimes de famine de plus en plus fréquents commis par Israël, la famine dans la bande de Gaza doit être officiellement déclarée. »

Extraits en traduction DeepL

« Territoire palestinien – La famine doit être déclarée dans la bande de Gaza par toutes les autorités officielles concernées et les institutions internationales et des Nations unies compétentes. En raison des crimes de famine commis par Israël, la population de l’ensemble de la bande de Gaza est actuellement confrontée à la propagation rapide de la famine et à des taux de plus en plus élevés de malnutrition aiguë. Tous les groupes, en particulier les enfants, sont touchés…

La majorité des marchandises qui entrent dans la bande de Gaza par le point de passage de Kerem Shalom (Kerem Abu Salem) sont destinées aux marchands, et les personnes qui y vivent – dont la majorité a perdu ses moyens de subsistance – doivent les payer. Cela signifie que même avec l’aide très limitée fournie par Israël, le montant de l’aide nécessaire pour faire face au nombre croissant de personnes déplacées dans le sud est insuffisant…

Avec la fermeture des points de passage et l’interdiction d’entrée de l’aide humanitaire par Israël, la menace de famine et de malnutrition aiguë a refait surface et s’est rapidement propagée. Cette situation affecte les 2,3 millions de résidents de la bande de Gaza, dont la moitié sont des enfants, et en particulier les habitants du nord de la vallée de Gaza, où les approvisionnements sont épuisés…

Le manque de liquidités et l’effondrement des possibilités d’emploi et de la production locale ont rendu tous les civils de la bande de Gaza dépendants de l’aide humanitaire étrangère ; par conséquent, sa cessation complète les priverait entièrement de l’accès à la nourriture et aux produits de première nécessité qui sont essentiels à la survie.

Seule une petite quantité d’aide de très mauvaise qualité a été livrée via le quai conçu par les États-Unis ; la majorité de cette aide n’a pas été distribuée dans l’ensemble de la bande. Le quai n’est apparemment qu’un outil officiel utilisé par les États-Unis pour désamorcer les critiques adressées à Israël, qui poursuit son crime de famine et empêche les secours d’atteindre l’enclave assiégée par voie terrestre…

Les autorités sanitaires ont officiellement enregistré 30 décès dus à la famine, tandis que les estimations suggèrent que les décès liés à la famine se produisent presque quotidiennement, en plus des décès dus aux bombardements et aux traitements médicaux inadéquats… »

https://euromedmonitor.org/en/article/6346/Joint-statement:-Gaza%27s-famine-should-be-officially-declared-amidst-Israel%27s-use-of-starvation-as-a-weapon

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« GAZA ET LA MONTÉE DE LA GAUCHE JUIVE »

Une fissure a traversé le consensus juif américain sur Israël.

Extraits en traduction google

« Personne ne peut dire qu’il y a des non-juifs contre des juifs alors que certaines des voix les plus fortes et les plus grandes manifestations sont organisées par des juifs »

« La plupart d’entre nous étaient encore dans un état d’agitation insomniaque le 18 octobre, après avoir absorbé les images du carnage au kibboutz Be’eri, puis des attaques incessantes et catastrophiques sur Gaza, lorsqu’une nouvelle série d’images est apparue. Des centaines de manifestants juifs avaient investi une rotonde dans l’immeuble de bureaux de Cannon House à Washington, DC, leurs T-shirts noirs arborant l’inscription LES JUIFS DITES CESSEZ-LE-FEU MAINTENANT, scandant « Pas en notre nom ». Au cours des semaines et des mois suivants, des manifestants juifs ont fermé le Grand Central Terminal à New York, bloqué une autoroute interétatique à Philadelphie et interrompu la circulation aux heures de pointe à Los Angeles ; ils ont organisé des veillées de Hanoukka pour les morts de Gaza à Boston, Seattle, Portland et Atlanta, et ont interrompu un discours de campagne du président Joe Biden dans une église de Charleston, en Caroline du Sud, avec des cris de « Cessez-le-feu maintenant ! » Ils ont participé à des marches de masse à San Francisco , à Chicago et à Washington, DC , et ont contribué à retarder le départ d’un navire de ravitaillement militaire américain du port d’Oakland.

Ces expressions de l’opposition juive aux bombardements brutaux de civils par Israël ont été intenses, crues et émotionnelles – et d’une ampleur sans précédent. Plus important encore, elles ont commencé immédiatement, alors que la nouvelle de l’attaque du Hamas était encore fraîche, alors que Biden , repris par les institutions juives nationales établies , insistait sur le fait que le 7 octobre avait donné à Israël le droit absolu « de se défendre et de défendre son peuple », alors même que Cette campagne militaire a pris une forme qui, selon un juge fédéral, « pourrait vraisemblablement constituer un génocide ».

« Nous avons assisté à une marche totalement ininterrompue vers une guerre génocidaire au cours de cette première semaine », m’a dit Stefanie Fox, directrice exécutive de Jewish Voice for Peace , en décembre. « Le gouvernement américain et le gouvernement israélien, à parts égales, utilisaient le chagrin et l’identité juive pour les justifier. »

Au lieu de cela, des dizaines de milliers de Juifs américains ont contribué à déclencher une explosion mondiale de protestations. L’historien politique palestino-américain Rashid Khalidi m’a décrit cela comme « une nouvelle phase dans une alliance de groupes progressistes aux États-Unis ». En janvier, un sondage montrait que la moitié des Juifs américains soutenaient un cessez-le-feu permanent. Une fissure s’est creusée dans le consensus américain sur Israël. »

https://hammerandhope.org/article/gaza-jewish-left

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NOUVELLE CALEDONIE

« Ce qu’il se passe aujourd’hui à Nouméa arrivera, demain, en métropole »

https://www.lefigaro.fr/vox/politique/sonia-backes-ce-qu-il-se-passe-aujourd-hui-a-noumea-arrivera-demain-en-metropole-20240528

« Lors des révoltes en Nouvelle-Calédonie, des habitants armés ont été soutenus par la police »

« C’est un miracle qu’il n’y ait que sept morts. Il y a beaucoup d’échanges de tirs et on ne va pas se mentir, nous ne sommes pas des citoyens pacifistes. Tout le monde est surarmé. »

« Depuis quelques jours, nos dirigeants s’indignent du soulèvement de la jeunesse kanak, ils haussent le ton, ils décrètent l’état d’urgence, ils envoient des renforts. Des bâtiments publics brûlent, des entreprises brûlent, des voitures brûlent, et il faut tout de même oser se demander si l’inégalité flagrante devant l’école, la santé, les revenus, la vie elle-même, n’est pas pour quelque chose dans cette colère….

Les Kanak sont nombreux, plus de 40 % de la population, mais ils vivent adossés à un mur. On a vu des groupes de défense civile, des milices blanches parcourir la ville, armées. Il paraît que l’Etat aurait le monopole de la violence légitime, mais nul n’a songé à condamner les Blancs qui patrouillent. Nouméa est une ville riche, quartiers résidentiels, marinas, bateaux de plaisance, Rotary club. Nouméa est une ville pauvre, cabanons, squat de Sakamoto, squat du Caillou bleu, squat Soleil »

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/05/26/nouvelle-caledonie-aucune-societe-coloniale-ne-peut-durer-eternellement_6235633_3232.html

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« Emeutes 2023 : rapport du Sénat et comparaison avec les révoltes anglaises en 2011 »

extraits

« Il y a un peu plus d’un mois, le mercredi 11 avril 2024, la commission des lois du Sénat présentait son rapport sur les émeutes de l’an passé. Celui-ci visait à répondre à la question « Comment en sommes-nous arrivés là ? ». Les 282 pages du dossier (y compris le verbatim des auditions, le rapport en lui-même en compte 145) se répartissent en plusieurs parties : d’abord le constat, suivi de l’analyse de la réponse institutionnelle pendant les émeutes et les réparations, et enfin une liste de propositions.

Les évènements de l’été 2023 ont souvent été traités en France en référence aux émeutes de 2005, survenues après la mort de deux adolescents de 17 et 15 ans électrocutés dans un poste électrique à Clichy-sous-Bois en tentant d’échapper à un contrôle de police. Le journaliste et réalisateur David Dufresne, à la tête du média Au Poste, qui a beaucoup travaillé sur le maintien de l’ordre (notamment dès 2007 avec un documentaire intitulé « Quand la France s’embrase » qui faisait suite aux émeutes de 2005 et au CPE de 2006) fut auditionné au Sénat en février. Il soulignait les similitudes entre le constat actuel et le rapport des Renseignements Généraux du 23 novembre 2005 sur les événements de l’époque : « Un rapport qui date de 2005 mais qui aurait pu être écrit en 2023. […] À 18 ans d’écart, tout était déjà dit » .

Mais comme je l’ai expliqué longuement dans un autre article publié dès le 3 juillet 2023, il me semble intéressant, lorsqu’on considère les événements en France de la fin juin 2023, d’étudier ce qui s’est passé lors des émeutes qui se sont déroulées en Angleterre en août 2011. Les analogies sont frappantes, à tel point qu’on pourrait parler de quasi copier-coller…

Des deux côtés de la Manche, les rapports débutent de façon analogue. Dans celui du Sénat on peut lire : « Du 27 juin au 7 juillet 2023, notre pays a connu un déferlement de violences qui, de l’avis de nombreux acteurs ou observateurs, était inédit par son ampleur et son intensité. »Dans celui produit par la commission parlementaire britannique, il est écrit : « Les désordres qui ont eu lieu dans diverses villes à travers l’Angleterre en août 2011 étaient sans précédent dans l’ère moderne en raison du nombre d’incidents différents survenant dans des endroits différents pendant la même période de temps. »

De lourds dégâts, des blessés et quelques morts dans chaque cas

Pour la commission du Sénat, le bilan est très lourd : 50.000 émeutiers, 2.508 bâtiments touchés, plus de mille commerces dégradés, pour des dommages estimés à près d’un milliard d’euros (un coût « colossal » souligne le rapport en gros par deux fois, ce qui sera abondamment repris dans la presse).

En Angleterre, les études évoquent plus de 15 000 participants, mais paradoxalement beaucoup plus de commerces endommagés et pillés (2500), certains réduits en cendres. Le décompte est parfois très précis et cite 1860 incendies criminels et dommages matériels, 1649 cambriolages, 141 incidents de désordre et 366 incidents de violence contre la personne. Le coût des dommages fut toutefois moindre qu’en France et estimé à 250 millions de Livres Sterling de l’époque (soit l’équivalent de 450 millions d’euros aujourd’hui)…

Un même profil et une même réponse pénale, particulièrement lourde

Selon la commission d’enquête sénatoriale, le profil type de l’émeutier serait « un homme, de nationalité française, âgé de 23 ans en moyenne, célibataire, sans enfant, hébergé souvent par ses parents, ayant un diplôme de niveau secondaire, maximum baccalauréat, plutôt en activité ». Le rapport souligne la jeunesse des émeutiers. « Selon le ministère de l’Intérieur, un tiers des 3 500 personnes interpellées au 4 juillet 2023 sont des mineurs, la moyenne d’âge globale se situant entre 17 et 18 ans »…

On retrouve un profil très semblable du côté anglais en 2011. Les données du Ministère de la Justice britannique montraient que les 3/4 des émeutiers étaient des adultes et 26% étaient âgés de 10 à 17 ans. Toutefois, parmi les adultes, 95% avaient moins de 40 ans et le tiers avaient entre 18 et 20 ans. Parmi les jeunes âgés de 10 à 17 ans, 88% étaient des garçons et 12% des filles…

Le rapport parlementaire français est clairement centré sur une réponse autoritaire. Parmi les 25 propositions, 13 concernent l’amélioration des moyens du maintien de l’ordre ainsi que le renforcement des polices municipales et de la vidéo-surveillance, deux se focalisent sur le contrôle des mortiers d’artifice utilisés lors des révoltes, 4 concernent le contrôle des réseaux sociaux, et 3 sur le renforcement de l’arsenal pénal et le rôle de la justice…

En 2011, le Ministère de la Justice britannique rapporta ainsi que près des deux tiers des jeunes de 10 à 17 ans impliqués venaient des zones défavorisées : « Les jeunes comparaissant devant les tribunaux provenaient de manière disproportionnée des zones ayant des niveaux élevés de privation de revenu. »

Si la commission parlementaire de la Chambre des Communes s’est d’abord concentrée sur l’intervention de la police, elle considéra aussi les causes du désordre « dans la mesure où ils offrent des leçons pour réduire la probabilité que des perturbations similaires se reproduisent » . Le rapport britannique expliquait que des facteurs sociaux et économiques, combinés à un sentiment de marginalisation et de frustration, avaient contribué à l’intensité et à l’ampleur des émeutes »

https://blogs.mediapart.fr/vonric/blog/210524/emeutes-2023-rapport-du-senat-et-comparaison-avec-les-revoltes-anglaises-en-2011

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Revue Endnotes : Dossier « Young Mattick »

« Nous sommes heureux de publier la première partie de notre dossier « Young Mattick », qui comprend des traductions de nouvelles et de reportages de Paul Mattick datant de 1924-1934. Ce dossier comprend 11 pièces au total, avec une préface de Marie et une postface de @totalcritique https://endnotes.org.uk/dossiers/the-young-mattick »

La préface est traduite avec DeepL

« PRÉFACE UNE RÉFLEXION PERSONNELLE »

par Marie

Le jour, je suis obligée de vendre mon temps, de gagner ma vie sur la chaîne d’emballage d’un entrepôt. La nuit, je consacre d’innombrables heures – aussi ingrates que passionnantes – à la lecture, à l’écriture et à l’édition pour un cercle de discussion communiste marginal, dont j’ai toujours supposé qu’il serait ignoré. Il n’y a donc pas une seule figure de l’histoire du marxisme à laquelle je m’identifie davantage, d’une manière plus profondément personnelle, que Paul Mattick (1904-1981). Ses idées extrêmement rigoureuses, leur motivation subjective passionnée sous la surface, ses luttes et ses doutes en tant qu’autodidacte prolétarien ayant une relation ténue et conflictuelle avec le marxisme académique et qui était néanmoins forcé de se lier d’amitié avec des professeurs afin de pouvoir s’engager avec des pairs intellectuels, et surtout le paradoxe fondamental de toute son approche brutalement honnête : c’était un obsédé de la théorie dont l’intégrité ne lui permettait pas de compromettre le moins du monde les premiers principes, et pourtant il était convaincu que sa propre pensée, ses écrits et son activité n’étaient que des gouttes d’eau insignifiantes dans la mer déferlante de l’histoire du monde.1

Mattick avait une approche de la théorie sociale critique que l’on pourrait presque qualifier de « l’art pour l’art ».2 Il était poussé par une compulsion intérieure urgente à parvenir à une compréhension cohérente des phénomènes qu’il examinait et de l’armature conceptuelle marxienne qu’il utilisait pour ce faire, mais il ne pensait vraiment pas qu’il était très important que quelqu’un d’autre lui prête attention ou le comprenne.3 Ce que Mattick a dit de Marx était également vrai de lui-même : « Cette attitude déconcerte presque tout le monde, mais c’est ce qui fait que je me sens si rarement proche de lui. Il croyait vraiment que l’émancipation de la classe ouvrière devait être la tâche des travailleurs eux-mêmes. Il s’est éduqué, a écrit et pensé par lui-même, et si les masses devaient vraiment être en mesure de se libérer de la condition prolétarienne, de reconstruire et d’administrer elles-mêmes tous les aspects de la société, elles devraient certainement apprendre à s’éduquer et à penser par elles-mêmes. On ne peut pas imposer l’auto-activité à quelqu’un, alors ce n’est pas de l’auto-activité. La liberté ne peut pas être donnée par un intendant bienveillant et éclairé, elle doit être prise par ceux qui se sont éclairés eux-mêmes dans et par le processus même de la prise. C’est en cela que consiste la grande tradition allemande de la Bildung, de Goethe à Hegel et Adorno, et la révolution prolétarienne, si elle doit avoir lieu, sera sa réalisation à l’échelle mondiale – la réalisation de la philosophie.5

Mattick était convaincu de la justesse de ses théories et de son analyse, fondées sur celles de Marx. Non pas d’une manière dogmatique et invariable – il était toujours prêt à affiner et à développer ses idées par la discussion et l’autoréflexion, ainsi que par l’étude et la participation aux événements historiques en cours – mais dans leur compréhension essentielle des « lois du mouvement » fétichistes de la société capitaliste. J’en suis également convaincu. C’est en fin de compte la raison pour laquelle il pensait que ses compagnons de travail finiraient, grâce à l’expérience historique des conditions de la crise capitaliste et à leurs propres efforts pour lutter en leur sein et contre elles, par reconnaître la vérité sous leurs yeux, comme il l’avait fait lui-même. Il pouvait simplement laisser ses idées à la dérive, comme un message dans une bouteille, à l’intention de ceux qui chercheraient. Et s’ils ne le faisaient pas ? Un démagogue colportant des marchandises idéologiques ne ferait, au mieux, aucune différence, et au pire, renforcerait même la passivité, le retard intellectuel et la mentalité de suiveur autoritaire parmi les prolétaires. Une compréhension instinctive et une sympathie pour ce type de perspective m’ont attiré vers l’anarchisme à un très jeune âge. Mais j’ai vite appris6 que presque tous les anarchistes sont tout aussi enchantés par les fantaisies de l’avant-garde, tout aussi prompts à se placer au-dessus et contre la classe, tout aussi trompés quant à l’importance de leur argumentaire politique et de leur tutorat paternaliste que n’importe quel léniniste,7 et souvent tout aussi prêts à se mêler à d’odieux mouvements populistes et nationalistes.

Le capitalisme place intrinsèquement les travailleurs – et doublement les travailleuses – dans la position d’être traités comme des imbéciles, des péons, des enfants à charge. Le désir ardent de communisme est à bien des égards un désir de dignité, de reconnaissance mutuelle, de respect d’une communauté de pairs. Je ne déteste rien de plus que d’être traité avec condescendance et comme un étudiant. Je suis révolté, au niveau le plus personnel, par toute conception de la « politique radicale » qui consacre ce traitement exaspérant comme l’attitude correcte et nécessaire à l’égard de mes camarades prolétaires. Je soupçonne Mattick d’avoir ressenti la même chose, pour des raisons similaires, et ce sentiment transparaît dans ses écrits, m’apparaissant sous la forme de lettres de feu, brûlantes de vérité et de sincérité, presque sans équivalent dans l’ensemble de la littérature marxiste. Seuls Guy Debord et Theodor Adorno me paraissent à peu près aussi convaincants que moi : comme moi, je suis tombé amoureux de la musique et de la poésie ; comme Mattick, le jeune auteur de fiction, ils ont commencé par des activités artistiques, mais ont été contraints de se mettre à la théorie parce qu’ils devaient comprendre pourquoi tout était si horrible et si peu libre ; ils ne se souciaient pas non plus de la démagogie ou de l’enseignement de complaisance. Mais Mattick a lutté et souffert davantage, lui qui, brillant, a vécu une vie de travailleur manuel enchaîné au salaire8, se débattant pour survivre pendant les périodes de chômage, se battant avec des éditeurs adeptes d’un jeu professionnel dont il n’a jamais appris ou accepté les règles. Quelle que soit la rigueur de son raisonnement et la solidité théorique et historique de ses arguments, quelle que soit sa réticence à l’admettre publiquement, il y avait manifestement un motif profondément personnel pour lui, tout comme il y en a un pour moi. Je me reconnais dans ses luttes, ses souffrances et ses humiliations, dans les périodes désertiques de dépression où il n’arrivait pas à écrire, convaincu de son incompétence.9

Les mouches qui bourdonnent autour de la carcasse de la « gauche » sont attirées par un altruisme qui pue la noblesse oblige, un devoir de rendre justice10 à quelque victime vertueuse quelque part ailleurs, une mauvaise conscience qui réclame de l’aide pour les malheureux, et pour l’assouvir, elles cherchent quelque chose à faire, s’affairant à répéter les tics et les rituels que l’on appelle l’activisme.11 Mon attitude, au contraire, est celle que je décèle chez Mattick – une pure fureur exigeant de devenir enfin un être humain, et de prouver dans chaque mot que j’écris12 que la racaille philistine dont le contrôle des moyens de production détermine mon sort misérable n’est pas, pour autant, mes putains de supérieurs. Ou, pour reprendre les mots de Marx : « Je ne suis rien et je devrais être tout.13

https://endnotes.org.uk/dossiers/the-young-mattick

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RUSSIE

« l’argument selon lequel la classe ouvrière russe serait la bénéficiaire de la guerre ne correspond pas à la réalité des cols bleus dans le pays…

 Il existe un paradoxe entre les relations de travail et l’effort de guerre. Aussi bons que soient les salaires et les conditions de travail, les travailleurs restent, à juste titre, méfiants à l’égard de la réalité. En raison de la pression démographique, ils réalisent souvent leur pouvoir en changeant fréquemment d’emploi. La perte de main-d’œuvre qui en résulte met un frein considérable à la productivité et à la sécurité. Il existe des preuves solides que la guerre a aggravé la situation – en particulier dans les professions manuelles mal payées comme les transports publics…

Même en temps de guerre, les grèves non autorisées et les ralentissements de la production se multiplient . »

https://www.themoscowtimes.com/2024/04/23/how-ukraine-war-is-stretching-russian-workers-to-their-limits-a84926

et sur le même site …

« La flambée des salaires en temps de guerre en Russie renforce le soutien de la classe ouvrière à Poutine »

Extraits

« Parmi ceux qui « gagnent » de la situation actuelle se trouvent les millions de Russes occupant des emplois cols bleus et gris. Certaines des professions les plus demandées en temps de guerre sont : opérateur de fraiseuse, machiniste, soudeur, tisserand et ouvrier du vêtement. Même s’il existe certaines différences régionales, les salaires des hommes et des femmes travaillant dans ces professions ont plus que triplé et, dans certains cas, quintuplé. Les tisserands, par exemple, étaient payés entre 18 000 et 25 000 roubles par mois en décembre 2021 (environ 250 à 350 dollars à l’époque), alors qu’ils peuvent désormais toucher 120 000 roubles (1 300 dollars).

Un autre bon exemple est celui des coursiers et des chauffeurs. Les chauffeurs routiers longue distance reçoivent désormais en moyenne 180 000 roubles par mois ( en hausse de 38 % sur un an), tandis que les coursiers peuvent gagner jusqu’à 200 000 roubles par mois. À titre de comparaison, le président Vladimir Poutine a récemment signé un décret portant le paiement mensuel des membres de l’Académie des sciences de Russie, les principaux universitaires et chercheurs du pays, à 200 000 roubles à partir de l’année prochaine.

Même à partir de cette brève analyse, il ressort clairement que les principaux bénéficiaires financiers de la guerre en Ukraine (à l’exclusion des responsables de la sécurité et des soldats) sont ceux dont les professions ont longtemps été considérées comme peu rémunérées et de faible statut. Aujourd’hui, ils bénéficient de salaires élevés et d’un excès d’attention de la part des employeurs qui luttent pour pourvoir les postes vacants, et de l’État dans son ensemble. »

https://www.themoscowtimes.com/2024/05/30/russias-soaring-wartime-salaries-are-bolstering-working-class-support-for-putin-a85273

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FRANCE

https://www.lefigaro.fr/conjoncture/la-cour-des-comptes-propose-de-ne-plus-indemniser-les-arrets-maladie-de-moins-de-8-jours-20240529

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