« Nous sommes les oiseaux de la tempête qui est là » le 27 novembre 2021

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Metallos de Cadix
« Pour nous, les luttes ne sont pas un environnement douillet, une toile de fond destinée à mettre nos idées en valeur, elles sont le problème. Et si nous n’y sommes jamais complètement chez nous, même quand nous y participons, c’est que dans cette société il n’y a pas de place pour le communisme. Les questions que nous posons aux luttes telles qu’elles sont, nous les posons du point de vue du dépassement et de la rupture, du point de vue de ce qui craque, du point de vue des tensions et des déchirements, et ça n’est jamais confortable. » Carbureblog 

***************************************************************************************************************ESPAGNE

L’urgence de mettre fin à cette grève

« Vers 02h00 du matin*, l’assemblée des délégués s’est terminée au cours de laquelle CCOO et UGT ont entériné l’accord préliminaire conclu avec l’employeur en l’absence de consultation avec les travailleurs eux-mêmes…

« cela nous a coûté très cher, nous avons tous quitté nos positions initiales de manière généreuse » »

Enfin, le secrétaire général de l’UGT-FICA à Cadix, Antonio Montoro , considère que le principe d’accord doit « être endossé par les travailleurs de chaque entreprise dans leurs centres de travail respectifs ».

https://www.lavozdigital.es/cadiz/provincia/lvdi-asamblea-delegados-visto-bueno-preacuerdo-metal-cadiz-202111250725_noticia.html

*le 25 novembre

« Dans l’après-midi, la normalité va revenir

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Le secrétaire général de l’UGT-FICA à Cadix, Antonio Montoro, expose certains des points de l’accord conclu avec l’employeur pour le nouvel accord de la métallurgie

« Lorsque l’accord final sera publié, que les syndicats ont demandé de ne pas rendre public, on verra qu’il ne diffère pas beaucoup de ce que nous avons mis sur la table au début des négociations. » Diego Chaves, président des entrepreneurs métallurgistes de Cadix

https://cadenaser.com/programa/2021/11/24/hora_25/1637785655_835430.htmlun bon résumé ! 

« ce sont ces milliers de travailleurs précaires qui depuis une semaine ont entamé un bras de fer avec le patronat pour revendiquer de meilleures conditions de travail. »image.png

Cadix, plus de 20.000 métallurgistes en grève reconductible 

Manifestations de plusieurs milliers de personnes, barricades pour couper l’accès aux zones industrielles et aux voies de communication, sit-in et occupations d’usines : à Cadix, les métallurgistes sont en grève reconductible depuis une semaine pour réclamer au patronat des augmentations de salaires indexées sur l’inflation.

Mardi 16 novembre, à l’aide de matériel industriel, les milliers de travailleurs en grève[1] ont occupé la zone industrielle de Puerto Real et ont installé des piquets de grève à l’entrée des usines pour interrompre la production et paralyser les usines de la baie industrielle de Cadix.

Les travailleurs ont voté la grève après que les négociations sur la convention provinciale entre le patronat et les deux syndicats majoritaires – Commissions Ouvrières (CCOO) et Union Générale des Travailleurs (UGT) – n’aient débouché sur aucuns accords.

Alors que les représentants syndicaux réclamaient des hausses de salaires, le patronat proposait une augmentation de 0,5% sans prise en compte de l’augmentation du coût de la vie. Il refuse en effet d’accorder un quelconque crédit aux revendications ouvrières arguant du fait que ces hausses de salaires sont « irréalisables[2] ».

Très vite, la revendication principale s’est étendue à une dénonciation de la précarité à laquelle est soumise la classe ouvrière. En effet, sur les 30.000 travailleurs que compte l’industrie métallurgique de la province, second secteur économique avec 16,20 % du PIB derrière les services, 22.000 sont embauchés dans les petites et moyennes entreprises de sous-traitance travaillant pour les grands groupes métallurgiques et aéronautiques comme Airbus, Cepsa ou Navantía.

Soumis aux contrats précaires – intérim principalement – mais aussi à l’absence de contrôle sur le paiement des heures supplémentaires, aux accidents du travail ainsi qu’au chômage galopant (27%), ce sont ces milliers de travailleurs précaires qui depuis une semaine ont entamé un bras de fer avec le patronat pour revendiquer de meilleures conditions de travail.

Décidés à ne rien céder, les grévistes tentent de paralyser l’activité des grands groupes qui voient dès lors leur activité menacée. Ainsi, jeudi dernier l’activité d’Airbus a été mise à l’arrêt faute d’intérimaires qui étaient en grève, paralysant la production de l’A320 et de l’A350.

Les grévistes font pression sur les grandes entreprises et sont soutenus par des syndicats comme la CGT qui ont débrayé à Airbus et dénoncent également la fermeture prévue de l’usine et la destruction des emplois que cela suppose. Dans le même temps, les travailleurs des usines pétrochimiques de la province ont aussi débrayé pour ensuite bloquer les principales autoroutes à l’aide de piquets de grève.

Si les deux syndicats majoritaires soutiennent le mouvement social, les déclarations de leurs dirigeants montrent qu’ils n’ont pas prévu une mobilisation d’une telle intensité et qu’ils craignent de se voir déborder par la « radicalité » de la classe ouvrière et de son répertoire d’action, en grande partie fondée sur l’auto-organisation.

Ainsi, Francisco Grimaldi, secrétaire régional des CCOO a déclaré que « les gens sont extrêmement en colère; nous allons voir comment maitriser la situation[3] ».

La volonté de « maîtriser la situation » passe par la dénonciation d’une partie des ressources déployées par la classe ouvrière qui coupe le trafic autoroutier et ferme l’accès aux raffineries et aux centres industriels dans la Baie de Cadix pour empêcher la police antiémeute d’accéder aux usines.

Grimaldi se désolidarise de ces actions : « L’accès à la raffinerie a été coupé ce matin à 6h30. J’ai vu un incendie à Guadarranque et je l’ai signalé d’urgence, car je ne suis pas d’accord avec ce type d’action[4]. » Ces déclarations révèlent la crainte des directions syndicales confrontées une « radicalisation » de la mobilisation. Ils demandent aux travailleurs de cesser de bloquer les autoroutes et de centrer leurs actions sur les lieux de travail afin de « bien gérer ce conflit[5] ».

Ces propos mettent en avant une représentation spécifique de l’action syndicale et ouvrière, celle-ci devant être circonscrite à l’usine et ne pas empiéter sur l’espace public afin de ne pas « gêner » les citoyens et « préserver leur sympathie ».

Pour l’heure ces propos semblent inaudibles : non seulement la grève s’étend mais de nombreuses associations citoyennes, syndicats d’étudiants, etc. appellent à des manifestations et à des actions de soutien. Les grévistes comprennent que mettre fin à leurs actions signifierait un recul dans la construction du rapport de force face au patronat. D’autant plus que celui-ci est aidé par Madrid qui tente de réprimer la grève.

Dès mardi dernier en effet le gouvernement PSOE-UnidasPodemos a mobilisé la police anti-émeute dans le but de ramener l’ordre dans la province. Les images des blindés de la police nationale ont fait le tour des télévisions et constituent un symbole terrible pour la coalition de gauche qui n’a de cesse de se présenter comme « progressistes ».

Hier, le groupe parlementaire UP a présenté une « déclaration institutionnelle » devant le Congrès des Députés[6]. Ce texte réaffirme la légitimité de la grève et dénonce dans le même temps sa criminalisation. Dans le même temps Yolanda Díaz, ministre du travail (UP) et deuxième vice-présidente du gouvernement, a fait savoir aux membres socialistes du gouvernement son désaccord face aux méthodes policières employées.

Du côté du PSOE, Hector Gómez, porte-parole des socialistes au Congrès, a également réaffirmé son soutien aux travailleurs. Les deux formations politiques au pouvoir demandent ainsi aux syndicats et au patronat de parvenir à un accord dans les plus brefs délais. Pourtant, ces déclarations d’intention ne parviennent pas à cacher la réalité du dispositif mis en place par le ministère de l’intérieur. Celui-ci a déployé à Cadix l’Unité d’Intervention Policière (UIP) et ses deux blindés, achetés à l’armée de terre en 2019[7] et dont l’objectif est de déloger les travailleurs et de briser les piquets de grève.

Ces forces anti-émeutes sont soutenues par la Garde Civile qui utilise les bombes à gaz et les balles en caoutchouc pour réprimer la mobilisation.

Ce mardi, d’autres manifestations sont prévues à Cadix et dans les localités de la province comme à Algeciras. Dans le même temps les métallurgistes maintiennent leurs actions de blocages à l’aide des piquets de grève. Nul doute que ce conflit durera et que les travailleurs maintiendront le rapport de force tant que le patronat refusera de satisfaire leurs revendications.

[1] Sur 26.000 ouvriers, 95% d’entre-deux sont en grève. Les syndicats dénoncent les tentatives d’intimidation de certaines entreprises qui ne respectent pas le droit de grève. Certains patrons menacent en effet  leurs employés de sanctions et de licenciements. « Los sindicatos advierten de que si no hay convenio en el metal, se irá a la huelga indefinida”, 8directo, 10 novembre 2021.

[2] Lo que hay detrás de las barricadas de los trabajadores del metal que han vuelto a encender Cádiz, Publico, 19 novembre 2021. [3]Los sindicatos convocantes de la huelga del metal piden a las plantillasque no corten las autovías del Campo de Gibraltar, El diario, 18 novembre 2021.

[4]Ibid.

[5]Ibid.

[6]La huelga del metal en Cádiz salta al Congreso de los Diputados, Noticias, 22 novembre 2021. [7] El envío de un vehículo BMR de la Policía desata la polémica en la huelga del metal de Cádiz, vozpópuli, 22 novembre 2021

https://blogs.mediapart.fr/arnaud-dolidier/blog/231121/cadix-plus-de-20000-metallurgistes-en-greve-reconductible

Les métallurgistes de Séville et les employeurs signent un accord qui garantit la paix sociale pendant trois ans

« Pas de manifestations, pas de grève, pas d’émeutes de rue, pas de piquets violents. Contrairement à ce qui se passe dans la métallurgie de Cadix, les travailleurs du secteur dans la province de Séville et l’employeur Fedeme ont signé ce mercredi la convention collective de la sidérurgie pour les années 2021 à 2023. L’accord concerne 7 288 entreprises et 72 547 travailleurs de la province , qui affrontent les prochaines années de reprise économique avec un document qui leur garantit la paix du travail…

Jorge Mira, responsable du secteur métallurgique de l’UGT à Séville. « Nous aspirions à plus, mais en période de pandémie, les syndicats et les entreprises doivent faire des effortsCet accord garantit la paix sociale, surtout quand nous savons ce qu’il y a à Cadix. » »

https://www.lavozdigital.es/economia/sevi-trabajadores-metal-sevilla-y-patronal-firman-pacificamente-convenio-tres-anos-202111241906_noticia.html

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Trois nuits de violences au Pays-Bas contre les restrictions sanitaires

Après le chaos à Rotterdam vendredi, des heurts ont éclaté samedi soir à La Haye. Dans un quartier populaire de la ville où siège le gouvernement néerlandais, des policiers en tenue anti-émeute ont chargé des groupes de manifestants contre les restrictions sanitaires, qui leur jetaient des pierres.

«Les gens protestent contre le confinement et la 2G» qui autorise les seuls vaccinés («geimpft») et guéris («genesene») à accéder à certains lieux publics.. »

https://www.lefigaro.fr/international/pays-bas-nouveaux-heurts-apres-une-manifestation-anti-restrictions-covid-20211121

« Pour une série d’observateurs, ce serait donc davantage le trop-plein d’interdits, commencé en 2014 avec une très vaste opération de restrictions budgétaires, que le mouvement antivaccin, qu’il faudrait incriminer. »

https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/22/aux-pays-bas-flambee-de-violence-contre-les-restrictions-sanitaires_6103141_3244.html

« Le gouvernement néerlandais a dû démissionner le 15 janvier après qu’il a été révélé que 20 000 parents avaient été poursuivis à tort par l’État néerlandais pour fraude. Cela a conduit de nombreuses familles à la ruine financière. La plupart d’entre eux étaient des migrants. »

Emre a déclaré aux journalistes après les #CoronaRiots à #NL en janvier : « Alors ils disent : nous sommes l’écume de la terre. Mais le gouvernement a volé des millions aux familles, a détruit des familles. S’ils le font, c’est légal parce qu’ils sont le gouvernement . Si nous le faisons, nous sommes des criminels. »

En traduc google

Reportage et réflexions sur les émeutes du 19 novembre à Rotterdam

« Le rapport est paru sur It’s Going Down , nous l’avons traduit et publié immédiatement car nous pensons qu’il est extrêmement important de diffuser des informations sur ce qui se passe réellement à Rotterdam. Sunzi Bingfa

 Un camarade aux Pays-Bas a envoyé un rapport de première main sur l’extraordinaire émeute anti-policière la nuit dernière à Rotterdam, aux Pays-Bas, au cours de laquelle la police néerlandaise a tiré dans la foule. Certaines « gauches » distantes ont tenté d’écarter ces émeutes car elles coïncidaient avec et/ou éclipsaient une manifestation appelée par la droite contre les nouvelles restrictions gouvernementales. Mais quelque chose comme le soulèvement des jeunes contre la police hier soir ne peut pas être aussi facilement écarté – comme notre auteur l’indique clairement. (Préface IGD)

Je ne sais pas par où commencer pour écrire sur ce sujet. D’une part, je suis submergé par les émotions car je suis encore en train de traiter ce que j’ai vécu la nuit dernière. D’un autre côté, j’essaie de comprendre ce qui s’est passé du point de vue de quelqu’un qui croit en une révolution sociale. Je ne pense pas pouvoir intégrer ce dernier dans ce court texte chargé d’émotion, mais certaines choses doivent être dites maintenant. Ce qui s’est passé la nuit dernière était bien plus que le prétendu « soulèvement fasciste » que beaucoup de gens rejettent.

Hier soir, une manifestation a été appelée contre les mesures (renouvelées) contre le coronavirus. Cette protestation a été clairement initiée par des gens qui pour la plupart devraient être étiquetés comme fascistes. Cependant, ces manifestations attirent une foule bien plus diversifiée que les simples fascistes, et le mécontentement s’accroît, surtout maintenant que l’ État utilise une répression de plus en plus stricte pour contrôler la propagation du virus.

Pendant tout ce temps, je n’avais pas vu un seul signe lié à la manifestation, entendu un seul slogan ou vu une seule banderole. Il s’agissait d’une haine collective et généralisée de la police. Vous pouviez le goûter, le sentir et le sentir à chaque coin de rue cette nuit-là.

Une grande partie du potentiel de ce mouvement est alimentée par l’approche complètement arbitraire et irresponsable adoptée par le gouvernement néerlandais tout au long de la crise pandémique. La frustration face aux mesures pandémiques augmente et se diversifie. Il y a à la fois des gens qui pensent que la pandémie est grave et qu’il faut y faire face et ceux qui croient aux mensonges du mouvement anti-Vax et tombent sous le charme de leurs réponses simples. Il est difficile de trouver des personnes qui soutiennent l’approche du gouvernement pour faire face à la pandémie: une politique basée sur la possibilité de laisser le virus se propager aussi longtemps que les hôpitaux peuvent gérer l’admission de personnes dans les unités de soins intensifs plutôt que sur la prévention de la propagation et la concentration sur les vaccinations et fournir des installations d’essai adéquates.

Après que le gouvernement a décidé en septembre de l’année dernière d’abandonner arbitrairement toutes les mesures en cas de pandémie, les cas d’infection ont atteint un niveau record. Même les mesures les plus simples, comme le port d’un masque facial et le maintien de la distance sociale , ont été abandonnées du jour au lendemain.

Les manifestations contre les actions du gouvernement se poursuivent depuis le début de la pandémie et elles ont clairement été dominées par les fascistes ; il faut être clair à ce sujet. Mais ce serait une erreur de discréditer comme la même chose la tendance sociétale plus large et croissante de frustration envers le gouvernement néolibéral. Quiconque n’est pas en colère contre ce qui se passe n’a rien enregistré. Les fascistes abusent de ces frustrations, et cela ne devrait pas surprendre, mais discréditer tout le monde en tant que « fasciste » est une approche bon marché qui empêche une analyse sérieuse. Les événements d’hier étaient bien plus qu’une manifestation pandémique. Il s’agissait d’une révolte généralisée contre la police, rejointe par des foules de jeunes qui n’avaient pas grand-chose à voir avec les manifestations mais avaient toutes les raisons de saisir le moment et riposter. L’affirmation selon laquelle ce qui s’est passé la nuit dernière était un « soulèvement fasciste » est tout simplement un mensonge.

« Les révoltes ne peuvent être comprises que par ceux qui ont les mêmes besoins que les insurgés, c’est-à-dire par ceux qui sentent qu’ils font partie de la révolte. » Philippe Argenti

Lorsque de nouvelles mesures gouvernementales ont été introduites plus tôt cette année, des émeutes ont éclaté dans le sud de la ville. En même temps que les manifestations antivax, les jeunes ont commencé à manifester en réponse aux nouvelles réglementations. (voir aussi l’ article sur Sunzi Bingfa , d.Ü.)

Hier soir, j’ai entendu qu’il y avait une autre agitation et j’ai décidé d’aller le voir sans savoir à quoi m’attendre. Quand je suis arrivé sur les lieux, aucun policier n’a été vu. Une voiture de police était garée au milieu de la rue, abandonnée et défoncée. Alors que je marchais, j’ai vu une voiture de police en feu au coin de la rue.

Des foules de gens s’étaient rassemblées et étaient dans les rues. La plupart d’entre eux semblaient avoir peu ou rien à voir avec la protestation initiale ; les foules étaient principalement des adolescents qui traînaient dans le centre-ville. Ici et là, il y avait de petits groupes de voyous qui étaient manifestement mieux organisés que la plupart des gens là-bas. Ce que je ne savais pas, c’est que la police tirait déjà des coups de feu.

La situation apparemment calme m’a troublé; il s’est avéré que la police s’était retirée peu de temps avant mon arrivée. J’ai décidé de me promener un peu pour voir ce qui se passait dans la rue. Je ne pouvais pas dire si la plupart des gens regardaient ou participaient à quoi que ce soit, mais il y avait environ un millier de personnes dans la rue dans ce quartier. Des barricades en feu ont été érigées plus loin dans la rue, principalement avec les scooters électriques de location superflus et abondants.

Un groupe de policiers anti-émeute a émergé d’une rue latérale et a commencé à former une ligne devant la voiture de police en feu. Lorsqu’ils ont essayé de fermer la ligne, une grande partie de la foule les a attaqués avec des pierres, des feux d’artifice, des panneaux de signalisation, etc. Les policiers ont immédiatement dégainé leurs armes et ont commencé à tirer sur place. Malgré les violentes attaques d’une direction, la police a tiré sur une personne dans une autre direction qui, autant que je sache, n’attaquait pas du tout. Cette personne est tombée au sol lorsqu’elle a été touchée par une balle et a finalement été traînée par la police anti-émeute lorsque de nombreuses personnes se sont retirées après avoir réalisé ce qui venait de se passer.

Après cela, la police, toujours en infériorité numérique, a commencé à utiliser leurs voitures comme armes, conduisant à grande vitesse, pourchassant tous ceux qu’ils pouvaient obtenir devant leurs voitures. Cela s’est soldé par une poursuite en voiture d’une heure, au cours de laquelle les policiers ont conduit leurs véhicules dans la foule. Les gens ont riposté avec tout ce qu’ils ont pu trouver. Les groupes se séparent, mais la foule dans son ensemble semble également grossir.

Il y a eu des heurts avec la police non seulement sur le long boulevard où tout a commencé, mais aussi dans les rues secondaires. Partout où j’allais, il y avait des adolescents qui semblaient ne rien faire, mais quand les policiers sont passés, les adolescents n’arrêtaient pas de les attaquer. Pendant tout ce temps, je n’avais pas vu un seul signe lié à la manifestation, entendu un seul slogan ou vu une seule banderole. Il s’agissait d’une  haine collective et généralisée de la police. Quelque chose que vous pourriez goûter, sentir et ressentir à chaque coin de rue ce soir-là.

Peu de choses ont changé pendant environ une heure alors que la police tentait de se regrouper et d’amener des renforts. Quand ils se sont finalement rassemblés, ils ont attaqué avec des canons à eau et des centaines de policiers anti-émeute, et l’affaire s’est transformée en une poursuite nocturne à travers le centre-ville. J’ai décidé d’arrêter car je n’avais toujours pas bien compris ce qui se passait sous mes yeux.

J’ai vu des manifestations, des émeutes et des combats de rue plus violents que ce qui s’est passé la nuit dernière. J’ai vu des policiers utiliser leurs voitures comme armes. J’ai vu la police sortir ses armes… Mais tout ça, c’était dans d’autres pays où la police ripostait d’abord avec des gaz lacrymogènes, des canons à eau, des balles en caoutchouc, etc.

J’ai toujours pensé que lorsqu’il y avait une émeute comme celle-ci aux Pays-Bas, la police tirerait rapidement. Pourtant, je n’aurais jamais prévu ce niveau de volonté d’utiliser la force meurtrière. Je n’aurais jamais prédit à quel point il a été utilisé hier soir, souvent sans discernement. Plus tard dans la nuit, le maire a déclaré sans ironie : « On a demandé l’autorisation d’utiliser des gaz lacrymogènes. Il a été accordé mais pas exigé ». Et autant je suis bouleversé par ce qui s’est passé, autant je me sens naïf d’être surpris.

Moi aussi, je n’ai jamais vu une révolte aussi généralisée contre la police. La police de Rotterdam a construit un héritage de comportement violent et raciste et est ouvertement et publiquement soutenue par notre maire et une grande partie du conseil local. Alors que nous avons enduré un gouvernement de plus en plus corrompu et éhonté, de plus en plus de gens se rendent compte que l’État ne se soucie pas d’eux. Ils se rendent compte que la police et toutes les autres institutions étatiques ne se battent que pour les plus privilégiés. Ils ne sont pas là pour nous, ils ne l’ont jamais été et ne le seront jamais.

Pour analyser ce qui s’est passé, regardons les émeutes de Londres de 2011, les émeutes de Paris de 2005 et toutes les autres émeutes anti-policières qui ont eu lieu dans cette partie du monde au cours de la dernière décennie. Ces troubles sont spontanés, chaotiques et destructeurs, et incarnent souvent certaines des tendances les plus venimeuses que la vie moderne ait produites. Les anarchistes ont tendance à idéaliser « l’émeute » et à oublier sa laideur. C’est moche, toujours, mais il y a quelque chose dedans que nous devrions embrasser, et à moins que nous y travaillions activement en tant qu’anarchistes, nous ne pouvons pas prétendre combattre aux côtés des moins privilégiés.

Je me souviens de nous être posé des questions sur nos positions sur ces précédents troubles. Ces questions sont difficiles à répondre. Vous n’avez pas qu’une seule réponse pour commencer. Plus important encore, ces questions nous obligent à réfléchir sur notre propre position en tant qu’anarchistes, plutôt que de chercher des excuses pour dire que la situation ne nous affecte pas… parce que c’est le cas.

Il manque encore un million de choses à ce rapport, mais je sens qu’il y a une urgence sur le sujet qui ne permet pas une longue réflexion avant la publication de ce petit texte. Il est destiné à contrer le faux récit selon lequel il s’agit d’un « soulèvement fasciste » et à nous faire réfléchir sur la façon dont nous traitons les soulèvements en général. La foule de gauchistes autoproclamés qui ont applaudi la brutalité policière de la nuit dernière est dégoûtante et totalement hypocrite. Alors qu’ils acclamaient les violences policières sur Internet, j’ai vu des jeunes, notamment des jeunes migrants, qui sont harcelés quotidiennement par la police raciste, se faire tabasser et tirer dessus. Il ne devrait y avoir aucune discussion ici sur de quel côté nous sommes. »

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En Belgique, la manifestation contre le passe sanitaire dégénère

« Il s’agit de la manifestation la plus violente depuis celle du mouvement “Black Lives Matter” (juin 2020), selon la police. Et si la majorité des manifestants étaient venus pour manifester pacifiquement, une minorité souhaitait manifestement en découdre et semer le chaos. En fin d’après-midi, de jeunes Bruxellois se sont d’ailleurs mêlés aux émeutiers et ont provoqué d’autres dégâts…

« Contrairement à ce qu’affirment certains médias, les incidents n’ont pas été causés par des ‘manifestants’. C’est faux. Je condamne la violence mais elle reflète aussi le niveau de nervosité de la population et c’est plutôt une bonne nouvelle. »

https://www.7sur7.be/belgique/qui-sont-les-emeutiers-a-lorigine-des-debordements-a-bruxelles-ce-que-lon-sait~af0279f3/

 « C’est surtout l’obligation du passe sanitaire qui a mobilisé les Belges, très inspirés par les manifestants des Pays-Bas. De ce fait, le rassemblement à Bruxelles a drainé de nombreux manifestants venus de Flandre contrairement aux précédentes manifestations bruxelloises surnommées « la Boum ». »

https://www.rfi.fr/fr/europe/20211121-en-belgique-la-manifestation-contre-le-passe-sanitaire-d%C3%A9g%C3%A9n%C3%A8re

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 le livre de Jason Smith @profitratedown chez Editions Grevis  » Dans un monde où le travail mal payé est abondant rien ne pousse à économiser la main d’oeuvre. » Derrière la fantasme de la machine intelligente il n’y a que la répétition de la misère, de l’exploitation

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MEXIQUE

« La police ne prend pas soin de moi – mes amis prennent soin de moi »

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« Mexico, 25 novembre (EFE).- Des affrontements ont eu lieu à Mexico à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes alors que des milliers de personnes ont défilé pour condamner la violence sexiste, qui tue au moins 10 femmes par jour dans le pays. »

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VIETNAM

« un groupe qui, ensemble, ne peut pas se permettre de se considérer comme autre chose qu’un autre maillon de la chaîne d’approvisionnement technologique »

« Il ne s’agissait pas de « travail forcé » dans le sens où des travailleurs étaient physiquement regroupés dans des tentes, ou se retrouvaient en servitude pour dettes et donc contraints à la situation », a déclaré Joe Buckley, un expert des questions du travail vietnamien. « Mais à un autre niveau, tout travail est du travail forcé, car les travailleurs doivent vendre leur force de travail afin d’obtenir de l’argent pour survivre. C’est ce que nous avons vu au Vietnam – la coercition était économique et structurelle, laissant de nombreux travailleurs avec peu de choix. »…

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Alors que les travailleurs retournent dans leur ville natale, fatigués de la pression de la ville et du risque de futurs lockdowns, une pénurie de main-d’œuvre semble se préparer dans les zones industrielles du Vietnam. Les travailleurs avec lesquels Rest of World s’est entretenu semblaient prendre la situation en main, comme ils l’ont fait pour tout le reste – un fait peu surprenant pour un groupe qui, ensemble, ne peut pas se permettre de se considérer comme autre chose qu’un autre maillon de la chaîne d’approvisionnement technologique. »

https://restofworld.org/2021/samsung-worker-factories-pandemic/?fbclid=IwAR0k0Z-_la4CrMbn7M6YcVNS8LBGWYKQJ2U2BgHGEyyhCS7lZbW8xdkNSLE

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Allez, au chagrin !!

La main-d’œuvre britannique diminue après une forte augmentation du nombre de personnes choisissant de quitter leur travail

La Resolution Foundation a déclaré que si le chômage de masse avait été évité pendant l’urgence de Covid-19, il y avait eu une augmentation du nombre de personnes qui avaient quitté le marché du travail et ne cherchaient plus d’emploi.

Reflétant une forte augmentation des retraites anticipées chez les travailleurs âgés, le groupe de réflexion a déclaré que l’inactivité économique – une mesure des personnes sans emploi, mais qui ne cherchent pas de travail – avait grimpé de 586 000 depuis le début de la crise…

Selon le rapport, la participation à la population active britannique a diminué de 1,2 point de pourcentage chez les travailleurs âgés de 55 à 64 ans, la plus forte baisse de toute récession au cours des 40 dernières années.

https://www.theguardian.com/business/2021/nov/23/uk-workforce-shrunk-people-leaving-work-resolution

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 La Guadeloupe s’embrase sur fond de crise sanitaire

« La Guadeloupe est-elle sur le point de vivre un nouveau conflit social de grande ampleur comme celui qui, il y a douze ans, avait paralysé le département durant quarante-quatre jours ? Le précédent de 2009 est dans toutes les têtes, tant l’atmosphère demeure tendue dans l’archipel, au terme d’une semaine de grève générale illimitée décrétée, lundi 15 novembre, par un collectif d’organisations syndicales qui rejette l’obligation vaccinale pour les soignants.

Après quatre jours de manifestations et de blocages des axes routiers, des scènes de violences urbaines, survenues dans la nuit de jeudi à vendredi, ont poussé le gouvernement à annoncer l’envoi de 200 policiers et gendarmes supplémentaires en Guadeloupe dans les prochains jours. Les émeutiers ont pillé des bijouteries de Pointe-à-Pitre et incendié six bâtiments du centre-ville ; quatre d’entre eux ont été complètement détruits par les flammes. Vendredi, la vie a tourné au ralenti dans le département, de nombreuses écoles restant fermées, tout comme les bureaux de poste et les tribunaux. »

Lire aussi l’archive (2009) : « Les forces de l’ordre sont débordées »

https://www.lemonde.fr/societe/article/2009/02/18/les-forces-de-l-ordre-sont-debordees_1157160_3224.html

https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/20/la-guadeloupe-s-embrase-sur-fond-de-crise-sanitaire_6102952_3244.html

« Grève générale illimitée : la plateforme de revendications compte 32 points

Cette fois, pas de trace d’une demande d’augmentation de 200 € pour tous. Sinon, on se croirait vraiment revenus au complexe World Trade Center (où se déroulaient les séances historiques de négociations, durant la précédente grève générale illimitée, en 2009). »

https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe/greve-generale-illimitee-la-plateforme-de-revendications-compte-32-points-1159861.html

MARTINIQUE

« Alors que la contestation sociale gronde en Guadeloupe depuis une semaine, un appel à la grève générale a été lancé en Martinique, à partir de ce lundi. Signé par 17 syndicats, le préavis de grève, déposé le 15 novembre, détaille dix points de revendications, parmi lesquels la fin de l’obligation vaccinale et des suspensions pour les soignants, mais aussi la hausse des salaires et des minima sociaux, le prix des carburants et du gaz. »

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/appel-a-la-greve-generale-en-martinique-a-partir-de-lundi_4853589.html

l’intersyndicale à l’origine de la grève générale appelle à la levée des barrages

« Les représentants syndicaux déclarent avoir pris cette décision pour éviter les risques d’embrasement, comme à la Guadeloupe, où les violences, d’une ampleur supérieure à celles de la Martinique, ont continué mardi….

L’appel de l’intersyndicale ne garantit pas que tous les barrages routiers soient levés rapidement, certains d’entre eux étant tenus par des personnes non syndiquées. »

https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/11/24/martinique-l-intersyndicale-a-l-origine-de-la-greve-generale-appelle-a-la-levee-des-barrages_6103401_3224.html

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FRANCE

Dans les entreprises, la tension monte sur les salaires

Decathlon, Labeyrie, Leroy-Merlin… Les mouvements de grève se multiplient dans de grandes entreprises jusqu’ici peu touchées par ce type de conflit social. En cause, des rémunérations jugées trop basses alors que l’inflation rogne le pouvoir d’achat….

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Plus que leur ampleur, c’est le fait qu’ils éclatent dans des secteurs et entreprises guère habitués aux mobilisations qui étonne.

« Jamais j’avais vu ça ! La dernière grève, chez Labeyrie, c’était en 2012 ! »

Le mouvement avait commencé le 16 octobre, à 4 h 30. « Une trentaine de salariées a décidé de se lancer. C’est venu d’elles ! Elles ont ensuite demandé l’assistance des syndicats. Et puis c’est parti comme une traînée de poudre, en quelques heures, 300 étaient dehors, ils n’attendaient que ça. »

https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/11/22/la-tape-dans-le-dos-ne-paye-pas-le-loyer-dans-les-entreprises-la-tension-monte-sur-les-salaires_6103104_3234.html

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ALGERIE

« les syndicats algériens craignent une explosion sociale »

Le Fonds monétaire international (FMI) vient de saluer la Loi de finances 2022 de l’Algérie.

Logique, celle-ci répond à ses recommandations de longue date, notamment la fin des subventions. Mais,si l’institution affiche son satisfecit, les syndicats algériens, eux, craignent une explosion sociale…

 «Je crains personnellement que cela va créer des tensions et pousser vers une explosion sociale, du fait que beaucoup de familles seront fortement lésées, au moment même où le pouvoir d’achat a chuté de 40% au cours de ces 10 dernières années et que cela continue encore aujourd’hui»…

http://afrique.le360.ma/algerie/economie/2021/11/26/36168-algerie-la-loi-de-finances-2022-satisfait-le-fmi-mais-souleve-des-craintes-dexplosion-socialeimage.png

contre la hausse des prix de jeunes Algériens jettent des pierres contre les forces de l’ordre, le 6 janvier 2011. — AFP PHOTO

LA FIN DES SUBVENTIONS AUX PRODUITS DE BASE

« Les pauvres se voient bien dans la rue mais il n’y a pas d’outils statistiques pour les identifier »

Pendant des années, l’Algérie a pu maintenir la paix sociale en finançant son système d’aides grâce à la manne d’hydrocarbures, d’où elle tire plus de 95% de ses revenus extérieurs et environ 60% du budget de l’Etat.

Avec la chute des cours, « l’Etat n’a plus les moyens d’une politique sociale aussi généreuse et indifférenciée », analyse pour l’AFP l’économiste Omar Berkouk…

La réforme vise, a-t-il expliqué, à « orienter les fonds alloués vers les véritables ayants-droit à travers un dispositif prévoyant un ciblage des plus nécessiteux ».

L’économiste Berkouk s’est dit préoccupé de la façon dont seront calculées et attribuées les compensations. « Compte tenu de la sphère économique informelle, de l’absence de déclarations de revenus et de patrimoine, il est difficile de bien recenser les personnes qui en ont besoin », a-t-il mis en garde.

« Les pauvres se voient bien dans la rue mais il n’y a pas d’outils statistiques pour les identifier », a-t-il ajouté, jugeant possible que les consommateurs les plus aisés continuent de « bénéficier de droits indus ». »

http://afrique.le360.ma/algerie/economie/2021/11/22/36116-algerie-la-fin-des-subventions-aux-produits-de-base-un-mal-necessaire-qui-inquiete-36116

« prolifération de l’informel et précarisation croissante des couches sociales liées au salariat avec l’extension  de la pauvreté.

PRECARITE

Des classes populaires, fragiles voire en état de survie, hétérogènes et émiettées ; 45,5 % des 11 millions de travailleurs algériens perçoivent des revenus mensuels inférieurs à 30 000 dinars, soit moins de 233 dollars EU , tandis que le pouvoir d’achat des salariés  a chuté  de 50% en 10 ans et que  27% des ménages n’avaient pas les moyens de subvenir à leurs besoins courants durant le confinement , soit approximativement  2,4 millions de ménages, sur près de 9 millions. Ces ménages regroupaient une population d’approximativement 11,36 millions de personnes.

 En 2019, les salariés du secteur structuré représentaient à peine 26% de la population en âge de travailler(contre près de  80% en France), dont 14% dans le  secteur public (dont 7% dans la fonction publique), bénéficiant  d’un emploi stable mais dont le pouvoir d’achat est en  détérioration continue et 12%   dans le secteur privé , en majorité,  précaires et non déclarés, travailleurs au noir qui restent dans les limites de l’accès aux marchés. Le secteur non structuré, en marge de la reglementation, qui englobe  ce qu’on appelle les informels, précarisés et appauvris, estimés à 11% de la population en âge de travailler et   34%  de la population occupée. Les femmes au foyer représentent 29% de la population en âge de travailler. Le taux de chômage s’est aggravé passant de 11,4% en 2019   à 14,54%, en 2021. »

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