« Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce » le 8 février 2020

oiseaux nouveau

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« Pour nous, les luttes ne sont pas un environnement douillet, une toile de fond destinée à mettre nos idées en valeur, elles sont le problème. Et si nous n’y sommes jamais complètement chez nous, même quand nous y participons, c’est que dans cette société il n’y a pas de place pour le communisme. Les questions que nous posons aux luttes telles qu’elles sont, nous les posons du point de vue du dépassement et de la rupture, du point de vue de ce qui craque, du point de vue des tensions et des déchirements, et ça n’est jamais confortable. » Carbureblog

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L’épidémie de coronavirus a stoppé net l’économie de la Chine

L’impact sur l’économie, qui dépend du rythme de propagation du virus et de son traitement, est toutefois difficile à prévoir. Pour l’instant, vingt-quatre provinces chinoises ont décidé d’allonger les congés du Nouvel An jusqu’au 9 février inclus. Ensemble, elles représentent 80 % du PIB chinois et 90 % des exportations du pays

https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/04/coronavirus-l-economie-chinoise-est-a-l-arret_6028357_3234.html

 les usines chinoises à l’arrêt, l’industrie européenne s’inquiète

« Après le choc de la demande, voici donc venu le choc de l’offre. Les entreprises européennes qui doivent faire face à une chute de la consommation en Chine pourraient voir leur production sérieusement perturbée par des problèmes d’approvisionnement. »

https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/07/coronavirus-les-usines-chinoises-a-l-arret-l-industrie-europeenne-s-inquiete_6028771_3234.html

CHINE CORONA

« La Chine est l’atelier du monde. C’est de là que viennent la plupart des appareils électroniques grand public occidentaux. Et si vous craigniez que les fournitures de biens numériques ne s’épuisent, n’ayez crainte. Le mastodonte de la production capitaliste continue.

Foxconn, la société d’électronique qui fournit Apple, a commencé à fabriquer ses propres masques chirurgicaux, permettant aux travailleurs chinois de produire des iPhones sans interruption alors que la crise des coronavirus continue, rapporte Rob Davies . »

https://www.theguardian.com/technology/2020/feb/07/foxconn-makes-masks-for-its-iphone-workers-amid-coronavirus-crisis-apple

« Un virus au cœur de la machine à exporter chinoise »

« Devenue l’atelier industriel du monde, à la faveur de la mondialisation défendue depuis les années 1990, la Chine a désormais une place déterminante dans la chaîne de valeur des multinationales. Elle domine, voire est en position de quasi-monopole sur des pans entiers de l’économie mondiale. Composants électroniques, semi-conducteurs, terres rares, pièces industrielles, produits chimiques, textile, pharmacie, chaussures… dans tous ces secteurs, elle est devenue le fournisseur du monde. Selon le Wall Street Journal, 80 % des principes actifs des médicaments vendus aux États-Unis proviennent de Chine. En cas de ruptures massives dans les chaînes d’approvisionnement, le monde va vite réaliser que les politiques de délocalisation à outrance, du zéro stock, du flux tendu ont un coût élevé pour la société, que sa sécurité même n’est pas assurée.

Mais même si l’épidémie est rapidement endiguée, l’économie mondiale n’est pas à l’abri d’un autre choc : un ralentissement prononcé en Chine. Avant même le coronavirus, l’économie chinoise donnait de sérieux signes d’essoufflement. Elle n’était plus déjà capable de maintenir le rythme de croissance effrénée qu’elle avait su tenir auparavant : tout le modèle chinois est menacé d’embolie, croulant sous une montagne de dettes, de surinvestissements, de surcapacités industrielles créées au cours des deux dernières décennies. La guerre commerciale lancée par Donald Trump est intervenue juste au moment où la Chine commençait à ne plus savoir comment masquer ces vulnérabilités.

Fin 2019, Pékin annonçait que la croissance du pays pourrait, pour la première fois depuis des années, passer en deçà du seuil symbolique des 6 % en 2020. La prévision semble désormais très ambitieuse. Moody’s vient de réviser les siennes à la baisse, tablant au mieux sur une croissance chinoise de 5,4 % cette année. Ce n’est sans doute que la première d’une longue série de révisions pour la Chine et le monde.

L’avertissement du président Xi Jinping soulignant que l’épidémie représente un danger de déstabilisation économique et sociale majeur, et appelant toutes les forces politiques à se mobiliser pour vaincre « le diable » coronavirus, traduit l’inquiétude qui règne dans les cercles du pouvoir. Non seulement face à une épidémie qui chaque jour fait plus de morts et de victimes. Mais aussi en raison de ces conséquences. L’arrêt d’une partie des productions, le bannissement par certains pays – Indonésie ou Pakistan par exemple – des importations chinoises font courir le risque d’une chute sans contrôle de l’économie chinoise.

En 2015, le monde avait pu prendre la mesure de ce que signifiait un ralentissement chinois pour l’économie mondiale. Pétrole, matières premières, marchés boursiers, tout avait valdingué. Des pays du Sud, à l’instar du Brésil ou de l’Argentine qui avaient assis tout leur développement sur le miracle chinois, se sont retrouvés aux prises avec une récession et des difficultés financières dont ils ne sont toujours pas sortis. À la dernière minute, afin d’éviter un effondrement mondial, la banque centrale de Chine avait relancé la machine à liquidités et injecté des milliards afin de soutenir l’activité. L’économie mondiale était repartie cahin-caha.

Mais il n’est pas assuré que les mêmes moyens suffisent aujourd’hui pour relancer l’activité, tant le coronavirus s’attaque à un modèle affaibli. Alors ce ne serait pas seulement la Chine qui serait infectée mais l’économie mondiale. »

https://www.mediapart.fr/journal/international/050220/un-virus-au-coeur-de-la-machine-exporter-chinoise

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UK

« Le ralentissement de la productivité au Royaume-Uni est le pire depuis la révolution industrielle »

PRODUCTIVITE

« Des recherches menées par des universitaires de l’Université du Sussex et de l’Université de Loughborough montrent que le ralentissement de la croissance de la productivité depuis la crise financière de 2008 est presque deux fois plus grave que la pire décennie précédente pour les gains d’efficacité, 1971-1981, et est sans précédent depuis plus de deux siècles….

En se concentrant sur les épisodes de l’histoire où les décennies précédentes ont souffert de faibles gains d’efficacité économique, les universitaires ont déclaré que le ralentissement actuel avait laissé la productivité près de 20% en dessous du niveau qu’il aurait atteint si la Grande-Bretagne avait réussi à maintenir la croissance enregistrée avant la crise….

Les années 2010 sont également presque quatre fois plus mauvaises que le «climatérique» édouardien et la dépression des années 1930. Le climatérique – un terme utilisé par les historiens économiques pour décrire une période de faible croissance de la productivité au tournant du XXe siècle – s’est produit entre la fin de l’ère de la vapeur et l’adoption généralisée de l’électricité.

La croissance de la productivité à l’aube de la révolution industrielle, entre 1760 et 1800, était en moyenne de -0,13%, avant que les gains de l’invention de la vapeur ne se propagent à travers la Grande-Bretagne. Bien que la baisse de la productivité au cours de cette période ait été pire que celle des années 2010, Crafts and Mills a déclaré que cela n’avait pas suivi une précédente période de forte croissance, rendant les années 2010 sans précédent. »

https://www.theguardian.com/business/2020/feb/03/uk-productivity-slowdown-worst-since-industrial-revolution-study

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ESPAGNE

Le chômage a augmenté de 90 248 personnes en janvier, le pire chiffre depuis 2015

Mesuré en termes relatifs, il faut remonter à 2013, en pleine crise, pour constater une aggravation de plus de 2,85% que les services de l’emploi ont enregistrée en janvier dernier.

https://www.elmundo.es/economia/2020/02/04/5e39258bfdddff90018b4650.html

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« Argentine : avancer sans reculer… »

« Le pouvoir d’achat des salariés ayant un emploi formel (« registrado ») a fortement augmenté lors du mandat de Nestor Kirchner (2003-2007, +34%,), et du premier mandat de Cristina Kirchner (2007-2011 +23%). Il a quasi stagné lors du second mandat de Cristina Kirchner (2011 – 2015, +3.5%). Il a fortement chuté ensuite. Il baisse de plus de 11% entre novembre 2015 et septembre 2018 et plus particulièrement entre janvier 2018 et septembre 2018, D’une manière générale, les salaires réels dans le secteur privé sont revenus au niveau atteint en 2005. Exprimés en pesos, leur réduction est élevée. Exprimés en dollars, les salaires réels baissent fortement suite aux dépréciations de la monnaie.

ARGENTINE

Le chômage croit et le pourcentage d’emplois formels sur les emplois totaux baisse. Plus précisément, le chômage ouvert augmente de presque deux points  – 7.2% à 9.1% de la PEA – entre le 4° trimestre 2017 et le 4° trimestre 2018 et atteint 10.1% au premier trimestre 2019. Si on ajoute à cette population sans emploi, celle qui est sous occupée et désirerait travailler davantage, les données sont impressionnantes et révélatrices de l’ampleur de la crise sociale : 21.9% puis 26.4% entre ces deux dates (Geres, selon INDEC). Limitée aux seuls emplois formels dans l’industrie manufacturière, la chute de l’emploi est de 5.8% entre Mars 2019 et mars 2018 selon le rapport de conjoncture n°5, 2019, de CEU-UIA.

Baisses drastiques de l’emploi et des revenus du travail expliquent en grande partie la hausse de la pauvreté. La pauvreté s’est fortement accrue surtout depuis la crise de change, l’accélération de la hausse des prix affectant surtout les personnes aux revenus les plus modestes. L’indice de pauvreté est passé de 26% au premier trimestre 2016 à 32% au 3° trimestre 2018 ; l’indice d’indigence s’est également accru passant de 4.7% à 6.7% entre les ces mêmes dates, selon les données officielles. Depuis il s’est très probablement fortement accru. »

http://www.contretemps.eu/argentine-avancer-sans-reculer/

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STATES

 GM : « des heures supplémentaires six à sept jours par semaine. »

« Au cours des deux derniers mois, des publications locales du Michigan ont rendu compte des heures de travail prolongées des installations de General Motors Customer Care & Aftersales (CCA) depuis la fin de la grève de GM le 26 octobre. Six usines GM ont été placées en «état d’urgence» dans le Michigan, forçant les travailleurs à faire des heures supplémentaires six à sept jours par semaineDe nombreux travailleurs travaillent 7 jours sur 7 ou 12 heures….

Le porte-parole de GM, Jim Cain, a imputé les heures obligatoires à la perte de production subie par l’entreprise pendant la grève de 40 jours. Cependant, les travailleurs ont signalé au Detroit Free Press qu’au cours des 10 dernières années, tout arrêt ou ralentissement de la production avait entraîné l’imposition d’heures supplémentaires obligatoires. »

https://www.wsws.org/en/articles/2020/02/07/gmot-f07.html

Dans un contexte de lutte des classes, le nombre de syndiqués aux États-Unis atteint des niveaux historiquement bas

STATES SYNDICAT

Il y a actuellement une vague de grèves et de luttes sociales aux États-Unis et dans le monde. Cependant, le Bureau des statistiques du travail américain a publié la semaine dernière des chiffres montrant que le nombre de syndiqués aux États-Unis a encore diminué. Le nombre de syndiqués est tombé par 170.000 en 2019, pour atteindre 14,6 millions de travailleurs, soit 10,3 pour cent de la population active.

Le nombre de travailleurs syndiqués dans le seul secteur privé a diminué de 101.000 pour atteindre 6,2 pour cent, le chiffre le plus bas depuis un siècle ou plus.

Cela contraste avec un taux de syndicalisation de 20,1 pour cent en 1983 et un taux de près de 35 pour cent lorsqu’il a atteint son sommet en 1954. Le nombre de syndiqués en valeur absolue aujourd’hui est inférieur de moitié à ce qu’il était à son point culminant en 1979, alors que la population active a augmenté de plus de 50 pour cent.

La baisse du nombre de syndiqués n’est pas due à un manque de militantisme des travailleurs. Au contraire, l’activité de grève aux États-Unis a augmenté au cours des deux dernières années dans le cadre de la croissance de la lutte des classes dans le monde. Le nombre de travailleurs impliqués dans des arrêts de travail majeurs atteint les plus hauts niveaux depuis 1986.

Au cours des deux dernières années, près d’un million de travailleurs américains se sont impliqués dans 47 grèves majeures. Parmi eux, des centaines de milliers d’enseignants ont fait grève dont beaucoup ne sont pas syndiqués, en Virginie occidentale, dans les Carolines et dans d’autres États. En 2019, les enseignants de Los Angeles, de Chicago et d’autres villes se sont faits rejoints par d’importantes sections de travailleurs industriels. Cela comprenait 48.000 travailleurs de General Motors qui ont fait grève pendant 40 jours — la plus longue grève nationale de l’automobile depuis un demi-siècle.

https://www.wsws.org/fr/articles/2020/02/05/eusy-f05.html

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FRANCE

« MOBILISATION LYCÉENNE : 30% DES ÉTABLISSEMENTS SONT TOUCHÉS ! »

« Alors que les médias organisent une véritable omerta autour de ce mouvement de jeunesse, on apprend ce dimanche que « les épreuve sont perturbées dans près de 30% des lycées ». Dans le détail : « 10% des lycées ont dû reporter une ou plusieurs épreuves en raison des mouvements, et 20% les ont fait passer en rencontrant de sérieuses difficultés (manque de surveillants, tentatives de blocage, d’intrusions…). » La France compte plus de 2500 lycées publics. 30% des établissements, cela représente autour de 850 lycées. Des dizaines de milliers de lycéens. C’est donc une mobilisation importante qui est passée sous silence. »

http://nantes-revoltee.com/mobilisation-lyceenne-30-des-etablissements-sont-touches/

LYCEE NANTES

« L’ÉCOLE, LE BAC, LA LUTTE »

Comprendre l’opposition à la réforme Blanquer

Nous avons encore en tête le mouvement des professeurs contre la réforme du Baccalauréat qui en juin dernier avait perturbé les épreuves et plus particulièrement bloqué les corrections de copies. Depuis le 20 janvier et le début des nouvelles épreuves de contrôle continu (E3C), cet élan de protestation contre la réforme Blanquer a repris dans de nombreux lycées et l’on peut constater que ce ne sont plus seulement les professeurs qui se mobilisent mais aussi les lycéens qui bloquent leurs lycées ou foutent en l’air leurs salles de classe. Néanmoins, cette mobilisation se trouvant enchâssée dans celle contre la réforme des retraites qui mobilise simultanément beaucoup le corps enseignant, nous aimerions comprendre avec vous pourquoi le mouvement a pris dans l’éducation nationale, et ce qui se joue particulièrement autour de cette réforme du bac.

https://lundi.am/L-ecole-le-Bac-la-lutte

« DIEMOCRATIE – MAYA PAULES »

Pendant un an, Maya Paules a documenté le soulèvement en France, jusqu’à ce qu’un matin de décembre 2019 à Bordeaux, la BRI (Brigade de Recheche et d’Intervention) décide de casser son Rolleiflex à coups de matraque et de la mettre au chômage technique. Mise en examen pour association de malfaiteurs (nous y reviendrons bientôt dans un futur article), interdite de paraître en Gironde, de sortir du territoire, de manifester et d’entrer en contact avec son compagnon, la photographe a néanmoins pu se consacrer à la composition de cette exposition.

https://lundi.am/Diemocratie

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